Bryan Fajardo a écrit : I did part ways with PLF a while back for those who ask about the band often.
Ça fait maintenant trois jours que Byran Fajardo a publié la triste nouvelle, et s'amorce à peine la première phase du deuil pour votre serviteur. Nous ne pourrons plus nous régaler de l'osmose musicale absolument parfaite qui unissait Dave Callier et notre batteur-fou préféré. Quel dommage, putain...
"Devious Persecution and Wholesale Slaughter" en 2013, indispensable de bout en bout,
"Ultimate Whirlwind of Incineration" l'année suivante, bourré ras-la-gueule d'instants de grâce gâchés par une production plus qu'approximative, et enfin, l'apex
"Jackhammering Deathblow of Nightmarish Trepidation" en 2018, dont je m'apprête à chanter les louanges; Trois disques qui auront fait passer
P.L.F. du statut de "simple formation sympatoche" à celui de "fer de lance de la scène Grindcore nord-Américaine", rien que ça. C'est la vie, plus qu'à digérer la nouvelle et avancer. En espérant que Dave Callier pourra trouver un digne remplaçant qui pourra ne serait-ce qu'égaler l'inventivité et la régularité du jeu de son ancien acolyte.
S'il y a bien eu deux split-albums, depuis, tous deux sortis en 2020 - le premier avec les bataves de
Last Days Of Humanity, hautement dispensable, le second avec les Australiens d'
Incinerated, déjà plus recommandable;
"Jackhammering Deathblow of Nightmarish Trepidation", sera donc le dernier
full-length de
P.L.F. avec Fajardo derrière les fûts. Et, comme je l'évoquais un peu plus haut, probablement le sommet de la riche discographie de la formation, belle manière de couronner près de vingt ans de carrière à l'époque de sa sortie. Produit conjointement par Six Weeks Records pour la version LP, et les Allemands de RSR Records pour le pressage sur disque, ce cinquième long-jeu du duo Texan pulvérise allégrement, et sans forcer, tout ce qui a pu lui précéder. Pas que la recette de
P.L.F. ait fondamentalement changé, hein. Mais mettez dans la même pièce deux musiciens chevronnés, qui ont eu le temps d'affiner leur jeu et d'écrire des parties toutes plus ultimes les unes que les autres, en les faisant accompagner par Garry Brents au
mix (déjà responsable de
"Devious Persecution and Wholesale Slaughter") et Dan Randall au
master (son CV long comme un jour sans blast parlant pour lui)... Ça ne peut donner que du bon. Et bon, ;
"Jackhammering Deathblow of Nightmarish Trepidation" l'est, indéniablement.
C'est même le concentré le plus pur de ce qu'un amateur de Grindcore peut rechercher dans le style.
P.L.F. reprend les mêmes ingrédients, et recommence, mais en cinq, dix, cent fois mieux.
"Bigger is better", qu'ils disent... Et pour une fois, c'est pas si faux que ça !
"Jackhammering Deathblow of Nightmarish Trepidation" est plus énervé, plus inspiré, plus chargé que tout ce qui lui a précédé. Le titre, déjà, le plus long de toute la discographie du combo. L'artwork, ensuite, une fois de plus signé Daniel Shaw
*, joyeux bordel de visions démoniaques sorties du cerveau d'un pauvre gonze, bave aux lèvres - pochette faisant le pont entre le nain guerrier de
"Devious Persecution and Wholesale Slaughter" et le chien bouffeur de bleus de
"Ultimate Whirlwind of Incineration", finalement. Dix-sept titres, vingt minutes, et probablement parmi les meilleurs titres jamais sortis par le combo : oui, on peut affirmer sans trop trembler des genoux que ce cinquième long-jeu des Texans est un classique instantané.
Même en l'ayant poncé plus que de raison, je me retrouve immanquablement à relever la narine sur chacun des titres. Encore une fois, le duo Callier / Fajardo fonctionne au-delà de l'entente cordiale. A ce niveau, c'est de l'alchimie pure et simple. Il suffit d'écouter le phénoménal "Cannisterized Comingled Ash" pour s'en rendre compte, ou les deux comparses semblent gambader côte à côte, presque joyeusement, Dave dispensant des riffs à se damner, Bryan les suivant sans forcer, entre blast-beats et roulements de caisse claire incroyables de précision, de régularité - sans insister sur le fait qu'au delà de cette symbiose, les deux sont monstrueux. Le riffing est plus que jamais pétri de Thrash, de Death, de Crust, parfois tournoyant ("Gulf Coast Massacre", l'ouragan "Anti-Humanistic Cull"), souvent terrifiant de lourdeur ("Blare of Interminable Tinnitus" / "Odious Demagoguery", à s'en taper la tête contre les murs), renforcé par la section rythmique, évidemment. J'ai rarement entendu batterie si malmenée par celui qui doit la faire chanter : "Synaptic Nebula" tirerait presque des larmes au cerclage des fûts, "Willingly Relegated to an Unremarkable Termination" s'ouvre sur un roulement qui appelle les grands gestes dans le vide... En fait, il m'est impossible d'isoler un titre plutôt qu'un autre.
Tout est mortel, sur ce disque - Et j'assume le côté limité de cette réflexion.
"Jackhammering Deathblow of Nightmarish Trepidation" est assez symptomatique du Grindcore que j'aime, et avec celui je m'abrutis quotidiennement. Celui qui reste très technique, composé par des musiciens qui ont quelques heures de vol au compteur, et qui mettent tout leur savoir-faire, leur talent au service de l'étendard à la note de musique barrée. D'aucuns pourraient dire que c'est presque gâcher, que de mettre autant de créativité au service d'un disque qui sonnera de façon insupportable pour 95% des êtres humains. Peu importe.
P.L.F. est la violence faite musique, joyeux bordel pétri d'influences folles, toujours bien emmenées, bien digérées. Un Grindcore assassin, de très, très haute volée, qui ne pourra que faire consensus parmi les amateurs. Un futur disque culte ? Non : un classique instantané.
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