Nouvelle étiquette Metal Blade et un artwork de Mark Riddick (reconnaissable à des kilomètres), les Suédois de LIK (« cadavre » dans leur langue natale) ont passé le cap du timide « bouche à oreille » et peuvent désormais prétendre à capter un plus large public chevelu. Pas étonnant après un
Mass Funeral Evocation redoutable (comme quoi mon flair fonctionne encore) sorti il y a deux ans et demi au sein d’une scène swedeath de plus en plus médiocre mais aussi un trio au CV plutôt bien fourni (ça peut aider pour coopter). Le guitariste/bassiste Niklas Sandin officie chez Katatonia (en « standby » pour le moment), le frontman Tomas Åkvik est le guitariste live de Bloodbath (remplaçant Sodomizer) et le batteur Christofer Barkensjö (ex-Kaamos, ex-Repugnant) vient de rejoindre Witchery. Le « carnage » auditif peut débuter.
Ceux comme moi tombés sous le charme de
Mass Funeral Evocation seront ravis, LIK continue son hommage au maître Dismember. Du death metal suédois sous perfusion « scie sauteuse » HM-2 (potards réglés au maximum), « groovy as fuck » et méchamment catchy (effluves heavy en sus). Des références explicites éparpillées (titres et t-shirts des clips vidéo compris) qui pourront malgré tout faire « tiquer » certains afficionados et cela dès le riff d’intro premier morceau (« To Kill ») empruntant sans gêne à « Override Of The Overture ». Bien heureusement LIK saura offrir ses propres compositions, pas d’odieux copier-coller du défunt contrairement aux innombrables clones de seconde zone. Sous un aspect relativement primaire, la bande de Stockholm jouera la carte de la subtilité un cran au-dessus, il aime toujours jouer sur les variations de débits et balancer des breaks impromptus. De facto leur death arrive à capter notre attention et même à nous surprendre, plutôt rare pour le style pratiqué (Demonical sait sur qui prendre exemple). « Dr Duschanka » (1:29 : « thrash ! ») pour une conclusion étonnante (3:20) ou « Only Death Is Left Alive » parmi tant d’autre (chaque titre ayant droit à son cassage de cervicales).
Et quel groove ! Un batteur pas le plus technique qui soit certes mais au réel feeling (jeu de cymbales inclus), chose tellement importante quand on joue d’un instrument… Le spectre du vénéré Fred Estby n’est pas loin. Attention tout de même, frappes de sourd aussi de rigueur, quitte à balancer du « hammer blast » sur le parpaing de 2 minutes « Cannibalistic Infancy ». Une offrande qui tapera ainsi le tympan avec un plaisir primitif savoureux, un nouvel enregistrement « live » chez Lawrence Mackrory (Darkane). Un aspect « spontané » et « punk » qui avait su faire son effet en 2015. L’enchaînement de « Rid You Of Your Flesh » à « Death Cult » ne pourra que faire secouer des crinières, les aboiements de Tomas sur « Celebration Of The Twisted » (suivant la croche) à ses majestueux soli (eux aussi à la fibre Blomqvist) sur « Rid You Of Your Flesh » (2:58) ou « Death Cult » (2:20) comme cerise sur le gâteau. Ces 36 minutes ne seront pas pour autant d’une fluidité parfaite, quelques moments de flottement sur les mid-tempo « Left To Die », « The Deranged » et « Embrace The End » qui empêcheront ce
Carnage d’approcher l’excellence de mon modeste point de vue.
« Dismember mon amour ». LIK déclare de nouveau sa flamme aux regrettés suédois locaux. Quelques références un peu trop marquées il est vrai mais gommées par le travail apporté aux compositions, calibrées au millimètre pour posséder notre nuque. Avec des morceaux un peu moins inégaux et encore une dose de breaks crucificateurs, la prochaine offrande devrait tout annihiler sur son passage. La transition sur un label plus imposant n’est pas forcément de bonne augure (les camarades Entrails et Evocation),
Carnage réfute ce constat et se place indubitablement dans les sorties swedeath 2018 de qualité supérieure. Adeptes de guitares « tronçonneuses », il n’y a pas à réfléchir.
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