Bonjour, c’est moi Jean-Jacques à La Bourre, vous m’avez peut-être déjà lu à plusieurs occasions dans le cadre de mes chroniques très très en retard. La fraîcheur n’étant de toute évidence pas un critère de choix et vivant au quotidien selon l’adage "mieux vaut tard que jamais", voici ma nouvelle contribution aux albums d’avant, ceux que tout le monde a déjà écouté et que l’on ne présente plus...
Évidemment, je caricature un peu mais pour le coup on ne peut pas dire que je sois très en avance pour la chronique qui nous intéresse aujourd’hui... Comme souvent, c’est l’annonce d’un nouvel album (en l’occurence
Songs Of Blood And Mire dont la sortie se fera d’ici quelques jours) qui m’a placé face à mes manquements. C’est pourquoi je me décide enfin à me pencher sur
A Diabolic Thirst, troisième album des Québécois de Spectral Wound paru en avril 2021 chez Profound Lore Records. À l’époque, celui-ci marquait l’arrivée du bassiste et chanteur Samuel Arseneau-Roy en lieu et place d’Olwyn (ex-Profane Order). Un disque qui pour ne pas changer est une fois de plus passé entre les mains du guitariste Patrick McDowall (enregistrement, mixage) ainsi qu’entre celles d’Arthur Rizk (mastering).
Si l’illustration qui orne ce troisième album en a vraisemblablement fait sourire plus d’un à cause de cette pose et de cette mise en scène un poil théâtrales, j’avoue sans rougir lui avoir toujours trouvé un véritable charme... Est-ce le côté résigné ou imbibé qui se dégage de ce cliché ? Les nombreux artefacts disposés de-ci de-là ? Ce noir et blanc intense ? Probablement tout cela à la fois. Quoi qu’il en soit, elle est toujours l’une des raisons qui me poussent, lorsque l’envie m’en prend, de me plonger dans l’écoute de ces six compositions.
Bouclé en quarante minutes et quelques secondes,
A Diabolic Thirst se démarque de son prédécesseur par une durée relativement plus conséquente puisque l’on navigue ici entre cinq et neuf minutes par morceau contre quatre et sept pour
Infernal Decadence. Loin de chercher à calmer le jeu ou tenter de dénaturer son propos en s’acoquinant par exemple à des sonorités nouvelles mais pas nécessairement très justes, Spectral Wound se contente de poursuivre son petit bout de chemin en étoffant tout simplement sa formule sans rien changer des ingrédients qui ont fait jusque-là sa renommée.
De fait,
A Diabolic Thirst se distingue une fois de plus par cette cadence particulièrement soutenue entretenue bien évidemment à coups de riffs froids et mélodiques tricotés à toute berzingue et de frappes tout aussi redoutables et appuyées. Une interprétation classique mais néanmoins sans faille qui a le mérite de se révéler particulièrement efficace sur l’instant. En effet, même si quelques personnes ont depuis pointé du doigt un certain essoufflement passé plusieurs écoutes, il faut bien reconnaître à ce troisième album le caractère particulièrement immédiat des six titres qui le composent. Ainsi, au-delà de ce rythme effréné qui par nature n’aura aucun mal à séduire et convaincre les brutes que nous sommes, il convient également de mentionner la qualité du travail mélodique effectué une fois de plus tout au long de ces quarante minutes. Si on continue évidemment de penser à Forteresse notamment sur un morceau comme "Frigid And Spellbound" (ainsi qu’à travers quelques bribes entendues notamment sur "Soul Destroying Black Debauchery" ou "Fair Lucifer, Sad Relic"), l’influence de la scène finlandaise des années 90 et 2000 (Sargeist, Horna, Satanic Warmaster, Behexen...) demeure elle aussi toujours aussi flagrante. Un lien de parenté qui de cette froideur saisissante à cette intransigeance malveillante en passant par ce romantisme suranné ne fait effectivement aucun doute.
Mais si comme
Infernal Decadence, ce troisième album est lui aussi mené le poignard entre les dents, les mises en reliefs et autres nuances restent nombreuses tout au long de ces quarante minutes. Il convient ainsi d’évoquer dans un premier temps le très bon "Mausoleal Drift" placé peu ou prou à mi-parcours. Un titre de près de dix minutes qui va faire la part belle aux mid-tempos entêtants afin de rompre (en partie) avec ces assauts quasi-incessants menés par les Canadiens tout au long des trois premiers titres qui ouvrent
A Diabolic Thirst. Oui, en partie seulement, car Spectral Wound n’est pas sans procéder à quelques rappels à l’ordre grâce à deux/trois séquences toujours aussi frontales et redoutables. On peut également mentionner d’autres passages également sur la retenue comme sur "Imperial Saison Noire" à 2:31, "Frigid And Spellbound" à 2:07 et 3:11 suivi un petit peu plus loin par cette guitare acoustique particulièrement bien sentie, "Soul Destroying Black Debauchery" à 2:29 avec toujours cette guitare acoustique cette fois-ci en toile de fond, "Fair Lucifer, Sad Relic" à 2:37 ainsi que les premières secondes plus chaloupées de "Diabolic Immanence". Bref, de quoi relever la tête et espérer reprendre un peu de souffle entre toutes ces salves de blasts et autres trémolos glacés et sinistres.
Après des débuts relativement confidentiels (pour rappel, c’est notamment sur Vendetta Records qu’est paru
Infernal Decadence en avril 2018), les Canadiens de Spectral Wound passaient avec cette signature sur Profound Lore Records un cap majeur dans leur carrière, de ceux capables de vous faire prendre du galon. Et c’est effectivement ce qui s’est passé avec la sortie de ce troisième album globalement accueilli avec les honneurs. Certes,
A Diabolic Thirst n’a rien de révolutionnaire à offrir et ne changera pas non plus la face du Black Metal mais il est de ces albums suffisamment solides pour espérer séduire à chaque nouvelle écoute et de fait tirer son épingle du jeu malgré les années qui passent. Trois ans après sa sortie, celui-ci reste ainsi particulièrement agréable à écouter et à redécouvrir en attendant une suite imminente.
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