Aryos - Les stigmates d'Hécate
Chronique
Aryos Les stigmates d'Hécate
Tiens, tu es là toi ? Tu as cliqué sur la chro d’ARYOS alors que tu n’en as jamais entendu parler !? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Qu’est-ce qui a bien pu te faire croire que tu allais trouver quelque chose d’intéressant chez ce groupe ? C’est la pochette qui t’a interpellé ? Elle est laide, hein... Mais elle t’attire quand même. Et bien tu sais quoi ? On va dire la même chose pour la musique de ce nouvel album : « c’est laid, mais c’est attirant ! ». Un peu comme quand tu as du mal à t’empêcher de coller tes chaussettes sales à ton nez pour t’assurer de leur puanteur pourtant certaines de loin déjà. Ah si, ARYOS c’est un peu ça quand même. Et c’est fait exprès d’ailleurs. C'est déjà le coup qu’il nous avait joué à ses débuts et surtout en 2004 avec son album Maître des dominations cérébrales. Un chef d’œuvre pour celui qui aime la musique non formatée. C’était un culte à la crasse célébré dans une église dévergondée. Et c’était tout aussi jouissif qu’un DEVILISH ERA.
Mais ARYOS aime aussi brouiller les pistes et ne veut surtout pas se répéter, aussi quatre ans plus tard proposait-il un split partagé avec REGNANT AND THRALL à l’approche très différente. Dédiés à Lilith von Sirius, les deux morceaux étaient plus légers, plus propres, plus poétiques... beaux. Mais cela n’était qu’une parenthèse car le ARYOS incontrôlable est de retour, mais pas sur la même route, mais avec la même folie. La première minute fait ainsi très peur puisqu’elle nous fait croire que le groupe a tourné indus. Une minute qui nous donne des sueurs froides de peur de se retrouver avec un nouveau naufrage à la PRAEDA ou AD INFERNA. Mais très vite la crasse revient, le black metal dégoulinant réapparaît, mais en fait il suffit juste de frotter légèrement pour se rendre compte que sous les tâches se cachent de bien belles choses ! Cette fois-ci on découvre de nombreuses mélodies catchy, souvent inspirées du thrash ou du heavy. On garde alors vite en mémoire les riffs de « Arde Quariani Ecclesiam », morceau d’ouverture merveilleusement coupé par des vocaux féminins avant que les guitares thrash reviennent et que l’indus close l’ensemble. On aura ensuite tout autant de sympathie pour les riffs qui débutent le faussement nonchalant « Gromotivi znaci », puis pour le coup d’accélérateur et le retour de la demoiselle chanteuse sur « Les Stigmates d’Hécate », pour les soli déchirants à la fin de « Chthonienne totem », pour le délire cosmique à la BLESSED IN SIN sur la deuxième partie des « Six profanes ».
Ces quelques exemples suffisent pour faire comprendre que les sept morceaux de l'opus sont particulièrement variés. Les idées sont là, le plaisir aussi. C’est raw et difficile d'accès d'apparence mais également mélodique, naviguant entre black, thrash et heavy... Mais s’il y a bien un reproche qui sera sûrement formulé par une grosse majorité d'entre vous, il concerne les vocaux, qui ont pourtant l'avantage de hurler en français. Très nasillards, très marqués, ils risquent de vous faire fuir. Ils font pourtant bel et bien partie de la personnalité du groupe, et un autre timbre aurait alors changé toute le personnalité du groupe. Par contre, la durée de l'album me pose un petit problème... 34 minutes, c'est trop court ! Surtout quand on ne sait pas combien de temps il faudra encore attendre pour une suite...
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