Fragments Of Unbecoming fait partie de ces groupes qui me tiennent beaucoup à cœur car bien trop méconnu et délivrant pourtant une musique si redoutable, leur opus
Sterling Black Icon tournant encore dans ma platine trois ans après sa sortie. Contrairement à pas mal de leurs voisins lorgnant vers le « core » ou le « next gen », les Allemands de Fragments Of Unbecoming proposent un pur death dans l'esprit suédois et très ancré dans le début/milieu des années 90, qu'il soit de Stockholm (Dismember, Grave) ou de Gothenburg (At The Gates, Dark Tranquillity). L'autre point démarquant le groupe de la masse c'est le niveau de brutalité dégagée par les teutons (blasts et growls au menu). Un des rares groupes de « death mélodique » qui pourrait plaire à mes collègues bourrinos (Keyser ou Scum pour ne pas les citer). Evincé de Metal Blade, Fragments Of Unbecoming subira le départ de son bassiste et les obligations personnelles de chacun (les études du chanteur Sam en l'occurrence) alors que leur quatrième album
The Everhaunting Past était déjà enregistré, mixé et masterisé. Les deux guitaristes piliers en profiteront d'ailleurs pour composer pour le cinquième album. C'est finalement le label allemand en ascension Cyclone Empire (ah ce Demonical !) qui embauchera la jeune équipe, désormais rejointe par un nouveau bassiste.
Là au
Sterling Black Icon pêchait par des compositions à rallonge et bancales essoufflant grandement le travail effectué,
The Everhaunting Past reste dans la moyenne des titres de 5 minutes mais proposera une musique plus carrée. Le constat se fera dès le premier titre « Vast », les oreilles et la nuque seront enchantées tout le long. Les mélodies glaciales des glorieuses années sont toujours présentes, de même que le duo de chanteur s'échangeant growls d'outre trombe et cris ou le batteur ne lésinant pas sur la double. Ce dernier s'est d'ailleurs grandement amélioré. Fini les « semi-blast » et le jeu timide, le gaillard se lâche littéralement et ça fait un bien fou (« Diabolical Monologue » est parfaite dans le genre) ! Les mélodies entêtantes de
Sterling Black Icon se retrouveront sur « Run Ashored In The Yesteryears », « Deadlight » ou « Below All That Is Mortal » (argh !). Un groupe qui ne pouvait avoir de meilleures références suédoises (death et black/death) lorsque l'on regarde leur page MySpace (Unanimated, Edge Of Sanity, Mörk Gryning, Cardinal Sin…).
La sauce prend sans aucun mal (la recette magique : blasts, growls et jolies mélodies) mais dès la première écoute on remarquera un album en « dents de scie », certains passages bien peu inspirés côtoyant parfois les plus gros hits du groupe (le monstrueux « Below All That Is Mortal » ou le sublime final instrumental « One Last Border Yet To Come »). Alors certes des titres comme « Destination: Outcast », « The Exiled Choir », « It's Me, The Grotesque » font leur petit effet mais comparés au reste et en particuliers à
Sterling Black Icon, tout cela reste bien fade. L'inspiration aura pas mal manqué aux guitaristes de Fragments Of Unbecoming… Frustrant quand on se réécoute
Sterling Black Icon. Le groupe aurait continué dans sa lancée, il aurait très certainement pu placer son œuvre parmi les meilleures sorties de 2009… Mais il faudra malheureusement attendre un prochain brulot.
Plus carré que son aîné mais nettement moins inspiré, ce
The Everhaunting Past est clairement une déception pour ma part. Pour sûr de nombreux passages devraient vous annihiler les oreilles mais au final rien de bien marquant et difficile de ne pas rester sur sa faim. Le cinquième opus étant déjà en route, on espère des musiciens peaufinant au mieux leurs compositions. En attendant je m'en retourne à mon
Sterling Black Icon.
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