"Nul doute que cet EP devrait plaire à pas mal de monde, en espérant que le trio américain réussisse à se faire connaître. Et pourquoi pas récupérer une signature sur un bon petit label underground. C'est tout ce qu'on leur souhaite parce que Prezir, ça fait plaisir!"
Au-delà du jeu de mot aussi facile que pitoyable que je n'hésiterai toutefois pas à refaire, cette citation de ma chronique du premier EP
Contempt de Prezir s'est surtout révélée prophétique, et plutôt rapidement. Tant mieux pour eux! C'est donc Godz ov War Productions qui a recruté le combo de Milwaukee, devenu entre-temps un quintette avec l'arrivée d'un bassiste et d'un deuxième guitariste, pour la sortie CD de son premier longue-durée,
As Rats Devour Lions. La pochette toujours aussi sombre et noble mais plus sobre, me donnait néanmoins entièrement confiance en son contenu. Confiance non trahie puisque les Américains confirment ici leur potentiel avec brio, en ne reprenant que deux titres sur six de leur EP, "Dar al-Harb" et "Serpents In The House Of Ra", dans des versions écourtées de leur sample et outro (plus de cris de cochons mêlés à l'appel à la prière, plus de guitare acoustique, snif!).
Il est rare d'observer un changement de direction artistique entre un premier EP et un premier album, surtout quand une seule année les sépare. C'est donc sans surprise que l'on retrouve dès le titre éponyme d'ouverture "As Rats Devour Lions" la patte de Prezir qui avait fait la réussite de
Contempt. Tout juste peut-on noter un style black metal plus affirmé, en particulier dans le chant arraché plus prononcé, avec néanmoins toujours des petites influences thrash dans certaines rythmiques et riffs rapides entraînants, ainsi que death par quelques tremolos à la saveur chaude qui penche plus vers le metal de la mort, appuyés à chaque fois par non plus des shrieks mais des growls. Sinon, c'est tout pareil! Les Américains nous offrent ainsi un black metal au son propre mais pas trop, plutôt orienté old-school, direct et efficace qui, sans atteindre des vitesses hallucinantes ou déverser un torrent de haine à la brutal black, envoie tout de même bien la sauce, avec pas mal de blast-beats et de rythmiques rapides thrashisantes. Le ton belliqueux, guerrier, de l'ensemble aide aussi à durcir le propos. Un petit souffle épique parcourt également les morceaux, en particulier celui de clôture, "Oedipus Contex", excellent. On pense à leurs compatriotes de Grand Belial's Key ainsi qu'à la Suède des années 1990. Le gros point fort du groupe s'avère en effet leur feeling mélodique aiguisé. Dans les solos savoureux mais aussi et surtout dans le riffing à base de tremolos aux mélodies prononcées qui font mouche en restant bien en tête.
Et tout ça, ça passe tout seul. On connaissait déjà les deux titres repris de l'EP, les nouveaux morceaux se révèlent tout aussi bonards. "Plagiarized Infamy" s'avère peut-être un peu moins marquant malgré un tremolo en lead limite dansant bien sympa, et encore! Histoire de chercher la petite bête, on pourra aussi noter deux-trois fautes de goût comme ce bref passage saccadé à la double sur "Hamatsa Deth Ritual", au demeurant très bon morceau aux mélodies irrésistibles. Certains, les plus true d'entre-vous, pourront aussi trouver ce
As Rats Devour Lions trop propre. En ce qui me concerne, c'est la confirmation pour Prezir qui prouve qu'il est un groupe à suivre en signant là un premier album très convaincant. Du black metal belliqueux, un poil épique, aux influences thrash, un peu death, qui brille par un sens aigu de la mélodie et un amour certain pour le tremolo. Alors n'hésitez pas, faîtes-vous Prezir!
4 COMMENTAIRE(S)
20/11/2018 19:21
C’est pas du jeu à l’epoque Y’avait écrit black/thrash/death! (ce qui est toujours plus ou moins d’actualité d’ailleurs)
Mais grand bien nous fasse que tu chroniques aussi ce genre d’album, d’une part je serais passé complètement à côté et d’autre part, si ça te plaît même en étant pas un spécialiste du genre, c’est que c’est sans doute du lourd
20/11/2018 18:53
20/11/2018 18:50
Oui alors ça n'arrive pas souvent c'est vrai mais, malgré ma méconnaissance du genre, je préfère parler d'albums que j'ai bien aimés que de ne pas en parler du tout si les spécialistes ne sont pas dessus (je leur laisse toujours la priorité). Je vais même enchaîner avec un de mes albums de l'année, qui est lui aussi du BM!
J'avais chroniqué le 1er EP sinon, tu suis pas
20/11/2018 18:44