Neoheresy - Potop
Chronique
Neoheresy Potop
Tout le monde l’a remarqué, il y a des groupes qui n’existent pas, ou peu, sur Thrashocore. La faute à que personne n’a encore daigné en parler (Quelle belle phrase, bien moderne !). On fait de notre mieux pourtant, et MOTÖRHEAD commence ainsi à être mieux couvert dans nos pages. Par contre, rien sur HELLVETO. Il n’a été la priorité de personne malgré ses 15 albums sortis entre 2002 et 2012. Moi j’ai une bonne excuse, je suis arrivé sur Thrashocore en 2012 justement. Et comme je n’aime pas chroniquer de vieux albums, je n’ai pas commenté un seul des 12 albums que je possède de ce Polonais.
Enfin, je vais avoir l’occasion de rattraper un peu ce retard, même si HELLVETO n’existe plus, parce que son seul maître à bord, Filip Mrowinski, continue sur la même lancée avec son nouveau groupe, celui qui nous intéresse en ce moment même, NEOHERESY. Alors notre bonhomme est un personnage bien étrange parce qu’il fait le contraire de ses pairs en changeant le nom de son groupe sans en changer le moindre élément. Nous sommes plutôt habitués à trouver des groupes qui auraient pu prendre un nouveau patronyme en même temps qu’ils perturbaient leur style musical. Je suis d’accord avec le fait que c’est l’artiste qui décide de se rebaptiser ou non, mais le fait est qu’ici HELLVETO est devenu NEOHERESY sans qu’il n’y ait la moindre raison musicale.
Du coup, vous allez écouter Potop, déjà le troisième album sous le nouveau nom depuis 2014, et vous aurez l’impression d’écouter 966, ou Prelude to Dying, ou Kry, ou n’importe lequel des 15 albums d’HELLVETO… Il y en avait d’ailleurs un qui s’appelait Neoheresy. La formule est donc exactement la même, classée comme du Symphonic Pagan Black Metal. « Symphonic » parce que des claviers sont omniprésents, mais le résultat ne mérite pas vraiment cette appellation. Ou alors mettez aussi GRAVELAND dans le black sympho. « Pagan », un peu plus, même si au final NEOHERESY est très épique, très atmosphérique, avec des vocaux très froids et durs portés par une batterie qui ajoute le minimum nécessaire de rage. Ces combinaisons donnent l’impression de survoler une scène de guerre entre divinités. Installés sur un nuage, en sécurité, nous voyons les combattants à l’assaut, et pouvons même apercevoir les âmes des vaincus s’envoler.
Ainsi, même si Potop signifie « déluge » en polonais, il ne s’abat pas sur nos têtes, mais sur ces protagonistes que nous voyons de loin. Ce sont des scénettes supportés par des chœurs tantôt masculins, tantôt féminins, qui sont beaux, mais n’aident pas à rendre les titres agressifs. NEOHERESY reste alors terriblement agréable à l’oreille, et peut pour cette raison sembler lisse. C’est vrai que l’on imaginerait bien cet album choisi comme fond sonore dans l’ascenseur d’un monde parallèle où le black serait plus répandu. Vous pourrez écouter ces 8 titres à partir de n’importe quelle piste ou stopper ces 36 minutes en cours de route sans que cela ne vous choque le moindre du monde. Un peu comme les GRAVELAND récents, on peut écouter ces mélodies de façon distraite. Je les aime bien, elles sont au niveau de toutes les précédentes, mais très loin d’être indispensables...
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