Vemod - Venter På Stormene
Chronique
Vemod Venter På Stormene
Si vous avez bonne mémoire et si surtout vous vous êtes déjà intéressés à la musique de Fuath, dernier projet en date d’Andy Marshall connu essentiellement pour son travail au sein de Saor, le nom de Vemod ne devrait pas vous être totalement étranger. J’avais effectivement évoqué l’influence de ce groupe norvégien sur le Black Metal atmosphérique de l’Ecossais en promettant d’y revenir un jour plus en détails. C’était en avril 2016 ce qui veut dire qu’il m’aura fallu plus d’un an pour tenir parole...
Originaire de Namsos en Norvège, Vemod se forme en 2000 et compte dans ses rangs un certain Jan Even Åsli que l’on a déjà vu à l’œuvre au sein de One Tail, One Head ainsi qu’Eskil Blix bien connu des amateurs avertis pour ses autres projets tout aussi recommandables (Black Majesty, Dark Sonority, Mare…). Evoluant dès le départ sur la base d’un trio, le groupe va sortir sa première démo à l’été 2004 avant de finalement retourner hiberner dans sa grotte pendant sept longues années. Ce n’est qu’en 2011 que Vemod fera son retour avec les sorties successives d’un split en compagnie de Klage suivi d’une démo intitulée Vinterilden. Il faudra cependant attendre décembre 2012 pour voir les Norvégiens passer enfin aux choses sérieuses avec la sortie sur Terratur Possessions d’un premier album intitulé Venter På Stormene.
Comme l’illustre parfaitement l’artwork d’Ann-Kristin Dahlberg, le Black Metal de Vemod s’envisage comme un parfait trait d’union entre les senteurs boisées d’une foret d’automne et l’atmosphère céleste et envoutante d’un ciel étoilé zébré d’une aurore boréale. Rien d’étonnant à ce que le trio qualifie alors sa musique de "Dark ethereal Metal".
Venter På Stormene se compose ainsi de quatre titres pour un peu moins de quarante-cinq minutes. Sur ces quatre compositions, on trouve une longue plage atmosphérique intitulée "Altets Tempel" qui, disons-le sans détour, constitue l’unique point faible d’un disque brillant mais mal équilibré. J’avoue effectivement avoir du mal à m’enthousiasmer face à ce genre de morceau sur lequel les Norvégiens se contentent ici se poser successivement pendant près de treize minutes des nappes synthétiques, certes envoutantes et aériennes, mais tout de même un poil emmerdantes passé quelques minutes (trois/quatre tout au plus). C’est beau, surtout avec ces notes cristallines qui semblent perler sur nos oreilles, ça fonctionnerait même plutôt bien en guise d’interlude raccourci mais pour le coup c’est ici beaucoup trop long pour être pertinent. D’autant que cela déséquilibre un disque qui se termine déjà par un titre particulièrement hypnotique et surtout quasi instrumental. Cet album ne vaudrait-il alors que pour ses deux premiers morceaux ? Non, pas du tout. Car si "Å Stige Blant Stjerner" reprend pendant près de dix minutes le même pattern sans y apporter de véritables mouvements (je vous vois déjà grincer des dents), Vemod réussit pourtant à en faire quelque chose de particulièrement envoutant. Entre cette batterie entêtante qui galope sans discontinuer et ces mélodies célestes pour ne pas dire transcendantales, on trouve dans ce morceau une certaine magie qui le rend très vite essentiel. L’absence de chant ne se fait même pas sentir puisque l’on se retrouve bien vite embarqué dans un long voyage vers le Grand Nord et ses somptueux paysages.
Et justement ces deux premiers morceaux, qu’en est-il me direz-vous ? Sans surprise, ces derniers (enfin plutôt ces premiers) s’inscrivent dans un registre relativement balisé fait de riffs/patterns de batterie (essentiellement du blast ou du semi-blast) répétés ad nauseam (servi par une production raw et naturelle) sur lesquels vont venir se poser au premier plan des mélodies oniriques et merveilleuses constituant assurément l’attrait principal de cette musique faite pour s’évader. Mais, car il y a bien un « mais », la structure des morceaux est quelque peu étonnante car chacun de ces deux titres est entrecoupés d’une séquence atmosphérique introduite par un fade out qui laisse alors supposer que le dit morceau est terminé. Ce n’est que quelques minutes plus loin, après avoir largement calmé le jeu et élaboré encore davantage ses atmosphères éthérées, que Vemod ré-attaque de plus belle pour un final magistral à l’intensité décuplé.
En dépit de quelques longueurs, Venter På Stormene n’en est pas moins un disque que tous les amateurs de Black Metal atmosphérique devraient connaître ou au moins écouter. À sa manière, Vemod construit une musique particulièrement personnelle qui va même servir d’inspiration à certains musiciens dont on connaît le talent (Andy Marshall pour les imbéciles qui ne suivent rien à rien). Ainsi, à quelques mois de la sortie de son nouvel album (a priori sur Prophecy Records), je ne saurai que trop vous conseiller de rattraper votre retard et découvrir au plus vite le Black Metal aérien et onirique de Vemod. Vous vous rendriez assurément service.
| AxGxB 21 Août 2017 - 1395 lectures |
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