Peut-être avez-vous loupé la nouvelle mais les Sud-Américains d’Astriferous sortiront leur premier album intitulé
Pulsations From The Black Orb le 10 mars prochain sur Me Saco Un Ojo Records (vinyle), Pulverised Records (CD) et Seed Of Doom Records (cassette). Du coup, histoire de ne pas accuser trop de retard, j’ai décidé aujourd’hui de vous parler d’une sortie qui pourtant ne date pas d’hier. Il s’agit d’un split 100% costaricain puisque l’on retrouve d’un côté Astriferous et de l’autre Bloodsoaked Necrovoid dans lequel, pour rappel, deux membres du premier jouent également.
Paru en juin 2021 sur le label néerlandais Seed Of Doom Records (Charnel Altar, Carcinoid, Sedimentum, Total Isolation, Depraver, Vrenth...), ce split 7" limité à trois cents exemplaires se voit proposer dans deux coloris (rouge et noir) avec deux artworks différents (trois si l’on compte l’édition vendue uniquement lors du Kill-Town Death Fest de septembre dernier). Enfin différents, pas vraiment puisqu’il n’y a que la couleur de celui-ci qui change. Cette collaboration qui semblait évidente avant même de la voir annoncée propose un nouveau morceau par groupe pour une durée inférieure de peu à dix minutes. Comme toujours, vous n’en aurez probablement pas pour votre argent mais comme souvent cela n’empêche pas pour autant cette modeste sortie de valoir le coup.
C’est Astriferous qui ouvre le bal avec malheureusement un titre pas forcément hyper engageant de prime abord. Il faut dire qu’entre ce premier riff certes entrainant mais peut-être un poil trop guilleret et cette production rudimentaire mettant notamment en un peu trop en avant les cymbales (dont un charley aux sonorités parfois un brin synthétiques) par rapport aux autres instruments, il parait difficile de se laisser séduire d’entrée de jeu par ce Death Metal poussiéreux et brut de décoffrage. Pourtant, "Dweller On The Threshold" ne manque pas de charmes. Certes, il y a une légèreté surprenante à cette première séquence mais finalement cette production pour le moins sommaire apporte à ce titre un côté résolument vieille école qui n’a rien de déplaisant (bon, hormis ces cymbales bien entendu). Et puis surtout Astriferous, derrière certains atours très simples (riffing, construction et développement de cette première partie), s’avère capable de faire évoluer sa composition dans le bon sens avec une accélération bien sentie délivrée aux alentours de 1:25 et l’arrivée d’une tournure plus technique à compter de 2:45 avec ces riffs qui tricotent délicieusement, ce groove "Demilichien" et cette basse bien plus expressive qu’auparavant. Certes, l’aspect mal dégrossi et résolument démo de l’ensemble ne joue pas forcément en faveur de ce titre mais si on prend le temps de le faire tourner quelques fois, on finit par en percevoir les qualités.
Sur l’autre face, Bloodsoaked Necrovoid débarque avec un titre à la production bien plus épaisse ce qui forcément lui confère tout de suite un autre cachet (une production d’ailleurs un poil plus convaincante que celle entendue sur
Expelled Into The Unknown Depths Of The Unfathomable). Cependant, c’est sans surprise que l’on retrouve le groupe là où on l’avait laissé, celui-ci continuant ainsi de nous offrir un Death / Doom toujours aussi largement inspiré par Spectral Voice et compagnie (cette ambivalence dynamique, ces voix spectrales que l’on peut entendre ici à 3:25 et 4:10, etc).
Cependant, là où Bloodsoaked Necrovoid tire ici son épingle du jeu (en tout cas un petit peu plus qu’auparavant) c’est grâce à ces premiers riffs simples mais particulièrement menaçants qui ont le mérite de très vite s’imprimer dans notre mémoire. Outre ce riffing fort sympathique, "Encased Emanations Of Scourging Suffering" propose également une certaine variété dynamique qui en fait un titre efficace sur lequel plane une véritable ambiance de mort. Certes, les moments les plus soutenus sont effectivement les moins nombreux et s’avèrent également relativement courts (de 2:12 à 3:22 et de 4:49 à 5:16) mais ils permettent de varier les plaisirs et de rompre avec la lourdeur et la monotonie ambiante de ces séquences plus pesantes qui composent l’essentiel de leur contribution.
Alors bon, avec seulement un titre par groupe on comprendra aisément que vous ayez fait l’impasse sur cette collaboration qui évidement n’a rien d’indispensable. Qui plus est, celui d’Astriferous n’est pas forcément le meilleur que les Sud-Américains aient composé à ce jour. Pour autant ces neuf minutes et quarante-trois secondes restent pour le moins plaisantes et s’écoutent sans vraiment sourciller (sauf peut-être ces fichues cymbales mais ça doit être la troisième fois que je vous en parle donc bon). Bref, en attendant d’en avoir davantage à se mettre sous la dent (c’est pour bientôt en ce qui concerne Astriferous), on se contentera de ces deux titres plutôt sympathiques à défaut d’être mémorables.
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