Crypts Of Despair - All Light Swallowed
Chronique
Crypts Of Despair All Light Swallowed
Si la Lituanie fait plus parler d’elle à l’étranger par sa redoutable équipe de basket que par sa scène musicale, celle-ci possède néanmoins quelques noms intéressants qui commencent à faire parler d’eux hors de ses frontières et qui méritent que l’on s’y attarde. Si AU-DESSUS reste la formation extrême la plus connue en dehors de son pays il faut aussi compter sur CRYPTS OF DESPAIR qui en matière de Death Metal n’a rien à envier à ce qui est pratiqué par ses voisins scandinaves, et revient presque quatre ans après un
« The Stench Of The Earth » particulièrement sympathique et prometteur. De retour aujourd’hui avec un nouveau frappeur le quatuor de Kaunas s’était fait relativement discret avant d’annoncer enfin ce second opus sous la houlette de Transcending Obscurity, afin de confirmer que les bons échos reçus par son prédécesseur n’étaient pas un accident et qu’il a réussi à transformer l’essai. Et effectivement on peut dire sans prendre de risques qu’il a passé avec brio cet écueil souvent décisif (mais aussi casse-gueule), qui surpasse sans problème ce premier jet tant il se montre plus violent, dense et homogène… sans pour autant sortir des sentiers battus et en conservant la direction musicale entrevue précédemment.
Car évoluant toujours dans un style très 90’s aux influences suédoises (complété par une production très grasse et putride), le combo va nous renvoyer aux grandes heures des ENTOMBED, DISMEMBER et consorts, sans prétendre révolutionner quoi que ce soit mais juste en exécutant une musique sobre, directe et redoutablement efficace. Si cela était déjà le cas sur sa précédente sortie ici les gars ont poussé cela un peu plus loin en osant plus de variations et de changements rythmiques, comme on l’entend d’entrée sur l’excellent et grassouillet « Being – Erased ». Misant sur le grand-écart entre lourdeur intense et tabassage intensif (à l’instar de la plage suivante, le tout aussi bonnard « Anguished Exhale »), les gars nous proposent des plans furibards avec d’autres d’obédience Doom, portés par des riffs inquiétants à la noirceur totale où l’auditeur se retrouve ainsi pris en étau entre tempête et suffocation notamment par cette alternance des voix entre le growl le plus caverneux et les cris les plus inquiétants. Jouant ainsi les montagnes russes ces deux morceaux font le métier avec sérieux et application tout en donnant le ton de ce que sera la suite, qui va être du même acabit. Preuve en est le monstrueux « Choked By The Void » qui après une douce introduction (via des arpèges apaisants joués dans le néant sidéral) va nous proposer une succession de passages aussi bien rampants et oppressants (via un tempo bridé), que des cassures et parties remuantes propices au headbanging (où ralentissements et accélérations se succèdent sans coup férir). Du coup jouant sur la diversité sous toutes ses formes cette compo montre ici toute la palette de ses créateurs qui n’en font jamais trop techniquement et conservent plus ou moins les mêmes plans sur la durée, un choix qui entrainera par la suite une légère redondance et répétition sans que pour autant cela ne nuise à l’ensemble. Car tout du long de l’écoute on remarque chez le groupe cette propension à y ajouter un certain groove pour rendre chacune de ses compositions propices à taper du pied et remuer la tête comme il faut, et ce quel que soit la vitesse employée et l’ambiance voulue.
Un des meilleurs exemples est le glacial et coupant « Condemned To Life » où là-encore l’alternance des rythmes est de mise, celle-ci voyant l’ajout de parties mid-tempo endiablées qui tranchent avec celles neigeuses et lentes, tout le contraire de l’obscur et court « Synergy Of Suffering » qui joue sur une facette plus radicale, et où on ne peut encore une fois s’empêcher de headbanguer. Autant dire donc que là-encore ça envoie comme il faut sans baisse de régime et toujours en misant sur les variations en nombre, d’ailleurs le dernier tiers de cette galette va aller logiquement dans le même sens tout en accentuant la pression encore un peu plus forte pour qu’elle se fasse plus pénétrante. Cela est flagrant avec le redoutable « The Great End » où le pilonnage de la batterie se confond aux relents mortifères insolents, aidé par les notes de guitares lourdes mêlées aux explosions du tempo addictives à souhait. Moins brutale que ce qui a été entendu jusqu’ici la violence y est néanmoins présente et sert ainsi à densifier encore un peu plus une musique qui l’était pourtant déjà beaucoup, tout cela avant la doublette de fin plus radicale et simpliste (« Disgust »/« Excruciating Weight »), mais où l’équilibre des forces en présence est toujours là. Permettant ainsi de terminer les débats de très bonne façon ces deux ultimes plages se contentent de reprendre ce qui a été entendu mais de façon toujours aussi agréable et fluide, tant le disque passe sur la durée comme une lettre à la poste.
Sans jamais en faire trop aussi bien du côté de l’écriture que de la longueur générale de chacune des plages la bande passe haut la main la confirmation attendue et espérée, prouvant que les pays Baltes ont quelque chose à dire et qu’ils regardant plus à l’ouest et la Scandinavie qu’à l’est et la Russie (et sa pléthore d’entités à l’intérêt proche du néant). Alors oui outre une certaine répétition des idées on pourra aussi reprocher à l’ensemble de manquer de moments forts et marquants, vu qu’ils sont tous calqués plus ou moins sur le même modèle, même si tout cela n’a rien de rédhibitoire. Sans être la sortie marquante de l’année il y’a néanmoins tout ce qu’il faut pour passer un bon moment avec du bon son facile à écouter et assimiler, qui confirme une fois encore la qualité des signatures du label de Mumbai qui est indéniablement un des meilleurs labels actuellement en activité spécialisé dans le Metal de la mort.
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