Il aura fallu un tout petit peu moins de six mois à Fluisteraars pour donner une suite à cette trilogie entamée en mars dernier avec la sortie de
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - I - Harslo. Pour ce deuxième volet intitulé
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - II - Nergena, le duo néerlandais a repris le chemin de ces châteaux disparus en jetant cette fois-ci son dévolu sur l’ancien bastion de Nergena, localité située une fois de plus dans le petit village de Bennekom lui-même situé dans la province de Gueldre.
Comme cela avait été annoncé précédemment par le label Eisanwald, c’est au seul format vinyle qu’est disponible cette nouvelle occurrence (en dehors de Bandcamp bien entendu). Un dix pouces toujours aussi soigné qui reprend dans les grandes lignes les mêmes codes graphiques que son prédécesseur (logo créé pour l’occasion, typographie, disposition...) en prenant soin néanmoins de s’en démarquer par sa couleur jaune, sa photographie dédiée et ses chouettes illustrations proposées à l’intérieur et que l’on doit une fois de plus à Bob Mollema, l’une des deux têtes pensantes de Fluisteraars.
Au programme de ce
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - II - Nergena, deux nouvelles compositions évoquant là encore la vie de château dans ce qu’elle a néanmoins de plus sombre et de plus mystérieux. Une plongée brève mais tangible dans une époque depuis longtemps révolue où pierre froide et feu dans l’âtre, croyances religieuses dévorantes et espérance de vie réduite constituaient alors une bonne partie du quotidien.
Les deux néerlandais, épaulés pour l’occasion par un certain M. Meurs (basse, flûte) ainsi que par Thomas Cochrane (basse, trompète, trombone, saxhorn) avec qui Fluisteraars avait déjà collaboré par le passé sur
Bloem, ouvrent les festivités avec "De Maan, Zon Van De Doden", un titre lugubre de près de huit minutes et au caractère particulièrement hypnotique. En effet, après une longue introduction menée à coups de nappes de synthétiseurs et de roulements de toms menaçants, le groupe va s’embarquer dans une tirade de plus de trois minutes (de 1:32 à 4:47) lors de laquelle les quelques variations ne viendront véritablement ni des guitares ni de la batterie au caractère résolument entêtant mais plutôt de ces instruments à vents ou à cordes frappées que sont cette flûte, cette trompète, ce trombone, ce piano ou bien encore ce saxhorn et dont les contributions sont loin d’être de l’ordre du détail puisqu’elles nourrissent un sentiment à la fois épique, folklorique et forestier particulièrement prégnant. Si la dernière partie qui court quant à elle de 4:47 jusqu’à l’issue de ces sept minutes et cinquante-quatre secondes voit le duo calmer le jeu de manière significative, celle-ci n’en revêt pas moins le même caractère hypnotique avec là encore ces instruments à vent toujours très présents. Ces derniers, comme sur la séquence précédente, partagent néanmoins la vedette avec les lignes de chant habitées d’un Bob Mollema en très grande forme qui par sa voix âpre et ses cris aux intonations variés insuffle à cette atmosphère déjà sinistre un petit côté supplémentaire loin d’être déplaisant...
Petit changement d’ambiance avec "De Mystiek Rondom De Steen Des Hamers" qui va nous proposer de retrouver ces champs de fleurs et cette nature bucolique qui caractérisent l’essentiel des sorties les plus récentes de Fluisteraars (au moins depuis l’excellent
Gelderland. Une approche résolument moins sinistre dont le côté redondant et léger des trois premières minutes est finalement rompu par l’apport de mélodies puissantes et épiques et la présence une fois encore d’instruments à vent qui en plus d’apporter du corps à l’ensemble participent à ces constructions mentales que se feront chaque auditeur et dans lesquelles se mélangeront probablement images de forteresses en ruines en prise aux aléas du temps et à une végétation luxuriante ayant repris ses droit ou bien encore, de champs verdoyants et fleuris à perte de vue… Un voyage empreint d’authenticité et de recueillement. Toujours très rugueuse, la voix de Bob Mollema se fait ici moins intense et possédée. Un choix qui n’a rien de surprenant puisque cela colle à l’esprit résolument moins inquiétant de ce titre au caractère plus champêtre.
Pour le deuxième volet de cette trilogie entamée en début d’année, Fluisteraars continue véritablement de nous régaler. Les gens de peu de foi ont pourtant pu se demander si le groupe n’allait pas profiter de l’occasion pour nous caler quelques faces B à l’intérêt pour le moins limité mais c’eut-été mal connaître les Néerlandais puisqu’à vrai dire ceux-ci ont toujours brillé dans cet exercice. Différentes mais néanmoins complémentaires (que ce soit entre elles ou bien avec celles proposées sur le premier volet), ces deux nouvelles compositions permettent donc une fois de plus de se rendre compte de tout le talent et le savoir-faire dont fait preuve ce groupe aux racines solidement ancrés dans cette terre qui est la sienne et à laquelle il continue de rendre hommage avec sincérité et passion. J’ai déjà hâte à la suite.
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