Shitgrinder - Shitgrinder
Chronique
Shitgrinder Shitgrinder
Cette année plus qu'aucune autre, j'ai l'impression de rabâcher les mêmes choses dans chacun de mes papiers. Pas grave, j'assume, et récidive en prime : Putain, que 2022 régale en matière de Grindcore ! Je retrouve avec plaisir mes premiers frissons de jeune adolescent, ne sachant plus où donner de la tête tant les bonnes galettes s'enchaînent. Et la plupart des continents seront représentés sur le podium du bilan de la fin d'année. L'Europe (Whoresnation, Ernia), l'Asie (Wormrot et son retour en grâce), Amérique du Nord (Cloud Rat, Trucido, Knoll, Bandit, attendu au tournant) et du Sud (Hatefilled)... Et l'Océanie, avec ce long-jeu tout frais des Australiens de Shitgrinder.
Plusieurs de mes gros coups de cœur récents viennent d'ailleurs de là-bas (Meth Leppard et Internal Rot, pour ne citer qu'eux). Je ne sais pas trop ce qu'ils bouffent, ni ce qu'il y a dans l'eau courante, mais force est de constater que le pays héberge parmi les groupes les plus méchants du genre. Et Shitgrinder ne viendra pas briser la tradition. Auteurs d'un "Eternal Death" hautement recommandable, conjointement produit par RSR et Headsplit Records en 2018, le duo devenu entre-temps trio nous revient en très grande forme, toujours sous les mêmes bannières. Un album éponyme, trois lames crantées, 13 titres pour à peine plus de 12 minutes : les amateurs n'ont plus qu'à poser le manteau et enfiler les pantoufles, ils sont comme à la maison.
La formule n'a pas bougé d'un millimètre, Shitgrinder reste dans son créneau : celui d'un Grindcore crado et croûteux, où le Discharge-beat prend bien souvent le pas sur le blast. Pour autant, le groupe a pris de sacrés points, tant en technique que dans la production. Exit l'urgence et le côté parfois chancelant de "Eternal Death", bye-bye la production un poil brouillonne, cette nouvelle fournée est carrée de chez carrée. Un son aux hormones, d'abord, tant sur cette caisse claire métallique à souhait que sur ce son de guitare qui tient plus de la tronçonneuse Husqvarna que de la HM-2 poussée à fond. Puis ce duo de chant, ce jeu de question/reponse tour à tour glaireux (à la Insect Warfare, oserai-je dire) puis hystérique, qui termine de renforcer les fondations d'un mur que l'on prend en pleine poire.
Ha ça, pour ramoner, ça ramone, et sans discontinuer. Et Shitgrinder excelle dans tous les domaines, même quand il calme le jeu : les titres menés mid-tempo sont simplement écrasants - il suffit d'écouter "Skinned" ou encore le final "Distress Fetish" pour s'en rendre compte : pas besoin de réinventer l'eau chaude, un riff simplet sur une rythmique implacable, ça suffit à donner envie de latter son entourage. Le reste ? Lis la tracklist : elle te donne un bon aperçu de ce qui t'attend. "Fucked from Inside", "Piss Collector", "Shit Down Your Throat", "Skinned"... Tu en salives d'avance, et tu as raison. Entre blast-beats implacables ("Flat Lined" est une impeccable entrée en matière, après une introduction assez inutile) et D-beats qui tâchent la moquette ("Xenohphobe", "Self-Destruct'), c'est la foire au riff abrasif et au dégueulis. On en redemande, forcément.
Pas besoin de pisser trois copies double : Shitgrinder produit ici un disque qui se classe, sans forcer, parmi les tous meilleurs de cette année. Sans pitié, intransigeant, débile comme de coutume, le trio Australien sublime une formule pourtant vue et revue, qui force au replay. Ce "Shitgrinder" incarne à merveille tout ce que je recherche dans le style : des assauts benêts, certes, mais dont l'efficacité n'est jamais prise en défaut. Quel pied !
| Sagamore 13 Novembre 2022 - 1017 lectures |
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