Cadaveric Incubator - Sermons Of The Devouring Dead
Chronique
Cadaveric Incubator Sermons Of The Devouring Dead
Probablement inspiré par une chanson de Carcass tirée de l’album Symphonies Of Sickness, Cadaveric Incubator voit le jour en Finlande sous l’impulsion d’Antti Oinonen (ex-Deepred, ex-Slugathor). Bien qu’en activité depuis 2004, on ne peut pas dire que le groupe ait été des plus actifs puisque Sermons Of The Devouring Dead sorti le mois dernier sur Hells Headbangers Records n’est que son premier album. Après une période d’inactivité ayant duré une dizaine d’années (entre 2005 et 2015), le groupe est revenu faire parler de lui modestement avec la sortie il y a deux ans d’une compilation intitulée Unburied Morbidity.
Illustré par leur compatriote Tommi Grönqvist, homme à tout faire au sein de Desecresy, ce premier album donne envie d’aller ronger de l’os et mastiquer du boyau à l’image de ces deux pauvres gus rachitiques qui s’en donnent ici à cœur joie. Torchés en moins d’une demi-heure, les douze titres de Sermons Of The Devouring Dead s’inscrivent sans trop de surprise dans un registre proche du Carcass de la première heure (celui de Reek Of Putrefaction et Symphonies Of Sickness). Une formule mêlant Death Metal et Grindcore pour un résultat explosif qui bien souvent, ne s’embarrasse d’aucune fioriture.
Si on repassera pour ce qui est de l’originalité, on choisira par contre de rester pour la qualité du matraquage dispensé par les Finlandais. Comme leur maître à penser anglais, Cadaveric Incubator use et abuse des mêmes ficelles à commencer par cette voix gutturale passée dans un siphon passablement encombré. Rassurez-vous, bien que ce genre de voix soit toujours excessif, celle-ci n’est pas utilisée très longtemps et vient souvent accompagner en arrière-plan le chant d’Antti Oinonen (le début de "Hideous Premonition", "Cadaveric Incubator" à 1:29, "Cold In Casket" à 0:17 et 0:53, le début de "Massacred", "The Undead Fiend" à 1:16...). Une décision salutaire, notamment pour tous ceux qui n’apprécient pas de se faire dégueuler dans les oreilles. En dehors de ces quelques moments largement supportables même pour les plus réfractaires à ce genre de pratique, le chant de Necroterror (aka Antti Oinonen) se fait bien nettement plus intelligible tout en conservant néanmoins un côté particulièrement épais et monolithique. Un manque de relief compensé par l’utilisation périodique d’une voix beaucoup plus criarde qui va apporter un peu de variété à l’ensemble tout nourrissant cette atmosphère maladive et dégénérée qui plane au-dessus de ce premier album.
Bien qu’installé sous la barre des trente minutes avec des morceaux dont la durée moyenne se situe aux alentours des deux minutes, Sermons Of The Devouring Dead n’est pas un album aussi bas du front qu’il y paraît (même si ça bourre quand même pas mal). Les ralentissements et changements de rythmes sont ici nombreux et apportent une réelle dynamique à l’ensemble. L’album se partage ainsi entre séquences punitives menées le couteau entre les dents à base de riffs Punk passés à la moulinette Death/Grind, de blasts frénétiques et de passages D-Beat ultra jouissifs et moments plus en retenu qui vont alors venir insuffler un soupçon de lourdeur et/ou de mélodie (en grande partie grâce à ces quelques soli) ainsi qu’une atmosphère plus menaçante à la formule des Finlandais. Bon, il est vrai que certains riffs pourront parfois sembler un poil trop simples et rudimentaires pour certains (notamment celui de "The Covenant Of Gore") mais ça fait partie du truc et s’attendre à des choses beaucoup plus élaborées serait vraiment malvenu dans un tel contexte.
Amateurs des premières heures de Carcass ayant été relativement peu convaincus par le dernier Exhumed et devant faire face à l’absence d’autres grands imitateurs de talents tels qu’Impaled ou General Surgery, ce premier album de Cadaveric Incubator devraient être en mesure de répondre à vos attentes. Court et bien ficelé, Sermons Of The Devouring Dead ne fait pas de promesses en l’air et propose ce qu’il y a à voir dès l’artwork, soit une musique crade et dégoulinante à déguster les tripes à l’air sans se soucier de savoir si on va dégueulasser ou non la moquette.
| AxGxB 27 Novembre 2017 - 834 lectures |
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