Trois (bonnes) raisons d’écouter
La Vie de Haut Et Court :
1 - Parce que comme son nom l’indique, Haut Et Court aime participer au jeu du pendu mais ne perd pas son temps à chercher les lettres, préférant aller directement au dessin de bonhomme attaché à une corde. Six mois d’existence, deux journées en studio et un concert en première partie de Cowards et Elizabeth dans la foulée : voilà un groupe ayant l’envie d’en découdre rapidement ! Cette gourmandise se retrouve sur
La Vie, personnifiée par un trio à guitare, batterie et growls monocordes misant sur un son râpeux emprunté au crust plutôt que l’entrelacement habituel quant on cause matheries. Un bassiste ? Pourquoi faire ? Les Français comptent plutôt sur des compositions aux changements de tempo dictés par une batterie appréciant autant les blasts que le d-beat (clairement l’instrument le plus intéressant ici, à l’image de « Colision » où ça change plus souvent de vitesse que sur une course de rallye). Malgré que les Strasbourgeois souffrent sûrement d’un trouble collectif de déficit de l’attention les obligeant à enchainer sans s’arrêter, l’urgent et le chaotique tapent avec assez de virilité pour donner la certification
« Fils de Putes de la mode » à un EP aimant se situer entre les lignes stylistiques bien que bien assis dans son époque.
2 - Parce que
La Vie fait penser d’emblée que Throatruiner commence à semer hors de son champ. On avait déjà eu l’iconique
Rigorisme de Calvaiire – sorte de synthèse de ce que peut sortir l’homme derrière le label – ou le projet issu d’Alpinist dont le style faisait croire que Jungbluth était un nom-hommage : il faudra maintenant compter avec un Haut Et Court paraissant tellement à sa place dans le roster breton qu’il est étonnant de ne pas voir la version dure de son premier jet tartinée du sceau dessiné par Fortifem. Attention, on parle ici de courant et non d’école, les clins d’œil aux différentes scènes constituant le hardcore coupé au metal s’embouteillant trop pour pouvoir qualifier la musique ici présente de balisée.
3 - Enfin, parce que t’as tout intérêt à les écouter rapidement si tu veux faire ton intéressant dans les soirées mondaines de coreux next gen car étant donné les réactions positives que suscite cet EP – et si tout se passe bien –, il reste peu de temps avant de voir les Français signer avec Throatruiner/Basement Apes/Braincrushing/Swarm Of Nails/mets ton label français expert en quenelle post fin des années 2000 ici. Et aussi parce qu’évidemment,
c’est disponible à prix libre.
…Bon, maintenant que l’enthousiasme de rigueur quand on rencontre un nouveau venu pas manchot a été transmis, quelques remarques : les mecs, les buffets à volonté c’est cool au restaurant mais sur un EP se voulant comme allant droit au but, ça fait qu’on hésite trop sur quoi prendre pendant l’écoute, surtout quand ce qui fait mouche débarque et disparait aussi vite que ce qui passe sans épater (les passages mid-tempo de « Wasted Time For Wasted Minds » ou le solo de beau gosse bien peigné de « Let It Burst » par exemple). Entre la cavalcade et la mélodie au cœur tendre caché derrière les muscles, il va falloir choisir (personnellement, je dirais que buriner est plus approprié si on souhaite marquer) ou s’avérer excellent sur tous les tableaux en nous gratifiant de ce que j’aime appeler depuis ma découverte de
The Canister une
Zubrowska. Quelque soit votre choix futur, un peu plus qu’un artwork où vous avez jeté des cartouches d’encre ou un emballage en papier Canson sera nécessaire pour dépasser d’une tête les autres apprentis-cogneurs se la donnant à qui mieux mieux sur le terrain de la bourre. Avec
La Vie, les présentations ont été suffisamment bien faites pour nous donner envie de vous connaître davantage : à vous de nous montrer que vous savez établir une relation qui dure, de celles où les politesses n’ont pas leur place.
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