Toutes les conditions ou presque étaient réunies pour que je passe à côté de ce groupe. Son nom d’abord,
DIZZINESS, signifie « étourdissement ». Ce n’est pas tant la traduction que la laideur de ce nom qui me rebutait. Ça sonne mal non ?
DIZZINESS... Et puis il y a le fait que le groupe existe depuis 2008 et que je n’en avais jamais entendu parler avant ce deuxième album. Ensuite il a sorti un split avec
LYKAUGES. Et
LYKAUGES est particulièrement lourd, dans le sens « problématique », dans le sens « pas le partenaire idéal ». Et enfin autre élément qui allait m’éloigner de cette découvert, le logo et la pochette qui sont rouges. J’ai énormément d’appréhension concernant le rouge. Dès qu’un album de black met un logo rouge, je sens que ça va être du brutal ou du war. Et le brutal et le war, bah,je n’en suis pas très fan...
Mais
DIZZINESS n’est rien de tout cela. Il suffit en fait de regarder le visuel de plus près pour comprendre qu’autre chose nous attend. Des divinités. Des divinités grecques ! Ce groupe est effectivement un groupe grec fier d’être grec. Fier de ses origines et frissonnant pour les mythologies et légendes de son histoire. Et dès la première écoute on retrouve bien des similitudes avec
ROTTING CHRIST et
KAWIR, deux des meilleurs représentants du black épique hellénique. Alors attention, il ne faut pas non plus s’attendre à la grosse production et la surenchère des premiers, mais à des petits ajouts d’éléments qui donnent du goût. par exemple de légers chœurs qui vous donnent l’impression de pénétrer aux champs Élysées. D’ailleurs tout le monde ne le sait peut-être pas mais le paradis grec est situé aux enfers. C’est le lieu de l’enfer dans lequel les héros peuvent goûter au repos. C’est bien la sensation que procurent ces 7 titres. Les chœurs et mélodies ne sont que des petits passages éclairés au milieu de la hargne, qui domine. C’est pour cela que le résultat se rapproche plus du deuxième groupe cité, et encore plus d’
AHERUSIA, formation méconnue mais dont vous retrouverez une chro dans ces pages, celle de
As I Cross the Seas of My Soul. Mais un
AHERUSIA sans claviers mis en avant ni de vocaux féminins envahissants. Dur à saisir ? Non, non, disons pour résumer qu’il s’agit bel et bien de black, mais un black qui est motivé par le sentiment de bravoure. C’est un black lumineux et dynamique qui incorpore des mélodies galopantes sans jamais dépasser la limite de son genre.
Les chœurs dont je parlais sont assez discrets et suffisamment rares. Et puis ce sont des chœurs bien mâles qui n’affaiblissent pas la musique. Un seul titre est accompagné sur quelques dizaines de secondes d’une voix féminine, mais là encore elle est en retrait. Cette voix est celle d’une invitée surprise « de marque » puisqu’il s’agit de la Norvégienne Henriette Bordvik. Souvenez-vous de votre jeunesse, c’est la demoiselle qui s’occupait des vocaux sur
An Elixir for Existence de
SIRENIA en 2004.
Ce n’est pas la seule à venir en renfort des quatre membres permanents. L’ancien batteur Yngve, qui a joué jusqu’à maintenant pour
ACHERONTAS,
NADIWRATH et une dizaine d’autres groupes, est venu taper pour quelques pistes. Plus surprenant, le Suisse bien connu de
BORGNE et
PURE, Ormenos, est lui aussi invité derrière les futs pour deux morceaux. Ensuite notons deux autres vocalistes venus poser leur voix. Sykelig de
NAER MATARON et
DEN SAAKALDTE sur «...of Virtue and Might » et Stefan Necroabyssious. Celui-ci fut le premier chanteur de
KAWIR, est est également dans
VARATHRON depuis 1988. Il apparaît ici sur « Deep Beneath an Ancient Dominion », une reprise de ...
VARATHRON ! Original tout de même : une reprise de
VARATHRON avec au micro le chanteur du groupe en question. Sincèrement, le morceau n’était pas indispensable. Il tranche véritablement avec les six autres titres et ne fait office que de clin d’œil sympathique. Autant écouter l’original :
DIZZINESS m’a bien plu. Déjà parce que je m’attendais à autre chose et que le style m’a bien parlé, mais aussi parce qu'il sait créer des ambiances. Sans bondir partout comme un taré, on se surprend à vite entrer dans leur monde et à taper du pied. L’album plaira à ceux qui trouvent que
ROTTING CHRIST s’éloigne trop du black et pensent que le black peut avoir des teintes plus claires que d'habitude. L’extrait à droite est un parfait exemple de ce que contiennent ces 37minutes. A tenter !
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo