Violation - Beyond The Graves
Chronique
Violation Beyond The Graves
Bien avant les récents Fragments Of Unbecoming, Lay Down Rotten et autres December Flower, l’Allemagne avait déjà osé reprendre le death mélodique suédois à sa façon, dans un cadre nettement plus « viril ». Violation est l’un des tout premiers groupes teutons à avoir ajouté une dose importante de testostérone. Formé en 1993, les Bavarois sortiront une démo en 1996 puis signeront chez le défunt label Last Episode (Belphegor, Dies Ater, Mystic Circle, Suidakra…) afin de dévoiler ce Beyond The Graves. Quoi de mieux pour enregistrer un premier album de death mélodique que de partir en Suède chez maître Peter Tägtgren (studio Abyss) ? Vieux rouleau compresseur de sortie pour les fêtes de fin d’année.
Pourtant Beyond The Graves débute par quelques nappes de claviers « kitsch » pendant près d’une minute (« Dark Embrace »)… Un énième groupe de death/black mélodique du fond du grenier connu par trois clampins ? Puis arrivent les guitares. L’album a été enregistré en 1997 mais déjà quel son ! Des guitares façon scie sauteuse grassouillette qui rappelleront celles des productions d’aujourd’hui, Grave post-2000 en tête (l’orgasmique As Rapture Comes), à vous défrisez la toundra de l’entre jambe. Un « viol » auditif très clairement ! Un death qui emprunte aussi bien à la scène de Stockholm (Dismember comme principale influence) que celle de Göteborg. Sauf que la balance penche explicitement vers le metal de « la mort » à faire saigner les tympans ! Passages tsunami aux riffs peu subtils (le féroce « Thuata De' Danann ») et grognements d’ogre affamé (soutenu par les hurlements du batteur et de Peter Tägtgren), allant même dans le débouchage d’évier (« Invocation » à 1:17) pour le plus grand plaisir de nos auditeurs « brutasses ». La batterie suit ce schéma « bas du front », malgré une diversité et une technique relativement pauvres. Assez frustrant car l’on s’attend parfois à un déluge de blasts atomiques qui aurait très clairement pu atteindre le point G des nos esgourdes (surtout avec une telle production).
Pour aider à cicatriser les plaies, Violation n’oublie évidemment pas ses riffs mélodiques (c’est bien du « death mélodique » que pratiquent les Allemands) malgré une présence plutôt discrète (particulièrement lorsque qu’on le compare à son successeur). Ils restent dans l’esprit des prémices du genre venu de Suède (death et black), des mélodies glaciales simples et redoutables : « Bleeding Souls » (typé Edge Of Sanity), « Invocation » (aux faux airs d’un Necrophobic), « Bitterness » voire Dissection (les arpèges de « Through the Gates of Infinity »). Une atmosphère sombre soutenue par les nappes voluptueuses de la claviériste (« Genocide » à 2:12, le break inquiétant de « Bleeding Souls » à 2:07, l’épilogue enivrant « Fading Flames of Life »…), rappelant Abyssos ou les plus obscurs Nightshade. Dommage que le groupe ait tenté de remplir ses titres par des longueurs aisément contournables (une à deux minutes) sur certains titres. A terre l’auditeur pourra ainsi facilement se relever et devra attendre une prochaine salve de violence ou de mélodies entêtantes.
Toi qui associais encore le death mélodique à une musique de fillette, tu sauras calmer ton aigreur en écoutant ce premier album des Teutons de Violation. Le terme «death » prend cette fois tout son sens. Un maelström jouissif de riffs « Black&Decker » et de chant guttural saupoudrés de quelques mélodies savoureuses typiquement suédoises. Les longueurs empêcheront malheureusement Violation de réellement marquer les esprits. L’album suivant Moonlight’s Child (beaucoup plus accessible et « commun ») sera beaucoup moins mémorable (Tägtgren une nouvelle fois à la production).
| Mitch 19 Décembre 2012 - 1425 lectures |
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