L'année 2017 vient juste de se terminer que, tout à coup, venu de nulle-part sur une page Facebook partageant du Death metal, je tombe sur un gros filon juteux de Thrash metal d'une saveur toute particulière.
Je vous propose ainsi non pas une, mais deux découvertes qui foutent bien la fessée, et qui font un petit rappel de 2017 qui a vu du bon ou du très bon dans le Thrash (
WARBRINGER,
EXESSUS ou
DISTILLATOR) ou du moins bon, voire décevant (
HAVOK ? Oui, on peut le dire!)
Ici, on plonge dans un groupe belge qui ne fait pas dans la finesse : formé en 2009, première démo en 2012, ce n'est qu'en avril 2017 que nous arrive leur « Coils of the Lesser Serpent ». Autant de temps pour produire quelque chose, quand ça vient d'un petit groupe, ça signale soit de l'instabilité, soit un peaufinage minutieux dû à d'autres impératifs qui font qu'on ne peut pas se donner à fond dans sa passion.
Heureusement pour nous, un regard sur le line-up montre que, hormis un nouveau guitariste en 2016, c'est stable depuis 2010 ! On est plus sur le deuxième cas de figure, et les premiers moments le prouvent bien : une intro en deux morceaux, ce qui normalement pourrait me gaver, nous met ici une misère sans nom. Ah, oui, parce que soyons précis : le disque fait 30 minutes, pour 7 morceaux, le dernier faisant près de 6 minutes. Pas de temps à perdre.
Donc après un premier moment orientalisant à l'ambiance post-apo, le premier titre monte la sauce, comme on l'imaginerait bien en live. Ça galvanise façon Thrash pur jus, sous des mélodies à la guitare solides qui s'appuient sur une batterie aux toms dévastateurs – le mix, je le trouve succulent, j'aime les descentes en rafale avec ce son là ! Et une fois que c'est monté, deuxième titre : la guitare qui gueule sa phrase alors que batterie et basse jouent de pressions et de silence, la deuxième gratte qui souligne le tout, et en deux descentes c'est parti, tu headbang.
Emballé, c'est pesé : le disque a compris que le Thrash, c'est de la mélodie, de la hargne, de la précipitation, le tout sous une précision efficace à souhait.
Alors qu'on ramasse les dents après cette mise en bouche fracassante, eh bien vient enfin le chant ! Bestial, sournois, mais foutrement énergique – et finalement assez original, à l'heure où on est plus sur du revival groovy ou aigu.
Le début de "Headhunter" ne me fera pas mentir, et si tu aimes cette entrée, tu aimeras l'ensemble de l'album. Car, instrumentalement, tout est dit : mix impec' de violence, sans aller dans la démesure ni l'étalage technique, un juste équilibre des forces (la façon dont le solo nous arrive et sa conduite dans "Carnal Carnival" pour que le chant revienne sont d'une justesse!). L'alternance riff mélodique et solos fonctionne à plein régime.
Si l'ennui était dans le pit, il serait valdingué sans sommation.
"Headhunter" étant clairement mon morceau favori, avec la force de la double-pédale et la puissance de son écriture, on découvre toutefois, au fil de l'album, d'autres moments qui font plaisir : la pause au cinquième titre permet de respirer avant une nouvelle intro au top, on reprend après un Thrash plus posé, moins direct, plus mid-tempo, mais qui le fait bien ! Et si vous survivez à cela, ne restent que les derniers titres pour jongler entre poings dans la tronche et sourire béat droit devant soi, à considérer cette musique qui prend le meilleur d'un genre afin d'en proposer sa facette anti-militariste sous ses meilleures heures.
Explosif à en devenir jouissif, « Coils of the Lesser Serpent » est un disque qui fait du bien, avec son rythme Thrash des grands jours, sa hargne mesurée qui sait frapper fort et juste, son chant qui s'allie parfaitement à l'ensemble, les alternances judicieuses (ah mais le dernier morceau, il place des mélodies éthérées pile quand il faut, et sait se remettre sur pied derrière) et, surtout, ce son de batterie qui me gonfle les muscles et nourrit mon sang. L'occasion pour moi d'également souligner la solidité de son contenu, car le disque est tellement bien taillé pour le live que j'en pressentais leur jeu de scène et le public... J'étais complètement dedans !
Très proche d'un NUCLEATOR (j'en profite pour vous recommander
« Home Is Where The War Is », c'est superbe), on est sur la lignée de
SODOM,
KREATOR ou
DESTRUCTION, bref, dans de la dentelle. Et que ce disque dure une demie heure me permet de lui donner une excellente note : encore une preuve que le groupe sait ce qu'il fait, plus on aurait été lassé, moins on aurait été frustré. Vous avez ici un excellent cru !
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