Stratovarius - Destiny
Chronique
Stratovarius Destiny
Qui n'a jamais, suite à l'écoute d'un single prometteur ou par simple coup de cœur, acheté un album qui se révéla, une fois posé dans la platine CD bien décevant ? Ce genre de skeuds, on a beau les passer en boucle pour essayer d’y dénicher l’éclair de génie qui ne vous fera pas regretter votre achat, on finira par baisser les bras devant la platitude de la chose et le CD sera dès lors condamner à prendre la poussière sur votre étagère. "Destiny" de Stratovarius, c'est tout le contraire. J'ai beau avoir écouté cet album des dizaines et des dizaines de fois, je n’arrive pas à lui trouver de défaut. Il faut dire que, même si Timo Tolkki, le leader du groupe, fait aujourd’hui plus parler de lui pour ses pétages de plombs que pour ses qualités d’artiste, il reste un guitariste génial et un compositeur inspiré. D’ailleurs, des compostions inspirées, Destiny en regorge. Prenons l’exemple de Destiny (comme par hasard), le morceau d’ouverture de l’album. Ce titre est à lui seul un parfait condensé de l’album et du style de Stratovarius : il débute avec des chœurs d’enfants (les p’tits chanteurs à la gueule euh ... croix de bois ?) bientôt accompagnés par un orchestre à cordes. La mélodie des chœurs est très vite reprise par la guitare lead qui déboule telle Schumacher lancé dans la ligne droite de Monza. La chanson se poursuit sur une grosse rythmique speed-metal dont le groupe a le secret puis s’achève à la façon d’une ballade larmoyante de Scorpions, sans oublier de passer par l’étape obligée du duel guitare-clavier (clavecin ?) propre au style musical pratiqué. Et tout ça en 10’15 et sans que le moindre ennui se fasse sentir.
La suite de l’album alterne morceaux speed (SOS, No Turning Back, Rebel ou le superbe Playing With Fire) et morceaux mélodico-symphoniques de grande classe (4000 Rainy Nights, Venus In The Morning, Years Go By). L’album s’achève avec le morceau Anthems Of The World à la structure musicale très proche de celle de Destiny. Cerise sur le gâteau, l’édition européenne contient également un bonus track (Cold Winter Nights) loin d’être dispensable.
En fait, ce qui fait le charme de cet album, c’est d’une part son côté innovant (des chœurs et un orchestre de cordes accompagnant un groupe de metal tout au long d'un album, en 1998, c’était assez rare) et mais surtout, le professionnalisme de chaque musicien n’est pas la porte ouverte à une débauche de démonstrations techniques comme c’est parfois le cas dans ce style musical. Le groupe évolue du speed au prog en passant par le symphonique avec une parfaite maîtrise et sans déstabiliser l’auditeur.
Bref, je recommande à tous l’écoute de cet excellent album, et, même si les amateurs de Death ou de Black ne trouveront peut-être pas leur compte dans ce skeud, ils y trouveront en tout cas plus de mélancolie ou de noirceur que dans n’importe quel album de pseudo groupes de Gothic-Metal à la HIM ou 69 Eyes, Stratovarius ayant été particulièrement affecté par des expériences personnelles douloureuses lors de l’écriture de Destiny.
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