Avant la sortie de son premier album il y a environ un an et demi, Obskuritatem comptait déjà à son actif une série de démos (x3) et de splits (x3) proposés le plus souvent au format cassette dans des tirages absolument ridicules limités à moins de 70 pièces. Vu la quête de profit perpétuelle dans laquelle sombre aujourd’hui notre société, autant dire qu’il était vain d’espérer mettre la main sur ces objets pour un prix décent. Heureusement, Black Gangrene Productions a eu la bonne idée de réunir l’année dernière tous ces enregistrements sur une seule et même compilation intitulée
Na Tronu Smrti (vendue à prix d’or sur Discogs). Enfin presque tous puisque la démo
Vampirska Kakofonija sortie en 2016 n’y figure pas. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que celle-ci a été rééditée par GoatowaRex (d’abord en LP puis en CD) avec en guise de bonus quelques titres inédits portant ainsi le nombre de titres à huit plutôt que trois.
One-man band originaire de Bosnie-Herzégovine, Obskuritatem cultive comme on l’a déjà vu un intérêt tout particulier pour l’art du mystère. On ne sait donc pas grand-chose du groupe si ce n’est qu’il fait partie avec quelques autres du Black Plague Circle. Un regroupement de formations versées dans l’art noir le primitif qui soit. Amateurs de productions léchées, de guitares correctement accordées et d’atmosphères lumineuses, passez donc immédiatement votre chemin…
Sans surprise, on retrouve exactement les mêmes symptômes que sur le très bon
U Kraljevstvu Mrtvih…. Une production à la rue, des guitares faméliques, un chant lointain et maladif, une interprétation approximative... Un Raw Black Metal dans sa forme la plus dépouillée qui pour bien des oreilles ressemble à s’y méprendre à un enchevêtrement de sons particulièrement désagréables plutôt qu’à de la musique. D’autant plus que les trois premiers titres (ceux qui à la base constituent cette démo à savoir "Vampirska Kakofonija", "Trulež, Govno, Nihil" et "Siktanje Vatre") prennent une tournure particulièrement répétitive rendant l’exercice d’immersion encore un peu plus compliqué. Car contrairement aux morceaux présents sur son premier album, le rythme est effectivement beaucoup plus pondéré (hormis un petit soubresaut entamé à deux minutes de la fin sur "Trulež, Govno, Nihil") donnant ainsi à ces quelques titres une allure beaucoup plus contemplative. Tellement même que "Vampirska Kakofonija" et "Siktanje Vatre" font presque figures d’introduction et de conclusion...
Ajoutés dès la première édition vinyle faite par GoatowaRex courant 2017, les cinq titres suivants jouent plus ou moins sur le même tableau avec une fois encore beaucoup de passages répétés ad-nauseam comme sur "Vječna Tišina" ou l’imprononçable "Crna Noć, A Još Crnja Jama" et son riff principal me rappelant probablement pour des histories de cadences le titre "Kashmir" de Led Zeppelin... Toutefois, les accélérations sont bien plus nombreuses sur ces quelques titres et viennent ainsi apporter du rythme à l’ensemble, permettant alors de sortir un peu de cette léthargie contemplative des débuts ("Vampir", la deuxième partie de "Crna Noć, A Još Crnja Jama ", le très Punk "Lov" ou encore "Kada Đavo Po Svoje Dođe" qui se joue un peu des deux). Dans tous les cas, une atmosphère abrasive et cryptique perdure tout au long de ces quarante-trois minutes peut-être moins intenses qu’à l’accoutumé mais tout de même toujours autant chargées en souffre.
Moins redoutable que sur son premier album, Obskuritatem dévoile ici une autre facette de sa personnalité. Dans les deux cas, le one-man band de Bosnie s’exprime à travers un Black Metal particulièrement cru et rugueux qui ne plaira certainement pas à tout le monde. Déjà à cause d’une production à coucher dehors, bancale, poussive, excessive, dépouillée... Mais aussi à cause de compositions parfois peu immédiates jouant jusqu’à vomir la même ritournelle sombre et angoissante. Une interprétation jusqu’au-boutiste réservée à quelques amateurs avertis pour qui tous ces "défauts" constituent un élément important pour ne pas dire primordial dans le développement de ces atmosphères menaçantes et particulièrement anxiogènes.
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