C’est par une publication Instragram datée du 7 novembre 2021 que nous apprenions la bonne nouvelle : Death Breath, le célèbre duo suédois mené par Nicke Andersson (Entombed, Lucifer, The Hellacopters...) et Robert Pehrsson (ex-Runemagick, ex-Masticator, ex-Deathwitch...) fera son grand retour en 2022 avec un nouveau single à paraître chez Electric Assault Records ! Un comeback que nous n’attendions plus puisque pour rappel, nous n’avions plus de nouvelles des Suédois depuis 2007 et la sortie du EP
Let It Stink. De quoi rendre hystérique les nombreux amateurs du groupe qui n’espéraient probablement plus assister à un tel évènement de leur vivant.
C’est la semaine dernière, après plusieurs mois d’attente, qu’est paru à la surprise générale
The Old Hag, court EP deux titres bouclé en un petit peu plus de sept minutes et proposé par Electric Assault Records (Antichrist, Ceres, Century, Natürgeist, Occult Burial...) au seul format 7"... Il n’en fallait pas moins pour faire rager bien des amateurs d’ores et déjà frustrés par ce retour des plus modestes (on a beau être enthousiaste à l’idée de cette reprise d’activité, deux titres seulement après quinze ans d’absence, ce n’est évidemment pas suffisant) et par ces difficultés à mettre la main sur ce précieux vinyle (outre le prix avec frais de port qui avoisine les 30€ pour l’Europe, seules deux ou trois boutiques spécialisées ont pu avoir quelques exemplaires en leur possession (exemplaires naturellement réservés à la seule vente directe). Il semblerait néanmoins que quelques distros triées sur le volet soient actuellement en cours d’approvisionnement. Aussi je vous conseillerais de rester aux aguets si vous ne voulez pas avoir à débourser trois ou quatre fois le prix sur Discogs d’ici quelques semaines (jours)...
Si l’illustration Lovecraftienne proposée ici par le peintre polonais Zbigniew Bielak n’est pas forcément du meilleur effet, on sera néanmoins ravi de retrouver la frimousse avenante de ce personnage emblématique déjà présent sur les trois précédentes sorties des Suédois. S’agit-il d’un rappel tacite qu’en dépit de ces quinze ans d’absence, rien n’a vraiment changé du côté de Death Breath ? Probablement mais à vrai dire nous n’en doutions pas un seul instant.
Composé par Robert Pehrsson, "The Old Hag" n’est pas forcément le meilleur morceau écrit par Death Breath, cependant celui-ci fait comme à l’accoutumé particulièrement bien le travail. Passée cette courte introduction permettant à coups d’accords plaqués et de lead menaçant de planter brièvement le décor, le duo renoue sans attendre et sans surprise avec ce Death Metal primitif qui a fait jusque-là le bonheur de tous ses auditeurs. Un Death Metal dépouillé et rudimentaire largement inspiré par celui des Américains de Repulsion avec notamment ces riffs simples mais ô combien efficaces et tranchants, cette batterie ultra dynamique qui n’a de cesse de cavaler sur ces rythmiques Thrash particulièrement haletantes et ce chant âpre mais encore parfaitement intelligible. Tenu sur plus de quatre minutes, les Suédois viennent y apporter un peu de variété avec à partir de 2:17 un break venu calmer le jeu intelligemment avant de repartir de plus belle dès 3:00 pour un dernier baroud d’honneur mené tête dans le guidon avec en prime un petit solo mélodique participant à l’hystérie collective.
Avec le titre "Forest Of Disgust", Robert Pehrsson laisse la main à Nicke Andersson et Scott Carlson pour la composition d’un morceau dont l’influence de Repulsion semble encore un petit peu plus évidente (forcément, avec Scott au chant, difficile de sonner autrement). Caractérisé par un riffing de Punk à chien ultra convaincant et une batterie toujours aussi volontaire qui n’a de cesse de cravacher pendant ces trois minutes, celui-ci brille autant par sa simplicité que son efficacité toujours aussi redoutable. S’il n’est pas écrit si monsieur Carlson s’est ici chargé de coucher sur bandes les lignes de basses, il est plutôt cool de l’entendre brailler derrière son micro comme au bon vieux temps. De la même manière, on appréciera de retrouver les riffs imparables de Nicke Andersson ainsi que ses solos (ici à 1:14) toujours aussi inspirés. Bref, en deux titres sans surprise aucune, Death Breath parvient tout de même à remettre les points sur les « i » et à se rappeler comme il se doit à nos bons souvenirs.
A l’issu de ces sept minutes explosives et particulièrement réjouissantes, on aimerait forcément en avoir (bien) davantage à se caler dans l’oreille. Certes, la situation est quelque peu frustrante mais cette phrase jetée sur le Bandcamp d’Electric Assault Records (
"Does this mean the second full-length album is coming soon? Only "The Old Hag" knows!") laisse tout de même entrevoir un retour des Suédois incessamment sous peu (enfin c’est ce que je me plais à croire). En attendant, on ne boudera pas notre plaisir de retrouver l’un des dignes héritiers de Repulsion et des premiers Entombed. Certes, Death Breath n’a évidemment rien inventé mais comme le groupe est mené d’une main de maitre par des musiciens à qui la scène Death Metal doit éééééééénormément, celui-ci à toute légitimité pour ne pas s'en soucier.
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