Wederganger / Laster - Split
Chronique
Wederganger / Laster Split (Split-CD)
Quand deux noms très prometteurs se rencontrent pour un Split le résultat est en général à la hauteur, ici on a affaire à deux nouveaux noms de la scène Black des Pays-Bas qui ont déjà fait parler d’eux, en premier WEDERGANGER dont l’excellent
« Halfvergaan Ontwaakt » sorti l’an dernier a reçu les éloges de la part de nombreux critiques spécialisés et de fans, et en second LASTER certes un peu moins connu mais qui a fait parler de lui en 2014 avec le très bon « De Verste Verte Is Hier ». Si le match Arnhem / Utrecht est un classique du championnat d’Eredivisie nul doute que l’affrontement de ces deux futurs poids lourds tiendra plus ses promesses que les performances en dent de scie de leurs équipes de football respectives.
Car les points communs entre les deux groupes sont nombreux, outre un premier opus de très grande qualité ils chantent également dans leur langue natale et jouent une musique sombre à haute teneur atmosphérique, où les ambiances prennent le pas sur la violence et la furie. Du coup ceux-ci ne prennent aucun risques en offrant chacun un nouveau morceau, un seul certes mais ils ne se foutent pas de la gueule du monde car ils tournent tous les deux aux alentours d’un quart d’heure, pour plus d’une demi-heure au total. En effet les gars se sont totalement lâchés n’hésitant pas à étirer au maximum leurs nouvelles offrandes mais sans que cela n’affecte leurs qualités respectives, tant ces inédits sont des pures pépites qui confirment tout le bien de leurs créateurs respectifs.
Avec « Klaroenen van de Dood » on débute avec une très longue introduction où ne retentit que le son de la guitare qui est à la fois triste et froide, avant qu’elle ne décide d’y aller plus fort avec l’arrivée du chant écorché (et totalement convaincant) et de la batterie en mid-tempo pour mieux renforcer les ambiances mystiques et mystérieuses. D’ailleurs ces points sont mis en avant via des passages chantés avec des voix très graves et aux accents religieux, qui renforcent ce sentiment présent et même troublant. Du coup pour que ceux-ci s’imprègnent au mieux de l’auditeur le combo a la bonne idée de casser le rythme et de revenir à la même chose qu’au début avec juste la guitare plaintive et torturée, et si cette première partie était plus sur des bases lourdes la seconde reprend elle sur quelquechose de beaucoup plus pêchu et même ultra-rapide où les zicos se lâchent littéralement (entre blast et parties de double sur un tempo bien costaud et lourd), avant de conclure encore une fois via ce son saturé de la guitare seule pour faire doucement redescendre la pression et continuer à rester dans cette ambiance brumeuse et grisâtre. Du coup si ce titre à tiroir (où la musique prend le pas sur les parties vocales) est une vraie réussite et qu’il se digère totalement malgré sa durée, on peut juste regretter que les interludes un peu trop longs et nombreux cassent un peu la dynamique globale, cependant cela reste du très haut niveau et l’on ne peut qu’être impatient d’écouter le résultat du prochain album.
Place dorénavant à « Verdelicht Verraad » qui contrairement à son voisin démarre lui pied au plancher avec des cris et des blasts (qui alternent avec une batterie en mode rapide et à la double précise et efficace), avant que ne se mêle des chœurs guerriers pour donner un léger côté épique et plus mid-tempo. Puis comme pour le morceau précédent l’ensemble finit par se calmer et seule la guitare coupante et gelée se fait entendre, avant que le son des fûts ne réapparaisse de manière très légère et souple puis que l’explosion et la vitesse ne fasse leur retour sur une courte durée. Car ensuite l’ensemble ne va cesser de varier le rythme et les ambiances, entre léger côté tribal et chants religieux atmosphériques en arrière-plan pour donner plus d’envergure et d’ambiguïté à la compo. En mêlant vitesse, puissance et voyage vers l’au-delà le trio nous offre une expérience auditive vraiment impressionnante (qui là aussi distille le chant avec parcimonie) qui ne souffre d’aucun défaut ni longueurs, et dont l’agencement général se révèle impeccable et parfaitement cohérent sur la durée.
Avec en prime un son très brut et au rendu naturel et audible les deux combos bataves ont frappé un très grand coup en cette rentrée qui voit les sorties de qualité s’amonceler depuis quelques temps car même si LASTER remporte de peu le duel face à son « rival », ceux-ci confirment toutes les bonnes choses que l’on pouvait espérer de leur part, ne reste plus désormais qu’à concrétiser tout cela avec un deuxième opus pour chacun, qui espérons-le ne se fera pas trop attendre, tant on a hâte d’écouter la suite de leurs créations et péripéties metalliques.
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