J'ai beau ne pas me considérer comme journaliste, je me sens tout de même obligé de montrer patte blanche ici : les mecs de Haut&Court me sont sympathiques et, sans chercher à le prouver par des clins d’œil ou exemples qui ennuieraient la plupart des personnes lisant cette chronique, j'ai pu les fréquenter quelques fois. Certes, l'objectivité en musique est une idée creuse mais il est clair que ce qui devait succéder à l'EP
La Vie partait avec un bon a priori chez moi.
Ceci posé, je n'ai pas pour habitude de maquiller ce que je pense d'un disque et celui-ci, pour peu que vous aimiez vous défouler de la façon la moins fine possible, est clairement à conseiller ! Abandonnant les quelques velléités chaotiques que contenait
La Vie, Haut&Court fonce tête baissée dans un mélange de ce qui se fait de plus grassouillet, tout en conservant ce sens de l'accroche déjà rencontré auparavant. Plus lisible dans ses influences (Trap Them, Crowpath mais aussi les trop méconnus The Pledge of Cain – dont on retrouve ici des membres et le nom lors d'instants down-tempo rappelant
We... Martyrs),
Troffea offre vingt-deux minutes entre grind, crust et death metal filant droites pour mieux emporter dans leur sillon. De « Sea of Shit » à « Chosta », aucun moment de répit, tout juste le temps de se faire alpaguer par quelques rythmiques survoltées et une production écrivant le mot « massif » à l'aide d'une grue. Une musique primaire, mais qui révèle un peaufinage du sale réussi, tant rien ne semble avoir été laissé au hasard.
Entre ambiance underground ne lésinant pas sur le dégueulasse (l'alternance des voix bœufs et criardes, typique de ce qu'on peut trouver dans le grind versant punk) et volonté d'agression pas tout à fait innocente (notamment dans ce son de basse prenant de l'ampleur dans des moments lourds où le défouloir vire au masochisme),
Troffea gomme la plupart des défauts de
La Vie tout en donnant une direction nouvelle aux Strasbourgeois, plus sombre, jouissive, mais vous arrachant deux-trois touffes de cheveux d'un air sadique durant votre exercice de headbanging. Dommage que cette atmosphère moins à la fête ne soit pas plus développée d'ailleurs, la durée courte de l'ensemble laissant peu de place aux tendresses spéciales que nous réservent les Français sur « Hienes » et « Swing ». Taper plus fort, plus dur : voilà où j'aimerais voir aller Haut&Court à l'avenir, quitte à renoncer à ce côté « pas prise de tête » qui frise le mauvais goût lors de « JMLP », incompréhensible conclusion d'un disque qui se dirigeait avant elle vers une peinture au charbon, pour finir sur le sentiment d'écouter un disque de Gronibard.
Ce haut-le-cœur mis à part,
Troffea montre que les Strasbourgeois sont un peu plus que ce groupe rigolo, dans l'air du temps, qu'ils pouvaient donner l'impression d'être sur
La Vie. Plus bourrine, frontale mais aussi menaçante dans ses quelques incartades au pilonnage exécuté à Mach 3 qu'elle utilise majoritairement, cette deuxième sortie comblera les amateurs de violence ne cherchant pas à bien s'habiller pour séduire. Reste à Haut&Court à pousser encore plus loin ses envies d'alourdir le casier judiciaire de ceux qui l'écoutent, afin d'entrer définitivement dans la case des formations de choix quand sa soirée prend des allures de free-fight. À suivre !
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