Neoheresy - Obława
Chronique
Neoheresy Obława
Il y a des choses rassurantes dans notre monde. Rentrer chez soi et boire un chocolat chaud. Téléphoner à maman après un long silence et se rendre compte qu’elle ne nous en veut pas. Écouter un album de Filip Mrowiński. Qui ? Le gars qui nous a accompagné avec HELLVETO de 2002 à 2012 et qui a repris ses activités dès 2014 sous un autre nom mais avec la même formule : NEOHERESY.
Et on commence à la connaître par cœur, mais à un point tel que c’est devenu comme un chocolat chaud, comme un coup de téléphone à maman. Rassurant, mais pas assez percutant ou original pour nous motiver suffisamment. Bah oui, HELLVETO, ça a quand même été 15 albums en 10 ans. Et NEOHERESY ne freine pas vu qu’il en est déjà à son quatrième album en 3 années. Ultra actif, ultra motivé ! Ultra inspiré ? Et bien il fait le yoyo d’un album à l’autre, mais le petit dernier fait partie des bonnes surprises. Sans prendre beaucoup de risques, Filip parvient à sublimer son art et à proposer des compositions très efficaces, idéales pour découvrir son univers, et parmi ses meilleures représentantes.
Le fait de connaître la formule sur le bout des doigts n’aide pas à prendre son pied pleinement, mais franchement, en réussissant à faire abstraction de tout ce qui a précédé, en ne jouant pas le gros blasé revenu de tout, on peut aller très loin avec ces 6 titres qui ne totalisent que 30 minutes. Ils parviennent à nous faire voyager très haut, plus haut que le dernier essai qui sonnait plus « musique d’ascenseur ». On est toujours en face d’une musique inspirée par le black, et fortement imprégné du style, mais avec des ajouts constants de chœurs synthétiques. Notre homme, toujours seul musicien à bord, est devenu un maître en la matière et incorpore des chants féminins et masculins à tour de bras. On peut penser à THERION, mais juste dans la volonté de multiplier les timbres, parce que musicalement c’est plutôt GRAVELAND qui plane tout du long. Les Polonais ont effectivement la même approche, même si NEOHERESY est encore plus doux. Seul le chant principal, guttural, se veut réellement agressif. Et parfois quelques guitares plus excitées. Le reste est douceur et planitude, emporté par des claviers épiques et des effets sonores créateurs d’images célestes.
Il y a vraiment quelque chose de plus dans ces 6 pistes, qui prennent au cœur et incitent à y revenir. Un bon cru donc, conseillé à ceux qui veulent essayer le pagan orchestral.
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