Mitch, hey Mitch ! Ramène tes mi(t)ches, y’a un nouvel album d’
ABIGAIL WILLIAMS ! Le groupe américain pour lequel tu as fait la complète sur Trasho ! Comment ça tu n’as pas le temps ? Tu croules sous les... promos ? Eh, tu sais que si t’assumes plus le nombre de sorties c’est que c’est toi le croulant hein ! Ahahaha... Allez, fais-le ! Non. Tu préfères me le refiler... Pourquoi pas, mais c’est dommage, t’en parlais bien ! Souviens-toi, en 2008, pour le premier album,
In The Shadow Of A Thousand Suns, tu avais mis 7.5/10 et tu disais :
« Affaibli par une musique beaucoup trop synthétique (composition et son) et sans réelle émotion, In The Shadow Of A Thousand Suns n'en demeure pas moins une agréable surprise. Les titres sont finement taillés et accrocheurs et puis le jeu de Trym explosera à coup sûr votre caisson de basse. La conclusion touchante de « The Departure » laisse tout de même présager d'un avenir prometteur (plus personnel et sensible) pour Abigail Williams. Amateurs de metal extrême scandinave en manque, retenez bien ce nom. »
T’avais ton flair mon cochon. Non seulement
ABIGAIL WILLIAMS est bien devenu un nom réputé mais tu avais senti la sensibilité qui allait se mettre plus en avant. Bon, Trym de
EMPEROR,
ENSLAVED et
ZYKLON n’a été qu’un invité d’un coup, mais cela n’a en rien enlevé les qualités du groupe. Le groupe qui peut d’ailleurs tenter d’entrer dans le Guinness des records pour le nombre de changement de line up. Il y a des arrivées et des départs tous les ans chez eux... Ça bouge sans cesse et en 2015 il ne reste plus qu’un seul membre originel en la personne de Ken Sorceron, le guitariste vocaliste de 35 ans. Et à part lui on ne trouve qu’un seul autre membre qui ait participé au deuxième album. Ian Jekelis était déjà guitariste sur
In the Absence of Light, sorti en 2010. Tu te souviens ? Tu l’aimais bien aussi hein. 8/10.
« On sent une musique prête à exploser mais il manque ce petit quelque chose ou ce moment de trop pour pouvoir hisser l'album jusqu'au trône du malin. Abigail Williams a mûri et devient méconnaissable. Certes il n'y a rien de bien révolutionnaire sur ce In The Absence Of Light, patchwork du metal extrême scandinave qui respecte l'aura de ses pères et dévoile une musique composée avec grande minutie. Si le groupe continue en ce sens, inutile de dire que la scène américaine pourra bientôt prétendre à un autre disciple des enfers dans ses rangs. Au final, une très bonne surprise qui saura assurément émoustiller certains auditeurs de black metal d'Europe du Nord. »
Ah, grand fou, tu le savais qu’ils étaient capables de faire encore mieux ! Par contre tu ne te doutais peut-être pas que ce serait dans un style encore différent. Car comme tu l’avais précisé,
ABIGAIL WILLIAMS a commencé par de la musique en « core » pour plonger plus dans le « black metal ». Un peu comme à Thrashocore en fait ! Peu de core, beaucoup de black... Et je dis bien « peu de core » parce que même si la musique des Américains n’en contient pratiquement plus, les vocaux eux sont tout de même encore orientés core. Plus que black, tu en conviendras. C’est en 2012 que la baffe a été la plus grosse. Enfin là, je parle pour moi, parce que finalement, tu as mis à
Becoming, le troisième album, la même note que son prédécesseur. 8/10. Je lui en aurais mis un peu plus tu vois. Mais apparemment tu étais sur tes réserves, persuadé que le machine pouvait faire encore mieux. C’est un 8 qui semblait dire : « parce que le prochain sera encore meilleur ! ». En vrai, c'est ça que tu as dit :
« Abigail Williams se renouvelle à chaque album. Certaines mauvaises langues pourront cracher sur le fait que le groupe surfe sur les mouvances du moment. Sauf que sur Becoming, les Américains sortent des sentiers battus et ne s’imposent clairement plus de limites. Un black metal riche, touchant et osé : la première sortie majeure de cette année 2012. Si le groupe continue en ce sens, leur quatrième œuvre risque de marquer au fer chaud la scène. »
Je comprends ton optimisme, j’avais moi aussi envie de rêver que l’ascension ne prendrait pas fin, et que même si le renouvellement était encore obligatoire, ce serait au profit d’une qualité encore meilleure. Mais tu vois, ce quatrième album vient de sortir, et je ne dirai pas qu’il « marque au fer chaud la scène ». Je crois que finalement
Becoming était déjà bien haut et que nous étions trop optimistes de penser trouver mieux.
Mais avant de parler de la musique, voyons l’affiche ! Ken Sorceron, la tête pensante, est toujours à sa place. Son fidèle Ian Jekelis aussi. Mais alors après ça, que des nouveaux, encore, mais qui sont présentés comme des invités spéciaux. Pas membres à part entière donc... D’abord il y a Jeff Wilson aux guitares. Tiens, mais c’est un ex
NACHTMYSTIUM, il y a sévi pendant la période des deux
Black Meddle ! C’est vrai qu’on trouve des ressemblances dans les riffs d’ailleurs. Mais pas que, car cet Accuser a des odeurs de différents black américains. L’ensemble pourrait ainsi se décrire comme à la croisée de
NACHTMYSTIUM,
DEAFHEAVEN,
NIGHTBRINGER,
WOE, et même
KRIEG... Autre invité, le batteur Charlie Fell, lui aussi a joué pour
NACHTMYSTIUM, en live, mais aussi pour le Groupe 5 étoiles
AVICHI. Il est aussi accessoirement chanteur, comme tout le monde risque bientôt le (re)découvrir dans ce rôle puisqu’il a gagné le micro de
COBALT, le groupe qui tarde tant à donner une suite à
Gin (6 ans tout de même...). La surprise suivante vient de la présence à la basse de Will Lindsay encore un nom associé à
NACHTMYSTIUM mais aussi à
WOLVES IN THE THRONE ROOM, les deux dans leurs périodes plus récentes. Et le dernier nom à retenir est celui de Neil Jameson, accessoirement appelé Imperial. Oui,
LE Imperial, celui de
KRIEG,
THE ROYAL ARCH BLASPHEME,
TWILIGHT,
WELTMACHT ou encore...
NACHTMYSTIUM !
Alors comme on pouvait s’y attendre, le résultat de ce nouvel album est très loin de l’album précédent. Fini le black spatial limite postblack qui incitait à l’introspection, et bonjour le black plus velu, plus agressif, dynamique, galopant. « Path of Broken Glass », « Of the Outer Darkness », « Godhead » envoient du pâté. Ces trois morceaux montrent le visage le plus dur du nouveau
ABIGAIL WILLIAMS, ressemblant fortement à
KRIEG. C’est tout de même carré et bien efficace, surtout sur « Path of Broken Glass » qui ouvre l’album. On y trouve des vocaux désespérés, hurlés, d’une tension exceptionnelle. Ce qui est un problème aussi d'ailleurs. Mitch, tu dois être d'accord avec moi, mais on ne met pas un morceau de ce niveau en premier ! Car tout ce qui vient ensuite semble moins bon ! C’est comme si tu allais à la pêche (oui, on va dire que tu aimes la pêche, ça me plaît bien ça). Tu attrapes tout de suite un mastodonte. Tu auras beau faire de belles prises après, elles te sembleront ridicules face à lui. Là c’est pareil. Ce titre défonce tout, tes oreilles saignent de plaisir, mais les pistes suivantes ne reproduiront pas le même effet.
Elles créeront des sensations, rassure-toi, mais différentes. Plus calmes elles assurent tout de même le spectacle. C’est là que les anciens
NACHTMYSTIUM ont dû faire du boulot. Car je n’ai pas osé compter combien de fois j’ai déjà cité
NACHTMYSTIUM, mais tu as compris, Mitch, que le leader d’
ABIGAIL WILLIAMS a essayé de faire venir à lui les anciens de la troupe à Blake Judd, le vilain arnaqueur qui a vu ses déboires prendre le dessus sur sa musique. C'est flagrant sur « Will, Wish and Desire » et « Nuummite » qui auraient pu se trouver sur une suite à
Silencing Machine. Ils contiennent les mêmes riffs magiques aux légers relents progressifs. C’est légèrement moins mis en avant mais tout de même présent sur « Forever Kingdom of Dirt » et « The Cold Lines ». Par contre « Lost Communion » est vraiment à la frontière de
KRIEG et
NACHTMYSTIUM, mêlant adroitement la force de l’un et les caresses de l’autre.
Donc
ABIGAIL WILLIAMS fait à nouveau des compositions de haut niveau. Et comme à son habitude c'est dans un registre à nouveau différent. On trouve de l'occulte, on trouve du planant, on trouve de l'excitation ! Et on a encore l'impression que son mot d'ordre est « Plus que d’être les premiers, nous voulons être les meilleurs ». Cela se vérifie puisque cette fois-ci encore la formation n’invente rien mais réussit à s’approprier les qualités de ses influences. J’ai été plus touché par
Becoming pour des raisons de goût personnel, mais il n’y a pas grand chose à reprocher à cette nouvelle galette. Tu vas aimer.
Mais tu le sais bien en fait, puisque tu as fait un commentaire sur le forum. Je le mets ici, persuadé que tu sauras préciser ta pensée dans les commentaires :
« Ça vire désormais à un black bien épuré. Il y a toujours des influences post du précédent mais très légères. Il va falloir digérer le bestiau mais ça m'a l'air bien bon. »
Et si je dois moi aussi tenter de faire une prévision, je dirais que le prochain poursuivra le virage et aura des accents plus orthodoxes. Pourquoi pas !
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