En ce qui me concerne, le meilleur album d’
ABIGAIL WILLIAMS sorti jusqu’à maintenant est
Becoming. J’adore cet album. C’était le troisième de la discographie, et le changement d’orientation m’avait convaincu que le groupe américain avait d’autres choses à dire que de radoter ce que les autres avaient déjà dit. J’avais été soufflé par sa maîtrise, son talent, son inspiration, ses mélanges d’influences. Et quand j’ai envie de replonger dans la discographie du groupe, c’est le premier que j’ai envie de réécouter. Il était suivi du quatrième album,
The Accuser, qui m’avait légèrement moins touché, même s’il bottait beaucoup plus le cul. Ah oui, il avait monté d’un cran l’agressivité ambiante, et le feu jaillissait plus fort de ses entrailles.
4 années ont passé depuis, et
ABIGAIL WILLIAMS revient, toujours tenu d’une main de maître par le génial Ken Sorceron ? oh oui, je dis génial maintenant, il l’est parce que réussir comme il le fait à créer des morceaux aussi bien agencés, aussi bien équilibrés dans leurs ambiances et leurs évolutions, il faut être génial. Le bonhomme s’occupe des vocaux et des guitares, et fait appel à d’excellents hommes de main pour l’accompagner. La basse revient à Bryan O’Sullivan, qui avait déjà aidé en 2012 sur Becoming, sans doute le signe d’une envie de revenir à des compositions de l’époque (?). La batterie est offerte à une pointure, en l’occurence Mike Heller, le senseï de Ken Bedene (
ABORTED) ou encore Kevin Lane (
WHITECHAPEL) et John Longstreth (
ANGELCORPSE, ORIGIN...). Lui-même a officié chez
MALIGNANCY et
FEAR FACTORY. Ce trio forme ainsi la base de ce nouvel album, mais
Walk Beyond the Dark cache aussi quelques guests de qualité. Andrew Markuszewki de
LORD MANTIS,
NACHTMYSTIUM ou encore
AVICHI tape l’incruste aux guitares sur les deux premières pistes, et Justin McKinney (
THE ZENITH PASSAGE,
THE FACELESS...) balance un solo sur « Ever so Bold ». N’oublions pas non plus Kakophonix, c’est à dire « monsieur violoncelle », celui qu’on appelle quand on veut insérer cet instrument dans sa musique Metal. Il fait partie de
EMPYREAN THRONE mais a été appelé par
BLACK REAPER,
ANTECANTAMENTUM,
NOTT et d’autres encore pour montrer son talent.
Cette belle équipe nous offre 7 morceaux. 7 véritables morceaux. Sans titre introductif, sans prologue, sans intermède instrumental. 7 pistes et 55 minutes au compteur. Les durées des pistes sont très variables, allant de 4 à 11 minutes. Et c’est majestueux d’un bout à l’autre. Mais vraiment. Et à un point assez écœurant même. C’est peut-être d’ailleurs ce qui a déplu à certains : c’est trop. Ça peut carrément sembler prétentieux, ou alors « manquant de cœur » ellement c’est bien préparé, bien réglé... Les morceaux évoluent continuellement, proposant un black metal ouvert à beaucoup d’artifices, mais qui ne sont jamais en trop, qui créent les ambiances idéales. Une voix claire, un passage progressif, le fameux violoncelle qui vient pleurer avant que l’agressivité reprenne les rênes... C’est excellent, parvenant à cracher des instruments les sentiments voulus. Fort, très fort... Et pourtant je ne l’ai pas mis dans mon top 5 des albums de l’année 2019. Il pointait à la sixième place lorsque j’ai dû mettre un terme à ma réflexion, mais c’est apparement un album qui trotte dans la tête, tout comme Becoming, et qui risque donc lui aussi de grapiller des places au fil du temps. Rempli de détails, il me donne les plus belles sensations que j’ai pu avoir à l’écoute de
WOLVES IN THE THRONE ROOM,
NACHTMYSTIUM, mais aussi
A FOREST OF STARS.
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