Troisième album d’
ÆTHĚRĬA CONSCĬENTĬA mais premier chroniqué sur Thrashocore, une présentation du groupe s’impose donc. Le collectif a été formé en 2016 par cinq Nantais, tous grands fans du « Phobos Monolith » de
MARE COGNITUM. Ils avaient décidé d’unir leurs forces afin de créer un Black Metal atmosphérique & progressif, et de proposer à leurs auditeurs une épopée musicale à travers des aventures se déroulant dans la galaxie imaginée d’Astramovia. Ainsi, les deux premières fresques « Tales from Hydhradh » (2018) et « Corrupted Pillars of Vanity » (2021) nous familiarisaient avec la cité spatiale à l’intérieur de laquelle s’est retrouvée l’humanité en exil (régie dans l'ombre par une divinité technologique éthérée), avant de nous faire descendre au cœur de ses plus sombres profondeurs. Cette fois, Alexis (basse), Paul (chant principal et percussions), P.A. (guitare, également Monsieur « RiffThrower » de
GRAVEKVLT), Tristan (guitare et chant), et Valentin (batterie) nous font atterrir avec « The Blossoming » (2024) sur Haesperadh, une planète entièrement couverte de végétation, tout juste découverte par des missionnaires qui ne se doutent pas des dangers potentiels qu’elle recèle.
Ce récent décor est mis en image par Ëmgalaï Grafik (qui a travaillé entre autres pour
MAGMA,
ALUK TODOLO et
YOB) et le mixage a été confié à Cyrille Gachet, tromboniste de
BAGARRE GENERALE qui a mixé et enregistré les productions de
FANGE. Avec un quintet qui continue à « se servir du Black Metal comme toile de fond à ses expérimentations », cela donne un recueil plus varié que leur premier « Tales from Hydhradh », et plus condensé que le deuxième, « Corrupted Pillars of Vanity ».
On peut entendre sur ces six nouveaux chapitres des sonorités orientales (« Astral Choir », « Endless Cycle ») et des moments Dark Jazz (brillamment illustrés grâce au saxophone sur « Astral Choir » et « The Blossoming ») ou encore très progressifs (« Daimu Kadasdra Ko Antall »). On s’éloigne ainsi parfois carrément du Metal extrême mais c’est avec l’objectif de mieux y revenir car ça bastonne néanmoins régulièrement, même en ouverture de morceau pour « Wrath of the Virikoï » qui commence de façon tonitruante. On a en outre droit à une escapade Funeral Doom, de 3’40 à 4’56 sur « Haesperadh » ! La composition parvient à équilibrer atmosphères et dynamisme, ce que les musiciens réussissent d’ailleurs parfaitement à reproduire en
live, comme nous avons pu le constater dernièrement à l’occasion de leur
passage de février au Glazart, à Paris.
L’énergie observée pendant ce concert, en particulier la prestation rageuse du chanteur Paul (qui s’exprime en
shriek comme en
growl), est contrastée sur le disque par du chant clair féminin (une première sur un enregistrement d’
ÆTHĚRĬA CONSCĬENTĬA), celui de Cindy (
LISIEUX,
CANDELABRE) et de Dolorès. Pour la petite histoire, il est à noter que lorsqu’elles interviennent, c’est en utilisant une langue inventée (par Tristan qui a fait des études linguistiques) afin de représenter les voix de la planète Haesperadh qui parle aux Virikoï, ses gardiens. Je trouve que l’ajout de cette touche constitue une bonne idée et qu’elle tombe particulièrement à point dans « Daimu Kadasdra Ko Antall », pour lancer la narration après son intro planante et éthérée.
Pour conclure, je recommande « The Blossoming » aux amateurs d’hybridation des genres (Black Metal atmosphérique, Jazz, Metal progressif, Rock psychédélique) qui sont donc ouverts à l’expérimentation et qui se plairont au sein d’un concept richement inspiré par de nombres œuvres de science-fiction (romans, films, jeux vidéo). Et si cette chronique vous a mis l’eau à la bouche, vous pouvez poursuivre avec la lecture de notre toute fraîche
interview de Paul qui vous donnera plus de détail sur leur univers.
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