Évoqué tardivement en ces pages bien qu’il ait été accueilli avec enthousiasme à sa sortie par ma petite personne,
Sacred Vessel n’a semble-t-il pas soulevé les foules à en juger par le nombre assez peu élevé de lectures associées à sa chronique et l’absence totale de commentaire... C’est dommage mais ce n’est évidemment pas cela qui va m’empêcher de couvrir la suite des aventures de nos quatre Américains d’autant plus que celles-ci ont pris récemment un tournant relativement significatif.
Après une courte collaboration avec Necroharmonic Productions, petite structure au sérieux relativement variable (si la qualité de ses productions n’est pas à déplorer, la gestion de ses commandes l’est davantage), Ancient Death s’est vu approcher l’année dernière par Profound Lore Records qui lui non plus n’a pas manqué de flairer le talent de ce groupe originaire de Walpole dans le Massachusetts. Un rapprochement scellé par la sortie en avril dernier d’
Ego Dissolution, un premier album de trente-cinq minutes illustré par Maegan LeMay (Cruel Force, Fistula, Phantom, Sexmag...), enregistré et mixé par Seth Manchester (Amenra, Full Of Hell, High Command, Liturgy, The Body...) et masterisé par Dan Lowndes (à ce stade vous connaissez son curriculum-vitae surement autant que moi).
Sans grande surprise, ce premier album va reprendre l’intégralité des titres de cette démo promotionnelle parue en novembre dernier ("Unspoken Oath", "Breaking The Barriers Of Hope" et "Violet Light Decays") mais laisser volontairement de côté le titre "Glowing Auras" disponible depuis 2023 sur un split en compagnie des Allemands de Putridarium. Un total de huit "nouveaux" morceaux parmi lesquels deux titres instrumentaux. Tout d’abord "Journey To The Inner Soul" avec lequel Ancient Death va jouer avec plaisir et pour notre plus grande satisfaction la carte du véritable titre instrumental. Un exercice mené sur près de quatre minutes sans entacher la dynamique ni la cohérence de l’album. Puis "Discarnate" qui pour le coup sert plutôt d’interlude par son approche plus simple et aérienne avant d’entamer une conclusion plutôt pesante.
Si
Sacred Vessel laissait entrevoir de manière assez évidente les influences d’Ancient Death, le groupe semble avoir mis à profit les trois années qui séparent la sortie de ce EP à celle de ce premier longue-durée pour s’en émanciper et développer sa propre identité. En ce sens, la nouveauté la plus marquante est la montée en grade de madame Jasmine Alexander qui désormais, en plus de tenir la basse, pousse également la chansonnette de sa voix douce et féminine. Un parti-pris pour le moins risqué (même si ces interventions sont toutes très brèves) qui fera probablement grincer quelques dents (un petit côté Lacuna Coil des débuts) mais qui a le mérite d’apporter à ces moments de répits ("Breathe - Transcend (Into The Glowing Streams Of Forever)" à 1:38 et "Echoing Chambers Within the Dismal Mind" à 0:41, 3:16 et 3:37) et plus globalement à ce premier album une dimension progressive plus nette ainsi qu’une approche définitivement plus personnelle ce qui dans le paysage Death Metal actuel va tout de même permettre à Ancient Death de se distinguer.
Pour le reste, on va bien évidemment retrouver ce Death Metal aux entournures progressives plus ou moins flagrantes. De cette basse expressive aux rondeurs affriolantes ("Ego Dissolution" à partir de 2:14, "Breathe - Transcend (Into The Glowing Streams Of Forever)" à 1:37, "Journey To The Inner Soul"...) à tous ces riffs variés tricotés avec précision en passant par ces leads et autres solos mélodiques d’excellentes factures ("Ego Dissolution" à 1:01 et 2:40, "Breaking The Barriers Of Hope" à 2:09 et 2:59, "Echoing Chambers Within The Dismal Mind" à 1:16 et 2:39, "Unspoken Oath" à 1:53 et 3:19…), ces changements de rythmes nombreux, ce groove subtil ("Ego Dissolution" à 0:35, "Breaking The Barriers Of Hope" à 2:44, "Breathe - Transcend (Into The Glowing Streams Of Forever)" à 4:03, "Echoing Chambers Within The Dismal Mind" à 1:46...) sans oublier évidemment ces quelques séquences plus éthérées ("Ego Dissolution" à 2:14, "Breaking The Barriers Of Hope" à 0:52, "Breathe - Transcend (Into The Glowing Streams Of Forever)" à 1:22, l’excellent "Journey To The Inner Soul" tout en feeling, "Echoing Chambers Within The Dismal Mind" à 2:18, "Discarnate", "Violet Light Decays" à 2:58) et celles dont les sonorités synthétiques évoquent l’utilisation d’un synthétiseur ("Breaking The Barriers Of Hope" à 0:52 et 1:53, "Echoing Chambers Within The Dismal Mind" à 0:22...), l’affiliation faite déjà précédemment avec des groupes tels que Blood Incantation, Tomb Mold ou Death, si elle s’est effectivement dissipée, n’en reste pas moins évidente. Mais si Ancient Death est un groupe de Death Metal aux inclinaisons progressives indiscutables, il n’empêche que les séquences musclées ne manquent pas. Si je ne vais pas me lancer une fois de plus dans une liste détaillée des passages plus ou moins corsés qui ponctuent
Ego Dissolution, sachez qu’il n’est pas rare que le groupe américain change de braquet, optant ainsi pour quelques moments pas piqués des hannetons.
Etape importante pour n’importe quel groupe, ce premier album d’Ancient Death n’aura probablement aucun mal à convaincre les auditeurs de la première heure qui retrouveront ici le charme de
Sacred Vessel (même si je mets une réserve sur le chant féminin qui pourrait tout de même en crisper quelques-uns) tout en constatant les progrès et les désirs d’émancipation d’un groupe en pleine possession de ses moyens. Pour les autres, il leur faudra assurément avoir quelques accointances avec ce genre qu’est le Death Metal progressif pour espérer succomber à la formule déployée par les Américains tout au long de cette petite demi-heure.
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