Ohohoh... Joyeux noël chers lecteurs de Thrashocore. Comme vous pouvez le constater pas de jours fériés pour nous en ce samedi 25 décembre puisque même en cette journée de fête, de célébration (amen) et d’excès culinaires (oui, inutile de le nier, même combat pour tout le monde), nous continuons à vous dispenser nos avis éclairés. Alors si vous ne savez pas quoi faire entre le fromage et le dessert et que comme une personne bien élevée vous avez sorti votre téléphone portable en plein repas de famille pour checker ce qui se passe de très important sur Facebook, Instagram et Thrashocore et ainsi échapper aux discussions bancales sur la politique migratoire en France ou sur qui sera notre futur(e) président(e), prenez les cinq minutes qui suivent pour vous éclipser là où vous le pouvez et lire cette chronique qui, vous en êtes convaincu c’est bien là l’essentiel, ne pouvait pas attendre...
Alors quitte à rédiger une chronique pour le jour de noël, autant que celle-ci soit dans le thème. Pourtant, en temps normal je ne l’aurai pas fait car je ne suis pas vraiment client de ce genre d’exercice saisonnier où l’on peut voir certains groupes se fendre de reprises improbables sous prétexte de célébrer la naissance de Jesus Christ, notre sauveur… Mouais, non, moi ça ne m’a jamais trop fait marrer et ai toujours préféré rester très loin de ce genre de sorties bien souvent inutiles pour ne pas dire embarrassantes. Sauf que là, il faut bien avouer que l’occasion était quand même trop belle pour ne pas se prêter au jeu.
Groupes généreux s’il en est, Cadaveric Incubator et Undergang ont donc décidé d’offrir à leurs auditeurs un petit cadeau de fin d’année matérialisé sous la forme d’un split de noël baptisé
Christmas Split. Proposé sous l’égide du label Extremely Rotten Productions (qui d’autre), celui-ci est bien évidemment illustré par un David Mikkelsen dont on appréciera le bon goût en matière de décorations, notamment en ce qui concerne ces guirlandes (quelques réserves cependant au sujet de ces boules que l’on aurait imaginé plus sanguinolentes ou je ne sais quoi...). Pour les quelques collectionneurs, ce split disponible sur Bandcamp est également proposé en vinyle sous la forme d’un 7" rouge ou vert limité chacun à 200 exemplaires et agrémentés pour l’occasion d’un "kravlenisse" ou "Nisse grimpante" (je vous laisse le lien
Wikipédia dès fois que vous souhaiteriez vous instruire).
Les premiers à ouvrir le bal sont les Finlandais de Cadaveric Incubator avec le titre "Swarming Vulgar Xmas" dont le groove surprenant m’a fait penser, à tord, qu’il s’agissait là d’Undergang... Habitué à me délecter en règle générale d’un Death/Grind plus frontal, j’ai en effet interprété cette première séquence (que le groupe va par la suite répéter) comme un signe distinctif évident des Danois. Monumentale erreur comme dirait un certain Jack Slater puisqu’évidemment il n’en est rien... Le trio d’Helsinki a donc profité de cette collaboration pour nous offrir un titre plus nuancé qu’à l’accoutumé puisqu’en dépit de cette déferlante Grind savoureuse dispensée entre 0:37 et 1:35, celui-ci va plutôt jouer la carte d’un mid-tempo au groove particulièrement entêtant. Une formule agrémentée pour l’occasion par quelques samples et autres sonorités de saison. Si on ne coupera pas à ce père noël joyeux et à ces cloches proposés en guise d’introduction (père noël qui se fera d’ailleurs atomiser lors des dernières secondes), on retiendra surtout à partir de 2:56 l’usage bref mais bien senti de ces clochettes posées avec malice sur ce riff particulièrement groovy.
Face B, les Danois d’Undergang prennent le relai pour cinq minutes de ce Death Metal baveux, primitif et toujours aussi dégoulinant de groove putride et contagieux. Comme ses petits copains du jour, le groupe de Copenhague nous offre en guise de préambule un sample aux couleurs de cette célébration annuelle. Passé néanmoins le chant guilleret de ces Oompa Loompa maléfiques, Undergang récidive dans ce qu’il sait faire de mieux avec un "Hjerternes Tid" sans surprise mais néanmoins efficace. Alternant passages relativement soutenus aux forts relents carcassiens (de 1:03 à 1:46 et de 4:23 à 4:52), instants chaloupés (le groove (oui encore lui) de ces riffs simples comme ceux dispensés à 0:11, 3:23 et 4:08) et moments plus lourdingues (à partir de 1:51), on retrouve un Undergang peut-être pas au meilleur de sa forme mais en tout cas bien disposé à illuminer cette fin d’année de ces riffs grassouillets, de ce growl beurré, de toutes ces tripailles sanguinolentes et autres paroles particulièrement imagées (
"På toppen af træet et kranie Huden halvt afpillet Øjnene gravet ud Læberne skåret af"). Bref, un titre qui ne fera probablement pas date dans la carrière des Danois mais que l’on appréciera néanmoins comme une délicieuse petite friandise à se glisser sous la palet à l’occasion.
Après ce petit aparté, il est temps de retrouver votre place à table à côté de tonton, tata ou de ce cousin un peu pénible que vous n’aviez plus vu depuis au moins trois ans. Rien de grave, vous surmonterez cette épreuve les doigts dans le nez avec en tête cette promesse que vous vous êtes faite il y a quelques minutes seulement, celle d’écouter une fois dans votre ancienne chambre d’adolescent les deux titres de ce split histoire de rester d’humeur et être en mesure d’affronter la gêne du noël d’Arthur et de ses invités sur TF1 et toutes ces heures de bêtisiers qui s’annoncent un peu partout sur toutes les autres chaînes. Allez, courage, dites-vous bien que l’on est tous dans la même galère...
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