Cet album risque de passer dans les déceptions de l'année sur Thrashocore. Je m'en frotte les yeux tellement profondément que j'ai les ongles qui touchent ma cervelle. C'est tout de même abasourdissant d'entendre de vives critiques au sujet de ce retour inattendu, inespéré et non-annoncé d'un album de
FUNERAL MIST. Arioch, passé chez
MARDUK depuis une quinzaine d'années déjà, ne se libère effectivement que peu de temps pour sa formation perso, et
Hekatomb n'est que le deuxième essai depuis qu'il partage sa vie avec les Panzer Division. Le deuxième seulement puisque 9 années ont passé depuis
Maranatha. Et autant ce dernier a été encensé, vénéré, considéré désormais comme un album culte, autant les 8 nouvelles pistes ont totalement divisé l'opinion.
Et ça me chiffonne. Et je me suis demandé pourquoi ça me chiffonnait autant que certains soient virulents à l'égard d'un album que j'ai trouvé excellent. Parce que j'ai envie de protéger le groupe ? Nan, je ne suis pas un preux chevalier.
FUNERAL MIST n'a aucun besoin d'aide, ou d'être sauvé d'opinions négatives. Parce que j'ai envie que d'autres que moi apprécient l'album ? Nan plus. J'aime faire découvrir des groupes à des personnes potentiellement intéressées, je n'essaie pas de convaincre que ce que j'aime doit être aimé. Alors quoi ? Eh bien c'est très bas, très vil, très faible, mais j'ai compris que ce que je devais protéger, ce n'était pas
Hekatomb, mais mon propre jugement. Ce qui nous fait tenter d'expliquer les bons côtés d'un album, c'est avant tout pour essayer de prouver que nos goûts ne sont pas erronés. Entendre certains dire que "cet album est inutile", qu'"une seule écoute à permis de comprendre qu'une deuxième n'était pas nécessaire", que "le chanteur était bien fatigué et loin de ses anciennes possibilités", et donc que bref cet album est mauvais alors que nous on l'a trouvé énorme, on se sent subitement remis en cause. Merde ! Moi qui l'ai trouvé excellent, je passe pour un bouffon si les autres le critiquent ! Ils vont dire que j'aime de la merde !
Les plus influençables vont alors se convaincre que l'album est effectivement mauvais parce qu'untel et untel l'ont dit. Les plus sages vont s'en battre doucement et agréablement les couilles. Sakrifiss est encore pire que ces deux espèces, il se sent investi de la mission d'expliquer pourquoi cet album mérite le respect et l'amour. Il a besoin de vous dire les raisons qui font qu'il met son zizi dans la fente du CD presque tous les soirs. (Et si ça passe au repos, ça fait très mal quand Zizi est content).
Cet album est jouissif. Cet album est une énorme réussite. Cet album est une suite extrêmement logique de
Maranatha. Et ce dès le début. Et ce jusqu'à la fin.
Le début, c'est "In nomine Domini", pffffff... Légère introduction avec un gaillard qui crie, puis des guitares qui crissent, et avant la fin de la première minute l'apocalypse commence. Les rafales sont dévastatrices. Le feu est partout ! Mais comme
FUNERAL MIST nous avait déjà fait le coup la dernière fois, il met ici et là des passages sournois, des ralentissements tordus, des breaks malsains. Et des ajouts de sample dont on ne se lasse jamais. Sur ce premier morceau on a notre personnage du début qui revient à la troisième minute et met de la tension. Avant que la piste reparte dans un rythme qui détruit tout sur sa fin.
Et toutes les pistes seront comme ça, avec l'impression de se manger des comètes sur la face, mais aussi avec ces ingrédients accrocheurs, ces trouvailles ingénieuses qui servent les ambiances de fou. Sur "Naught but dead" on a une sorte d'Indien qui récite un rituel. Sur "Pallor Mortis" c'est une voix d'enfant possédé qui apparaît. Sur "Metamorphosis" c'est un chant grégorien... ça fonctionne à tous les coups.
Et si je parle d'abord de ces ajouts, Arioch n'est pas en reste, et ceux qui disent qu'il a baissé en niveau sont incités à réécouter le final de "Naught but death" où sa voix transmet des émotions dures et fragiles à la fois. La haine est à son paroxysme sur "Hosanna", avec un timbre aussi chaud que la musique est brûlante. Et puis mince, il a une voix unique, on le reconnaît de suite, il ne se contente pas de reproduire un chant black classique mais a ses propres intonations. Il a un phrasé, mais aussi le talent pour trouver des mots qui vibrent et résonnent. Il fait une démonstration impeccable. Ce n'est pas négociable.
On peut ne pas être sensible à ce style musical. Mais alors on a dû être également insensible à
Maranatha, ou alors avoir changé de goût depuis 2009, ou alors avoir imaginé que le groupe allait faire encore mieux, mais attendre mieux que le meilleur, c'est déraisonnable. Un album du même niveau, c'est déjà un cadeau précieux. Même les riffs sont d'excellente facture et très rapidement on se familiarise avec les compositions. Comment ne pas apprécier les notes infernales soutenues par un léger clavier de "Cockatrice", et la façon que ce titre a de nous faire croire qu'il est terminé, avec le bruit du vent accompagné d'un clavier, avant de repartir dans la chevauchée diabolique.
J'ai un beau 9.5 à
Maranatha. Pour l'instant je mets 9 à
Hekatomb, pour la simple raison que la vingtaine d'écoutes que j'ai au compteur ne suffit pas pour savoir s'il traversera lui aussi le temps. Je laisse toujours quelques mois avant de passer à des notes supérieures, sauf exception.
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