Si ce célèbre EP de Napalm Death est sorti officiellement sur Earache le 15 juin 1993, le morceau qui lui a donné son nom est pourtant apparu quelque temps auparavant sur une compilation éditée en 1992 par Alternative Tentacles (label de Jello Biafra) intitulée
Virus 100. Le titre des Anglais y côtoyait alors d’autres reprises des Dead Kennedys dispensées par des groupes comme Neurosis, Faith No More, L7, Sepultura, Alice Donut, Nomeansno, Les Thugs ainsi que quelques formations issues de scènes alternatives plus ou moins proches. Ce morceau est ensuite devenu un tel classique des setlists de Napalm Death que certains ignorent encore aujourd’hui qu’il s’agit d’une reprise de l’un des premiers groupes de Punk/Hardcore californien.
Naturellement, ce EP est aussi très largement connu pour son artwork terriblement évocateur. Bien sûr, ce que l’on distingue en premier c’est cette énorme croix gammée en arrière-plan (ainsi qu’une épaisse fumée) avec juste devant ces clones d’Adolf Hitler, le bras tendu dans un geste de salut. Sauf qu’à y regarder de plus près on s’aperçoit qu’il s’agit de simples masques et que surtout les deux personnages ont les yeux bandés. De même, cette crois gammée n’est pas un simple svastika (Wikipédia m’apprend qu’il s’agit effectivement d’un nom masculin) puisque celle-ci est faite de lames de rasoir ensanglantées... Je crois qu’en termes de symbolique on ne peut pas faire beaucoup plus clair (bien que le titre soit pourtant sans équivoque).
Court EP d’un peu plus de dix minutes,
Nazi Punks Fuck Off n’est évidemment pas en soi un disque particulièrement indispensable, en grande partie à cause de son format court et d’une face B bien moins passionnante (une version live de cette fameuse reprise des Dead Kennedys et un « xtreem mix » bien dispensable du titre "Contemptuous" figurant à la base sur l’excellent
Utopia Banished). Malgré un intérêt relativement limité pour le quidam moyen, ce EP revêt pourtant un caractère bien particulier dans la discographie de Napalm Death, probablement parce qu’il s’attache à cracher sa colère et sa rage à l’égard de ces pseudos Punks gangrenant alors la scène par leur attitude belliqueuse et leur discours d’extrême droite. Se retrouvant bien évidemment à 100% dans les paroles de ce titre (le groupe y a même ajouté les contacts de plusieurs organisations anti-fascistes), Napalm Death a donc naturellement souhaité en faire une sortie officielle via à un simple petit 7’’ proposé néanmoins dans plusieurs options de couleurs (autant l’artwork que le vinyle lui-même).
Expédié en une minute et vingt et une secondes, ce titre symbolise tout ce qu’est et ce que devrait être le Punk Rock. Un brulot contestataire dégueulé à la face du monde dans l’urgence la plus totale. Qu’importe si l’ensemble paraît bien rudimentaire, qu’importe si le titre semble joué avec les pieds, qu’importe si le tout est torché en un peu plus d’une minute car au moins le message est passé et les concernés mis au parfum : Nazi Punks fuck off ! Bien évidemment la version de Napalm Death, servi par une production bien plus Metal que la version originale, a perdu un peu de ce caractère foutraque même si son interprétation conserve bien évidemment toute la portée du propos des Californiens. Entre Grindcore et Death Metal, le groupe anglais possède en tout cas tout ce qu’il faut pour ne pas dénaturer un seul instant cet étendard de la lutte contre la bêtise humaine.
Comme je l’ai dit, la suite revêt un peu moins d’intérêt. "Aryanism" est pourtant un très bon titre mais on trouve déjà celui-ci sur l’album
Utopia Banished que tout le monde se doit bien évidemment de posséder. La version live de "Nazi Punks Fuck Off" n’apporte pas grand-chose si ce faire un petit clin d’œil à tous ceux ayant eu la chance de voir le groupe sur scène. Enfin, le remix de "Contemptuous" est le genre d’horreur dont je n’ai jamais saisit la putain d’utilité. Un remix dance/techno faisant ressortir le côté martial/industriel du riff principal. Bref, ce genre de délire n’est clairement pas pour moi.
Bien qu’il ne soit pas de Napalm Death, ce titre des Dead Kennedys s’est rapidement imposé comme un classique du groupe anglais à tel point qu’il a fait l’objet d’une sortie à part entière (je n’en connais pas d’autre de EP mettant en avant une reprise et non pas un titre inédit). Bien sûr, j’aurai pu me passer d'écrire quelques lignes à son sujet mais je trouvais l’idée de contrebalancer un petit peu les chroniques de Sunwheel, Nécropole et autre Caverne relativement plaisante. "Fuck off !" qu'on vous dit !
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