Heresie - Pour La Lune Eternelle
Chronique
Heresie Pour La Lune Eternelle (EP)
On l’a vu et remarqué à plusieurs reprises mais depuis ses débuts le duo a toujours été d’une productivité sans bornes tout en s’améliorant à chacune de ses sorties, et là à peine trois mois après un album éponyme impeccable il est déjà de retour avec deux nouveaux morceaux regroupés sous la forme d’un nouvel Ep... mais qui auraient tout à fait pu faire office de Démo. Car si on sait qu’il aime avoir un son relativement cru mais propre il n’en a pas oublié de conserver une certaine authenticité et radicalité qui transparaissait sur « Par-Delà Les Vents », et qui aujourd’hui encore va animer les seize minutes de cette nouvelle livraison qui suinte encore une fois la Norvège des années 90 avec deux visions diamétralement différentes, où la radicalité se mêle à de la mélodie et des atmosphères planantes.
Et en premier lieu c’est « La mort de l’amour, pleutre cynique » qui va ouvrir les hostilités avec ses paroles poétiques où semblent poindre de la nostalgie campagnarde et une météo pluvieuse et automnale, qui servent d’accompagnement à une musique violente et froide où ça tabasse fort autant que ça joue au ralenti. Offrant une vision désespérée au niveau des riffs comme du solo déchiré aux accents mélodiques le tempo n’hésite pas à se poser quand il le faut, bien aidé en cela par la basse chaude qui ronronne de plaisir et densifie ainsi une écriture simple où tristesse et virulence se côtoient sur un pied d’égalité. Tout cela évidemment en proposant une écriture toujours aussi rudimentaire mais parfaitement cohérente, qui reste dans la droite ligne de ce que le binôme a pu proposer récemment et ce dont personne ne se plaindra. Celui-ci va d’ailleurs continuer sur cette même lancée avec le bien-nommé « La Lune Eternelle » qui va mettre en avant notre célèbre satellite naturel, de par ses relents nostalgiques et ses nappes de claviers délicieuses et mélancoliques où le mid-tempo va être prioritaire et offrir des accents rampants délicieux entre les arpèges délicats et les synthés atmosphériques. Lunaire, solaire et nocturne cette plage offre une ambiance autant remuante que délicate à la rythmique lancinante et éthérée riche en souvenirs divers, dont la conclusion basée sur des notes acoustiques finit de renforcer ce sentiment champêtre que l’on entendait fortement sur le magnétique
« Poésie Noire ».
Du coup avec ces deux chapitres en totale opposition mais si raccords l’un envers l’autre, tout ça reste totalement dans l’univers de l’entité qui oscille toujours entre radicalité exacerbée et sens mélodique aérien... mais avec toujours cette facilité et ce côté amateur qui lui sied parfaitement. Toujours dans cette mouvance du fait-maison assumée et revendiquée celle-ci signe ici une œuvre dans la droite ligne des précédentes, et qui y trouvera facilement sa place... confirmant une fois encore tout le talent de ses créateurs et leur amour du travail artisanal, en attendant un prochain enregistrement qui ne saurait tarder vu la régularité métronomique auquel on a droit à chaque fois de leur part. Et si le rendu est identique aux précédentes livraisons on ne va pas s’en plaindre, tant leur sincérité y est naturelle et persistante, sans chichis ni effusions diverses et avec de la sobriété et de la simplicité... tout ce qu’on aime donc, et on valide complètement !
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