En activité depuis 2018 et déjà auteur de deux démos, un EP et un split, il était temps pour les Costaricains d’Astriferous de passer aux choses sérieuses et de proposer à leurs auditeurs un plat un petit peu plus consistant à se mettre sous la dent. C’est aujourd’hui chose faite et cela depuis mars 2023, date à laquelle est paru ce premier album intitulé
Pulsations From The Black Orb. Une sortie multi formats opérée sous les couleurs de Me Saco Un Ojo Records (vinyle), Pulverised Records (CD) et Seed Of Doom Records (cassette).
À cette occasion, Astriferous a fait appel à quelques collaborateurs expérimentés afin de l’aider à mener à bien ce projet de premier longue-durée. Côté production, ce sont ainsi José Rodríguez (Candarian, Crypt Monarch, Engraved...), Andrew Oswald (Adzalaan, Dagger Lust, Kommand, Mortiferum, Triumvir Foul…) et Dan Lowndes (Ascended Dead, Cerebral Rot, Cruciamentum, Dripping Decay, Phrenelith...) qui signent respectivement l’enregistrement, le mixage et le mastering de
Pulsations From The Black Orb. Pour ce qui est de l’artwork, les Costaricains ont fait appel à Jason Barnett à qui l’on doit d’autres travaux tout aussi colorés pour des groupes tels que Dead And Dripping, Petrification, Maul ou bien encore les Bretons de Vaisseau. Forcément, on ne sera pas sans penser à l’œuvre iconique d’Ed Repka qui depuis plus de trente ans orne le premier album de Massacre mais peu importe, avec ses couleurs particulièrement vives et son bestiaire bigarré, cette illustration n’en reste pas moins réussie et suffisamment engageante pour motiver à peu près quiconque à s’y intéresser.
Bouclé en moins de trente-cinq minutes,
Pulsations From The Black Orb ne va pas se perdre en détours inutiles mais va néanmoins prendre le temps de poser ses ambiances grâce notamment à une longue introduction instrumentale de plus de trois minutes qui pour le coup remplit parfaitement son office sans jamais donner le sentiment de s’éterniser, à un titre acoustique servant ici d’interlude et positionné judicieusement à mi-parcours ("Forlorn And Immemorial" et sa touche mélodique bienvenue) et à un "Symmetries That Should Not Be" à la dynamique rampante beaucoup plus pesante. Certes, les plus chafouins tiqueront peut-être sur le fait que cela ne nous laisse finalement que six nouveaux morceaux à s’enfiler mais encore une fois, ces deux titres instrumentaux contribuent à donner un peu plus de corps à l’atmosphère générale. Une atmosphère poussiéreuse et mortifère habilement relevée par cette production abrasive et dépouillée qui sied à ravir à Astriferous et à son Death Metal qui, sans parler de subtilités, laisse néanmoins transparaitre davantage de nuances et de reliefs que ce qu’il laisse percevoir lors des premières écoutes.
En effet, si
Pulsations From The Black Orb ne révolutionne en rien le petit monde du Death Metal, son caractère intense et débridé est déjà en soit un excellent point. En effet, entre l’urgence de ces attaques menées pied au plancher, cette basse aux résonances mécaniques qui entend bien ne pas se laisser reléguer au second plan et cette batterie punitive et tentaculaire, on ne peut pas dire que les quatre garçons fassent preuve d’une quelconque retenue. Une approche finalement assez symptomatique de ces groupes sud-américains qui n’empêche pas pour autant de confirmer ce que l’on avait déjà pressenti avec le EP
The Lower Levels Of Sentience à savoir un jeu de plus en plus technique et fluide et une exécution désormais irréprochable.
Car Astriferous a beau ne pas susciter émerveillement et admiration avec ses airs parfois un peu pataud et faussement passe-partout (là encore un constat que l’on peut faire essentiellement lors des premières écoutes), force est néanmoins de constater que le groupe n’est pas là pour rigoler et faire semblant.
Pulsations From The Black Orb est ainsi caractérisé par de nombreux changements de rythmes effectués au grè de séquences variées où se succèdent cavalcades thrashisantes ("Blinding The Seven Eyes Of God" à 2:02, "Metasymbiosis" à 2:38, "Lunomancy" à 1:27...), passages beaucoup plus musclés menés à coups de blasts haletants et de riffs tricotés à toute berzingue lors desquels va généralement se révéler le caractère bien plus complexe qu’il n’y parait de ce Death Metal ("Blinding The Seven Eyes Of God" à 1:16, "Teleport Haze" à 1:18, "Ominous And Malevolent" à 1:06 et 2:22...) et enfin nombreux moments où le groupe va à l’inverse lever le pied afin de proposer de véritables contrepoints à ces instants les plus virulents ("Blinding The Seven Eyes Of God" à 2:24 et 3:28, "Teleport Haze" à 1:39, les premiers instants de "Metasymbiosis", "Symmetries That Should Not Be" et ses évocations assez évidentes au Morbid Angel de
Domination). Enfin notons également la présence de petites touches mélodiques bienvenues dispensées de manière occasionnelle à l’image de ces solos présents sur "Teleport Haze" à 2:33, "Metasymbiosis" à 2:50 ou "Ominous And Malevolent" à 3:36.
Attendu au tournant par ceux tombés sous le charme des précédents travaux de la formation, ce premier album ne devrait pas décevoir puisqu’en effet celui-ci met notamment en lumière les progrès évidents d’Astriferous que ce soit dans la composition désormais plus affûtée que dans son exécution plus affirmée et sûre d’elle. Aussi, bien qu’il s’inscrive dans un registre ultra-balisé,
Pulsations From The Black Orb s’impose sans grande difficulté comme une franche réussite même si avec les Costaricains, quelques écoutes semblent une fois de plus nécessaires afin de passer outre cette impression de groupe lambda mal dégrossi. Certes, tout cela est effectivement très classique sur le fond comme sur la forme mais en matière de Death Metal il est rare que les atouts avancés par Astriferous ne priment pas sur le reste.
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