Therion - Secret Of The Runes
Chronique
Therion Secret Of The Runes
Je dois l’avouer, même si Therion sévit sur la scène Metal depuis pas mal d’années, je n’ai découvert le groupe qu’avec cet album sorti en 2001. Pourquoi un tel retard me direz vous ? La faute en revient partiellement à des amis à moi qui m’avaient décrit le groupe en ces termes élogieux : « tu sais, Therion, c’est chiant comme la mort, trop pompeux, blablabla… ». Pas vraiment motivant. Et ben ça m’apprendra à écouter les conneries que racontent les autres. Parce qu’il faut bien se faire une raison : même si cet album n’est pas, à la première écoute, facile d’accès pour les personnes non initiées (dont je fait partie) à la musique classique ou l’opéra, la musique de Therion s’avère excellente.
Dès le prologue de ce « Secret of the runes » (le génial « Ginnungagap »), on constate tout de suite que Christopher Johnsson, le leader du groupe, a mis les petits plats dans les grands pour offrir à cet album une production capable de mettre en valeur toute la richesse de sa musique. Et il y parvient de façon magistrale. Le son est énorme et suffisamment clair pour permettre aux divers instruments et chœurs de s’exprimer pleinement (ce qui n’est pas une mince affaire compte-tenu des moyens déployés). Les guitares, particulièrement tranchantes, sont utilisées à deux fins : soit elles forment un mur sonore prompt à accompagner et mettre en valeur les chœurs et les instruments classiques dans les meilleures conditions (cf le break avec les chœurs masculins sur « Ginnungagap » aux alentours des 4’45 ou sur « Schwarzalbenheim » et « Nifelheim »), soit se sont elles qui apportent les lignes mélodiques, supplantant ainsi les instruments classiques (« Asgard », « Vanaheim »). Même si, en règle générale, je suis plutôt amateur de morceaux speed, le mid-tempo qui prédomine sur la majeure partie des titres se révèle parfaitement adapté dans ce contexte, et, à mon grand désespoir, ce sont les titres les plus rapides qui cassent le rythme de cet album (je n’accroche pas du tout aux lignes mélodiques des guitares du morceau « Muspelheim »). Les titres s’avèrent beaucoup plus variés que ce que j’escomptais, entre ambiances sombres (« Ginnungagap »), épiques (« Vanaheim ») et mélodies enjôleuses (« Midgard »). L’absence d’un frontman (ou frontwoman) au chant sur la plupart des titres n’est pas un handicap tant les chœurs masculins, puissants, et les chœurs féminins, cristallins, se marient à merveille avec la musique. Car la musique de Therion n’est pas un bric-à-brac composé de Metal, de musique classique et d’opéra : on a ici affaire à un mélange parfaitement maîtrisé de ces 3 influences. Un seul titre contient en fait du chant « normal » (enfin si l’on peut dire), à savoir le bonus track « Summernight City » pour lequel le groupe se paie le luxe de transformer un morceau d’Abba (et oui) en un mix parfait de Rammstein (pour les guitares) et Nightwish (pour le chant féminin). Excellent.
Je conseillerai donc ce disque à tous les métalleux qui souhaitent élargir leur culture musicale sans pour autant trahir leur style de prédilection mais également à tous les détracteurs du Metal (et pourquoi pas, après tout) pour leur prouver que notre musique est bien plus ouverte d’esprit qu’ils ne le croient. Et oui, il y a quelques grammes de finesse dans notre monde de brutes. Therion en est le meilleur des exemples.
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