Fragments Of Unbecoming - The Art Of Coming Apart
Chronique
Fragments Of Unbecoming The Art Of Coming Apart
(Chapter V)
Avec l’arrivée récente de
December Flower (parmi mes découvertes majeures de 2011), l’Allemagne a confirmé sa domination dans le « revival » death mélodique suédois. Une musique hommage aux années 90 sans compromis (aucun clavier ou chant clair) portée par un chant et une batterie dégoulinant de testostérone. L’un des premiers groupes à avoir lancé le mouvement début 2000 fut Fragments Of Unbecoming (FOU). Découvert en 2004 grâce à leur premier album
Skywards, le groupe teuton fait incontestablement partie de mes « chouchous » malgré une reconnaissance ingrate. Deux galettes parues sous la bannière Metal Blade et pourtant FOU ne se sera jamais réellement imposé. Trois ans après un « bon »
The Everhaunting Past (qui n’aura pas laissé de souvenirs impérissables) sorti via Cyclone Empire, la bande revient balancer son death mélodique pour gladiateur. Un quatrième album estampillé « Dan Swanö » (au mastering) qui n’en dit que du bien : « These guys take the all various forms of brutal early 90's Swedish Metal and add a pinch of German precision and create a blend that is lethal!! A killer album of melodic brutality ». Alléchant.
Autant vous l’annoncer d’entrée, les premières écoutes de
The Art Of Coming Apart seront assez perturbantes voire même décevantes pour ceux ayant suivi les méfaits des Teutons… FOU délaisse ses mélodies entêtantes typées scandinaves au profit d’un death metal « brut » virulent sous l’effet d’une production ainsi qu’un mixage mettant au front la batterie et les grognements. Et quels grognements ! Des vocaux gutturaux de Sam Anetzberger encore plus étonnants, à vous défriser grand-maman ! « Four Winters » (1:25) reste juste orgasmique. Le guitariste (et chanteur d’origine) Stefan Weimar s’occupera comme à son habitude du criard. Lorsque les deux poussent (voire trois, appuyé par Sascha Ehrich) en même temps (soutenus par la sulfateuse Ingo), inutile de dire que les esgourdes prendront leur fessée (« Hours Of Suffering » à 2:35). Une double pédale et des blasts virils (titre éponyme à 0:17 et « Seasons Of Tranquillity » à 4:20) en réponse directe à la brute épaisse de December Flower (bien moins subtile). Un jeu particulièrement riche mais dont les frappes « saccadées » lors des blasts atténuent malencontreusement la puissance dégagée. Dommage.
Contrairement à son aîné souffrant de quelques passages inconsistants, pas vraiment de temps mort ici. Un enchaînement éprouvant d’hurlements, perforations de fûts/cymbales ou de maelstrom de guitares saturées porté par un son atomique. Les âmes masochistes seront ravies. Il faudra ainsi poser une oreille assez attentive pour pouvoir distinguer quelques mélodies « nineties » et « finesses » parsemées dans ce bloc dense. Certaines étant plus flagrante que d’autres, je pense au titre éponyme, « A Silence Dressed In Black » (ou l’un des meilleurs titres des Allemands, c’est dit), l’instrumental acoustique « Sundown » (break amplement méritée) ou bien « Trapping The Unseen » (le tremolo glacial à 2:58). Quelques frissons se feront même sentir. Après écoutes minutieuses, un constat s’impose, FOU n’arrivera pas encore à gommer ses défauts d’inégalité. Le groupe traîne ses morceaux de passages anecdotiques aux riffs peu inspirés (« Barren And Bleak » et « Memorial Stone » en tête). Un certain nombre de titres auraient largement pu être raccourcis. Un défaut qui suit FOU depuis leurs débuts... Ce n’est pas encore cette fois que le groupe arrivera à réellement imposer sa patte. Fâcheux.
D’avantage « death metal » que « death mélodique », Fragments Of Unbecoming troublera les adeptes de la première heure, comme une sorte de gros parpaing sonore aux rares mélodies. En ce sens, le groupe livre à ce jour son album le plus sombre et brutal. Pourtant ce
The Art Of Coming Apart arrive à retenir notre attention et à nous coller au siège. L’efficacité et le travail de composition reprendront le pas (certains passages étant à inscrire parmi les meilleurs de la bande). A l’instar du reste de leur discographie et à défaut de l’absence d’originalité (ce n’est pas l’objectif), on aurait aimé une musique plus marquante, osant taper avec plus d'insistance dans la violence ou placer quelques expérimentations voire même des « émotions » (trop timides ici). Leurs camarades de December Flower les devancent sur ces points. La couronne « true Swedish melodic death metal » n’a pas encore été récupérée par Fragments Of Unbecoming.
| Mitch 20 Novembre 2012 - 1964 lectures |
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