Forts d'un premier EP très prometteur puis d'un album qui confirmait leur potentiel, les Américains de House of Atreus reviennent avec un deuxième longue-durée,
From the Madness of Ixion. C'était en octobre 2018, cette fois sur Iron Bonehead après être passé chez Dark Descent. Si le combo de Minneapolis a changé de maison de disque, quelques indices laissent penser qu'il en va autrement du style musical. Il y a d'abord cette belle pochette empruntée à
La Chute de Babylone de John Martin (
Le Pandemonium pour la version numérique indépendante). Et surtout le titre faisant référence à un personnage fourbe de la mythologie grecque punie par les Dieux pour avoir piégé et tué son beau-père puis par Zeus pour avoir essayé de pécho Héra, ce qui le conduira à une union avec Néphélé, nuée clone de Héra créée par le Dieu des Dieux pour tromper Ixion, union qui donna naissance à Centauros qui s'accouplera plus tard avec les juments de Magnésie, engendrant les fameux Centaures. Ixion, lui, finira dans le Tartare attaché par des serpents à une roue ailée enflammée en rotation perpétuelle. Putain que c'est cool la mythologie grecque !
Comme la musique de House of Atreus ! Effectivement, pas de changement notable sur ce
From the Madness of Ixion aux thématiques toujours inspirées de la Grèce et de la Rome antiques. Ce deuxième album suit ainsi la belle voie tracée par
Into the Brazen Bull et
The Spear and the Ichor That Follows. À savoir un death metal plutôt old-school, mélodique mais pas trop, épique et racé, aux influences heavy et thrash noircies de touches black quand ça bourre (fin de "Oath of the Horatii", "Cordelia", "Prometheus Bound", etc.) et qui renvoie à Arghoslent voire Grand Belial's Key. Efficace et facile à appréhender, l'opus se positionne la plupart du temps dans le mid-tempo couillu plus ou moins rapide, headbangant et entraînant, mais sait aussi souvent se montrer plus brutal jusqu'à blastouiller gentiment (fin de "Zealous Inequity" et de "Cordielia", "Oath of the Horatii" à 2'06, "Ad Homien" à 4'40, "Prometheus Bound" quasiment dès le début ...), même s'il ne faut pas s'attendre à un déferlement de violence et de vitesse, ou, moins fréquemment, plus lent pour insister sur une ambiance (la séquence dissonante réussie après la cinquième minute sur "Call to Thee, Concubines", etc.). La rythmique, groovie et virile, est en tout cas un des points forts de la formation, avec un batteur impérial et même un bassiste qui arrive à se faire entendre. Le growl discernable, parfois superposé d'intonations plus arrachées, fait lui le job sans toutefois être un des éléments marquants du disque.
Non, ce qui fait surtout la force de House of Atreus et rend ce
From the Madness of Ixion accrocheur et intéressant, ce sont les riffs. Le quatuor de Minneapolis fait en effet preuve d'un bon feeling, entre groove, brutalité et mélodie (tremolos). L'instrumental "Ad Hominem", entre autres, le prouve bien. Impossible de ne pas voir dans ce death metal glorieux heavysant l'influence d'Arghoslent. Dommage cependant que les solos s'avèrent si rares et peu développés ("The Madness of Ixion", "Oath of the Horatii", "Prometheus Bond", "Bonded Behind Supremacy"). Les harmoniques sifflées pourraient par contre se faire un peu moins fréquentes, même si le groupe reste loin de la surenchère d'autres formations plus extrêmes.
Comme quoi, même quand on a du talent, ce que possède clairement House of Atreus, il reste toujours une marge de progression. Davantage que sur les précédentes réalisations des Américains en fin de compte. Je trouve en effet
From the Madness of Ixion un peu moins inspiré que ses premiers EP et full-length. L'opus a parfois du mal à décoller et l'ensemble se montre un poil répétitif. J'ai d'ailleurs été un peu déçu lors de mes premières confrontations. Après toute une série d'écoute néanmoins, les nombreuses qualités du disque ont réussi à chasser mes doutes en dominant les quelques aspects négatifs pour me le faire apprécier à sa juste valeur. On ne parlera donc pas de déception, ce serait grandement exagéré, juste que
From the Madness of Ixion n'est pas ce que House of Atreus a fait de plus convaincant. Ce deuxième album reste tout de même très cool dans un style bien maîtrisé et peu répandu. Ça change du Swedeath ou du old-skvll okkvlt ! Il ne faut pas chercher ici la brutalité (même si ça envoie régulièrement), on est plus ici dans le feeling. Le combo dégage d'ailleurs une certaine classe dans son death metal gréco-romain guerrier, épique et mélodique de très bonne facture. Cela sonne d'autant plus frais qu'Arghoslent a toujours les doigts bien enfoncés dans son rectum. Voilà donc une bonne alternative au combo polémique de Virginie, notamment pour les fragiles se sentant coupables de les écouter ou s'y refusant carrément. Ce n'est pas encore au niveau de leur maître mais House of Atreus s'en sort avec les honneurs. On espère maintenant qu'ils ré-exploiteront à fond leur potentiel comme c'était le cas sur l'excellent
The Spear and the Ichor That Follows.
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