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Afskræmi - Purification Through Pure Demolition
Chronique
Afskræmi Purification Through Pure Demolition (Démo)
A l’heure où sa scène Black semble ralentir la cadence du côté de ses sorties il est appréciable de voir que l’Islande a encore des choses à dire dans ce style qui lui a tant apporté côté notoriété, car s’il est vrai que de nombreux ténors locaux sont assez silencieux depuis un bon moment (CARPE NOCTEM, SINMARA, NAÐRA, AUÐN, ZHRINE) ou ont même carrément mis fin à leurs activités (SVARTIDAUÐI) on ne peut donc que se satisfaire de voir émerger de nouveaux noms prometteurs. C’est le cas de AFSKRÆMI qui livre ici une première Démo particulièrement prometteuse et qui en seulement trois compositions rugueuses et endiablées montre une vision très rudimentaire du genre, portée par l’expérience de son unique membre qui s’est occupé de tout de A à Z. Sous cette dénomination (qui veut dire "Elimination " dans sa langue natale) on trouve Oddur Blöndal que l’on a déjà pu entendre au sein de DRAUGSÓL, ÚLFUÐ et qui officie actuellement dans FÓRSMAN, qui durant un peu plus de vingt minutes va faire preuve de tout son vécu musical pour placer directement la barre assez haut. S’il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’original en revanche on va avoir droit à un rendu authentique et sincère, où la violence tellurique des éléments locaux va être parsemée de légers éléments mélodiques et atmosphériques particulièrement bien sentis.
Mais pour le moment les choses débutent directement et sans artifices via le très bon « Sadists We Claim To Loath » où l’équilibre des forces en présence est constant, offrant ainsi une vision froide et tumultueuse propre au climat local vu qu’on y sent du brouillard comme une longue nuit hivernale de par l’ajout de quelques notes gelées au milieu de ce méandre météorologique. Brutal, venteux et sans concessions dans son exécution cette plage très classique dans l’écriture se montre néanmoins suffisamment chaotique et virulente pour qu’on y adhère totalement, tant elle nous renvoie chez le voisin norvégien des années 90 avec ces accents qui sentent bon les débuts d’IMMORTAL ou encore URGEHAL. Si ici l’ensemble était dense malgré son écriture relativement rudimentaire le morceau-titre va aller plus loin dans la radicalité en proposant de longues boucles entre blasts dévastateurs et ralentissements bridés, misant ainsi sur un grand-écart marqué et primitif où la virulence fait mouche tant on est embarqué dans un univers tortueux où la testostérone est reine mais où la subtilité est quand même présente, le tout en réussissant à accrocher en permanence sans lassitude malgré la durée générale. Car avec à chaque fois une durée qui tourne à un peu plus de sept minutes il aurait été facile de tomber dans la simplicité comme la redondance, chose qui ici n’arrive jamais, preuve donc de la qualité d’écriture du bonhomme qui va réussir son ultime tour de force avec le redoutable « Extermination Symphony » aux accents remuants et épiques. Gardant sous le coude les accélérations et ralentissements massifs le chanteur et multi-instrumentiste rajoute ici de nombreuses cassures pour renforcer le sentiment de perdition, variant de fait plus son propos et ajoutant le sentiment d’être perdu et seul dans les hautes terres de l’île en étant un proscrit et donc vulnérable à toute chose. De fait l’idée d’avoir ajouté un lead plein d’émotion se révèle être une excellente idée qui rajoute à la dimension dramatique de cette conclusion (qui ressemble d’ailleurs au travail fourni par son créateur sur l’album « Volaða Land »), montrant ainsi les deux visages antagonistes à la fois furieux et apaisés qui clôturent une réalisation impeccable et très prometteuse pour le futur.
Sommaire dans sa manière d’être exécuté ce « Purification Through Pure Demolition » se révèle donc être plus profond qu’on ne pourrait le penser originellement, offrant ainsi de bons moments en perspective où l’on appréciera chaque riffs et passages un peu différents du reste créant ainsi une atmosphère propice au voyage et à la nostalgie qui défile à vive allure sans qu’il n’y ait besoin de fioritures extérieures (intro, interlude, outro). Avec en prime un vrai feeling permanent et un groove discret mais efficace on ne saurait donc que conseiller de se pencher sur cette affaire de famille (vu que c’est le frangin qui s’est occupé du mixage et de l’enregistrement) au talent déjà indéniable, qui confirme que le style a encore de beaux restes dans Reykjavík et ses alentours et qu’il a tout pour plaire aux amateurs de Metal noir à l’ancienne, et ils seront nombreux c’est certain tant ils y trouveront ici aisément leur compte.
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