Oldskull - Nether Hollow Of No Return
Chronique
Oldskull Nether Hollow Of No Return
On l’a souvent dit et répété mais à l’instar de nombreux domaines d’activités le Metal ne cesse de se mondialiser, prenant racine un peu partout et notamment dans de nombreux pays jusqu’à présent peu réputés pour leur scène extrême locale. Si l’Asie du sud-est nous a souvent habitué à l’émergence de nouvelles têtes de qualité principalement du côté de Singapour, de l’Indonésie (voire de l’Inde si l’on va un peu plus loin géographiquement), en revanche jusqu’à présent la Thaïlande était en retrait de tout cela malgré un underground local assez actif mais qui restait cantonné aux frontières locales. Pourtant nul doute qu’avec OLDSKULL les choses vont changer de façon drastique car avec ce premier opus le groupe frappe particulièrement fort et a tout ce qu’il faut pour faire parler de lui à l’international, et ça n’est que justice. En effet celui-ci comporte en son sein quelques vieux briscards locaux expérimentés qui ont décidé de se réunir pour lancer leur groupe de Death old-school… d’où ce nom qui a probablement demandé des heures et des heures de réflexion. Mais blague à part ici les gars ont clairement décidé de rendre hommage aux formations majeures de Floride comme de l’Angleterre, vu qu’on y retrouve à la fois le son typique des premiers albums de DEATH ainsi que d’OBITUARY tout comme celui de BENEDICTION et BOLT THROWER, le tout avec une production impeccable et équilibrée conjuguée à un vrai sens de l’écriture. Si les mecs ne prétendent nullement réinventer la roue en revanche ils mélangent intelligemment ces éléments des deux côtés de l’Atlantique sans tomber dans le plagiat facile, mais en gardant une vraie subtilité (notamment au niveau des solos qui ressemblent énormément à ceux de James Murphy, sans pour autant les copier intégralement).
Sans jamais avoir recours aux blasts où autres plans furibards la musique du quintet se montre à la fois rapide, rampante et remuante tant elle possède un vrai groove complété par un sens du riff imparable, dont l’accroche immédiate ne faiblit nullement jusqu’à l’ultime seconde de l’écoute. Car d’entrée on sait exactement où l’on met les pieds, sur un terrain certes ultra-balisé mais redoutablement efficace où l’on est pris instantanément d’une envie continue de taper du pied et de remuer la tête, cela est mis au jour directement sur l’ouverture intitulée « None Shall Live » qui alterne entre parties enlevées et énervées et celles plus pachydermiques qui écrasent tout sur leur passage. Ce schéma de construction simple mais redoutable va rester présent sur la majeure partie des compositions, que ce soit sur les étouffants et guerriers « Murky Waters » et « Perpetual Void » ou le rythmé « Execution Temple » à l’alternance continue. Si les morceaux tournent toujours aux alentours des cinq minutes ceux-ci ne se montrent jamais redondants du fait des variations constantes proposées par les mecs, qui n’étirent pas inutilement les mêmes plans préférant les aérer en baissant ou forçant la dynamique générale, tout en n’hésitant pas à y intégrer des solos nombreux et impeccables. On s’aperçoit de tout cela de façon plus marquée avec l’excellentissime « Funeral Culmination » au tapis de double massif et à l’ambiance plus écrasante que jamais, et aussi via les plus sombres et obscurs « Spectral Congregation » et « Frostmen ». Jouant encore et toujours sur l’alternance l’ensemble voit ici l’apparition de relents putrides et glauques, via une rythmique Doom écrasante et majoritaire qui côtoie des déchaînements de vitesse sous toute ses formes, histoire de densifier encore un peu plus une musique intense et primale particulièrement bien écrite.
Se terminant par l’instrumental mélodique et plus doux « When Downfall Comes » ce long-format des Thaïlandais est une réussite incontestable qui va sans doute marquer 2021 de son empreinte en matière de Death rétro, tant il ne s’embarrasse pas de futilités. Après les découvertes de FROZEN SOUL et CHAINSWORD l’entité est le troisième larron à émerger dans le style cette année, et nul doute qu’elle figurera dans les bonnes surprises et découvertes des bilans annuels publiés au moment des fêtes de noël. Homogène et accrocheuse de bout en bout il serait vraiment dommage de passer à côté de cette galette imparable tant ses géniteurs ont tout compris dans la manière de composer et de réciter leurs gammes, faisant passer ses trois quart-d’heure comme une lettre à la poste et sans avoir l’impression de s’ennuyer un seul instant. S’il est évident que ça peut donner l’impression justifiée d’avoir déjà entendu auparavant tel ou tel plan et pattern ici et là, on passera outre ce sentiment de recyclage pour apprécier avec délectation ce jet dévastateur de ces vétérans de Bangkok, qui montrent que leur pays a heureusement autre chose à offrir que ses plages et salons de massages un peu douteux.
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