Congealed Putrescence - Dissolved in Hyphae
Chronique
Congealed Putrescence Dissolved in Hyphae (EP)
Promis, juré, c’est par le plus grand - et le plus heureux - des hasards que je suis tombée sur CONGEALED PUTRESCENCE ! Que voulez-vous, c’est l’automne : la saison des romantiques promenades sylvestres, l’ombre et la fraîcheur des frondaisons étant propices aux plus belles rencontres. Mais gare… le danger plane : d’autres violents poisons que l’amour ne demandent qu’à nous assaillir ! Me voilà donc repartie malgré moi dans la thématique des organismes vivants qui ne nous veulent que du mal : après MUSCIPULA et sa plante carnivore, ce sont cette fois d’inamicaux champignons qui ont inspiré nos quatre mycologues originaires de la Nouvelle-Orléans en Louisiane. Fichtre ! C’est que Dame Nature semble plutôt hostile dans le Sud-Est des Etats-Unis mais je ne vais pas m’en plaindre. Si d’autres calamités foncièrement malveillantes envers l’espèce humaine engendrent d’autres projets musicaux de cet acabit, je suis preneuse !
Défini comme un EP, Dissolved in Hyphae se range malgré tout plus volontiers dans l’interminable catalogue des demos affriolantes avec un format trois titres pour à peine plus de sept minutes au compteur. Sorti il y a un peu plus d’un mois et disponible, à l’heure où j’écris ces lignes, uniquement sur Bandcamp, c’est d’abord ce logo rose bonbon totalement illisible, aux allures de morille séchée, qui a éveillé mon flair de chien truffier. Dès les premières secondes, je me suis retrouvée les oreilles dressées, la patte en l’air, marquant un temps d’arrêt, sniffant les irrespirables exhalations des spores méphitiques, saisie par la violence de l’accroche de "Dissolved in Hyphae", immédiatement agressée par sa cadence martiale doublée de sauvages hurlements aux émanations vénéneuses.
Absence totale de préliminaires (encore une fois, savourez l’entame de "Asphyxiating Eukaryote"), intensité rythmique suffocante, hargne toxique, mélodies urticantes, oui, il y a tout cela dans cet EP et bien plus encore. "Amanita Bisporigera" (surnommée l’"Ange de la Mort"), vous réserve une petite surprise de derrière les fagots avec son groove imparable, et il faut bien l’avouer, totalement irrésistible. Comme quoi la virulence n’empêche en rien la nuance. Avec un batteur s’adonnant par ailleurs au Death progressif et au Black Metal, un guitariste au Sludge/Crust, et un autre passé par les cases Sludge/Doom et Post-Punk, nos coprins chevelus se révèlent plus que convaincants lorsqu’ils pratiquent le Death Metal tendance pourriture, vélocité et frontalité en sus. Je préfère vous avertir, il serait absurde de tenter de vous prémunir avec de vaines prophylaxies fongicides. Pourquoi lutter contre cette inévitable agonie qui vous étreint déjà ? Elle sera certes douloureuse, mais à l’évidence fulgurante.
Les sous-bois des forêts sont comme l’Enfer, pavés de bonnes intentions. Celle de CONGEALED PUTRESCENCE est claire : nous proposer un Death Metal putride, pas du tout moisi, et même hautement comestible. Les Américains signent avec Dissolved in Hyphae une solide première sortie, qui ne changera certainement pas la face du monde, mais qui prouve une nouvelle fois que le sous-genre se porte à merveille !
| ERZEWYN 4 Décembre 2021 - 945 lectures |
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