chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
254 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Shovel - Lat... » Metharoma - ... »

Vespéral - Nuits Blanches

Chronique

Vespéral Nuits Blanches
Projet québécois initié à Montréal en 2022, Vespéral réunit dans ses rangs quelques musiciens dont on a déjà évoqué le parcours ici puisque l’on retrouve en effet Sovannak (chant, synthétiseurs) et Atrocité (guitare) d’Ossuaire ainsi que Cauchemar (basse) et Nakkabre (batterie) de Conifère. Un line-up alléchant pour un groupe qui très vite a su se mettre en ordre de marche. Préférant d’ailleurs laisser de côté les prémisses timorés et tout en retenu, Vespéral a choisi d’entamer son histoire non pas par la sortie d’une démo ou d’un EP comme c’est souvent le cas mais d’un premier album de près de quarante minutes. Un disque intitulé Nuits Blanches paru en janvier 2023 au seul format numérique.

Naturellement, celui-ci n’est pas resté longtemps perdu dans les méandres de Bandcamp puisque quelques semaines plus tard il était effectivement proposé au format cassette par les labels Analog Worship (Human Agony, Ride For Revenge, Ill Omen, Fell Voices...) et Productions Haineuses (Ossuaire, Oppression, Putamen Insula, Basalte...). Il faudra cependant attendre février 2024 pour le voir pressé en vinyle grâce au concours du label chinois GoatowaRex qui comme à son habitude n’a pas manqué de faire de l’excellent travail. Outre l’implication de labels dont les réputations ne sont plus à faire, ce premier album a également pour lui une illustration désuète des plus charmantes. Une peinture qui ne date probablement pas d’hier et qui d’une manière élégante bien qu’un tantinet torturée évoque la maladie, la solitude et la mort. Bref, il n’en fallait pas davantage pour attiser ma curiosité.

Composé de neuf titres parmi lesquels une introduction ainsi que deux interludes nommés comme tel, Nuits Blanches est un album de Black Metal dépouillé et rudimentaire servi par une production abrasive et lo-fi dénuée elle-aussi de tout artifice. Un son âpre, naturel mais néanmoins parfaitement balancé (on y entend même assez distinctement la basse de Cauchemar) au service de compositions évoluant dans un registre relativement personnel bien que très canadien, ne serait-ce que pour son usage du français. Car outre ces tirades scandées dans la langue de Molière (en tout cas parmi celles que l’on parvient à distinguer), il y a dans l’air ainsi que dans la manière toute particulière et un brin dégingandée d’approcher chaque composition ce petit quelque chose de typiquement québécois. Un charme de terroir ainsi qu’une profonde authenticité au service d’une musique faisant cohabiter sonorités Black Metal, Punk Rock et Post-Punk pour un résultat à la fois agressif et mélodique, mystérieux et mélancolique.
Au-delà de cette basse dont la présence affirmée fait effectivement écho aux scènes Punk et Post-Punk (ce côté vibrant et presque leader), Nuits Blanches se distingue également par quelques passages bien Rock’n’Roll taillés pour taper du pied (notamment sur l’excellent "Ô Solitude" ainsi que sur "Le Goût De La Mort" à 1:33, "Paralysie" à 0:53 et dans une moindre mesure sur "La Tristesse De Mes Murs") ainsi que par quelques mélodies particulièrement entrainantes et presque guillerettes ("Jusqu'à La Fin Du Monde"). Ajoutez-y quelques lignes de chants déclamées un tantinet désuètes (un petit côté Goth / Post-Punk très 80’s) et théâtrales ("Ô Solitude", "Jusqu'à La Fin Du Monde") ainsi que des nappes de synthétiseurs chargées et poussiéreuses ("Prière", "L'Étoile Du Matin" à 0:26, "Ô Solitude" à 3:52, "Le Goût De La Mort" à 1:59, "Paralysie" à 3:42, "La Tristesse De Mes Murs » à 1:01, "Jusqu'à La Fin Du Monde" à 1:51 ainsi que les deux interludes) contribuant à ces atmosphères mystérieuses, magiques et vespérales (bah oui, tant qu’à faire, autant le placer) dans lesquelles trempe l’essentiel de ces neuf compositions et vous voilà face à un album qui en effet ne manque ni de caractère ni de personnalité.

Et s’il n’est pas le groupe le plus agressif que la scène Black Metal ait enfanté (Nuits Blanches est de ces albums atmosphériques menés pour l’essentiel à coups de mid-tempo fiévreux et entêtants), Vespéral n’est pas sans parfois corser le ton. Certes, ces quelques coups de boutoirs sont plutôt brefs (les premières mesures de "L'Étoile Du Matin" et de "Le Goût De La Mort") mais ils permettent d’apporter une touche d’agressivité supplémentaire que l’on ne manquera pas d’accueillir avec enthousiasme. Toujours dans l’idée de varier les plaisirs, le chant est également l’un des atouts de ce premier album. Les vocalises les plus arrachées de Sovannak possèdent cette urgence et ce désespoir qui collent à merveille aux thématiques viscérales de ce premier album (dépression, solitude, mort...) alors qu’à l’inverse ces parties scandées, susurrées ou chantées d’une voix claire et aux intonations bien différentes les unes des autres apportent contraste, mélodie ainsi qu’un petit côté fédérateur qui ne manque pas de faire mouche en dépit d’une approche peut-être un brin bancale et encore mal assurée.

Produit 100% québécois, Nuits Blanches ne surprendra probablement pas les amateurs éclairés de Black Metal canadien qui par bien des éléments, tournures et autres partis pris y retrouveront en effet ce qui fait le charme et la particularité de cette scène. Est-ce à dire que Vespéral n’a rien d’autre à offrir qu’une relecture de ce qui se fait au sein de cette dernière ? Non, pas vraiment puisque malgré un ancrage des plus évidents dans ces sonorités qui en font le sel, le groupe de Montréal a su y apporter sa propre vision pour un résultat à la fois convaincant et terriblement attachant. De cette production décharnée et abrasive à ces vocalises (qu’elles soient déclamées et parfois un tout petit peu à côté de la plaque ou bien beaucoup plus intenses) en passant par ces rythmiques et autres sonorités Punk, Post-Punk et Rock’n’Roll, ces ambiances vaporeuses ou encore ces grosses nappes de synthétiseurs d’un autre temps, ce premier album de Vespéral ne manque clairement ni de charmes, ni d’atouts, ni de personnalité et s’inscrit parmi les bonnes surprises offertes par une scène québécoise toujours en pleine effervescence (la dernière bonne surprise étant d’ailleurs un autre groupe dans lequel officie également Nakkabre et sur laquelle je reviendrai prochainement). Bref, un disque de saison à découvrir d’urgence.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Vespéral
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Vespéral
Vespéral
Black Metal - Canada
  

formats
  • Digital / 2023 - Autoproduction
  • K7 / 2023 - Analog Worship, Productions Haineuses
  • Vinyl / 2024 - GoatowaRex

tracklist
01.   Prière  (03:16)
02.   L'étoile Du Matin  (06:36)
03.   Ô Solitude  (05:34)
04.   Interlude I  (01:18)
05.   Le Goût De La Mort  (04:51)
06.   Paralysie  (06:16)
07.   Interlude II  (02:17)
08.   La Tristesse De Mes Murs  (05:21)
09.   Jusqu'à La Fin Du Monde  (03:53)

Durée : 39:22

line up
parution
8 Janvier 2023

voir aussi
Vespéral
Vespéral
La Mort De L'Âme

2025 - Autoproduction
  

Essayez aussi
Imšar
Imšar
Ciemra Pierad Zołkam

2022 - Werewolf Promotion
  
Nirnaeth
Nirnaeth
Thrown Athwart The Darkness

2006 - Autoproduction
  
Eternum
Eternum
Veil of Ancient Darkness

2012 - Dark Adversary Productions
  
Akasha
Akasha
Canticles Of The Sepulchral Deity

2019 - Grey Matter Productions
  
Neitian
Neitian
I Skuggornas Mörker

2020 - Amor Fati Productions
  

Sadist
Tribe
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère