Fluisteraars - Luwte
Chronique
Fluisteraars Luwte
Vous savez ce que je ferais si j’avais une baguette magique, une vraie, pas celle, énorme, qui est cachée dans mon slip ? Et bien je ferais en sorte qu’il y ait moins de groupes italiens et plus de groupes néerlandais à chroniquer ! Parce que j’ai beau être bluffé par certains de ces premiers, la qualité est encore plus évidente chez les seconds. Si les Pays-Bas ne sont pas le pays le plus connu pour le black, ce n’est pas pour une question de qualité, mais de quantité ! CIRITH GORGOR, DODECAHEDRON, SALACIOUS GODS, ZWARTPLAAG, INFINITY... des noms qui font plaisir aux oreilles ! Bon, je serais plus honnête en citant aussi des formations moins douées comme PESTIS ou ETERNAL CONSPIRACY, mais on les oubliera très vite en accueillant FLUISTERAARS, une très bonne surprise qui place son deuxième album très haut dans le ciel du black atmosphérique.
Si j’ai bien suivi, en néerlandais « Fluisteraars » signifie « les chuchoteurs », une traduction que seuls nos amis québécois devraient apprécier, eux qui traduisent tout avec un amour immodéré pour la langue française, changeant « Saw » en « Décadence », « podcast » en « baladodiffusion » et « Black metal » en « meutôl nouère »... Essayons donc plutôt de mémoriser le nom FLUISTERAARS qui sonne mieux que « Les chuchoteurs (fringants) ». Le trio a énormément de talent pour créer des titres accrocheurs, et ce même si chacun de ses quatre nouveaux morceaux est très proche l’un de l’autre. La formule y est simple mais efficace, alternant deux styles de passages. Les premiers sont déchainés, avec une batterie en roue libre, avec des guitares qui crachent violemment ses mélodies et avec des vocaux qui éructent sans faiblir. Ces parties m’ont beaucoup rappelé les excités de SVIKT, voire ceux de TAAKEFERD, deux groupes norvégiens qui aiment quand ça va vite mais qui n’oublient jamais les riffs mélodiques. Les deuxièmes sont des passages instrumentaux qui viennent aérer le reste et qui se trouvent dans la pure veine des grands albums atmosphériques (DRUDKH ?, oui un peu aussi). Ils ne changent pas totalement les ambiances car ils gardent de la noirceur. Nous sommes toujours dans le même enfer sombre, mais l'emplacement a juste changé. Nous nous situons là en hauteur, à une place moins hostile qui donne au paysage quelque chose de magnifique, de majestueux, et aussi de mystérieux.
Les 44 minutes de Luwte jouent sur ces alternances et passent très vite, même si deux morceaux font 13 et 15 minutes. aucune longueur ne se fait sentir, et les ambiances ne retombent jamais. Tout l’album est un régal et un seul défaut peut venir en tête hormis la ressemblance de chaque piste : les éléments proposés ont beau être très bien utilisés, ils sont déjà connus. C'est à dire qu'il manque un effet de surprise, une impression de nouveauté pour que nos chuchoteurs se fassent encore mieux entendre...
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