Mindful Of Pripyat - ...and Deeper, I Drown in Doom...
Chronique
Mindful Of Pripyat ...and Deeper, I Drown in Doom... (EP)
Petit conseil avant l’écoute : accrochez-vous bien à tout ce que vous pouvez parce que ça va aller vite, très vite. Normal me direz-vous, au vu de l’étiquette qui colle le mieux à Mindful of Pripyat. Les italiens officient effectivement dans un Grindcore pure souche, contenant de nombreuses touches de Brutal Death Metal. Fortement attachés à une imagerie apocalyptique influencée par le Tchernobyl post-1986, nos trois gaillards cherchent donc à tout ravager sur leur passage à l’aide de ce cocktail explosif à base de breaks, d’accélérations incontrôlées et de vocaux variés et implacables. Et si l'ensemble n’est pas exempt de défaut, ce premier EP montre déjà un groupe sur lequel il faudra certainement compter à l’avenir.
Plus que l’artwork plutôt réussi de ce … And Deeper, I Drown in Doom..., c’est la présence de personnalités relativement connues de la scène italienne qui m’a fait me pencher sur Mindful of Pripyat. Le line-up du combo voit en effet se rassembler Giulia, officiant chez les très bons Into the Darness, ainsi que Tya, vocaliste pour l’excellent groupe de Brutal Death Anthropofagus. Le line-up est complété par Giovanni, pizzaiolo batteur auparavant totalement inconnu. Et malheureusement, cet inconnu (ou en tout cas son jeu) ne se présente pas vraiment comme l’élément idéal pour un groupe comme Mindful of Pripyat. Le bonhomme s’avère en effet comme le point faible du trio sur ce premier EP, son jeu n’étant clairement pas assez varié pour un groupe de Grind. Attention, Giovanni se débrouille très bien derrière ses fûts et arrive même à atteindre des vitesses assez ahurissantes. Cependant, son jeu gagnerait certainement à acquérir plus de variété au vu de la grande dynamique de la musique de Mindful of Pripyat, et permettrait par le même coup à une chanson comme "Rusty Skin" de rentrer dans une autre dimension.
Malgré cette légère déconvenue, l’EP présente de très bons passages et ce notamment sur la deuxième partie de la galette. C’est en effet la chanson "Mindful of Pripyat" qui amorce pour moi les choses sérieuses, la première partie de … And Deeper, I Drown in Doom... s’avérant dans le fond assez classique, tout en étant bien sûr extrêmement efficace. Là où les pistes précédentes n’offraient qu’un Grindcore bas du front, Mindful of Pripyat nous laisse donc entrevoir pour la première fois la force du groupe pour varier intelligemment les rythmiques Death Metal plus linéaires avec des accélérations et breakdowns furieusement Grindcore, comme pourrait le faire Napalm Death ou Dead Infection. La qualité ne redescendra plus jusqu’à l’excellente "Impression of a Sick Mind", qui ravagera les cervicales du plus expérimenté des headbangueurs en moins de deux. Et heureusement que le groupe arrive à être efficace rapidement, au vu de la durée des chansons, comprise entre 1 min 30 et 2 min 30, qui nous rappelle que Mindful of Pripyat est avant tout un groupe de Grind.
L’aspect Grindcore de la galette est également facilité par le fait que les trois membres du groupe mettent la main à la pâte au niveau du chant. On a donc ici le droit à trois chants bien distincts, allant du growl Death Metal le plus graveleux, au chant plus hurlé faisant parfois même penser à WARFUCK.
En dépit d’une première partie légèrement moins engageante, Mindful of Pripyat frappe fort avec son premier EP. La force de frappe du trio italien est indéniable, tout comme le talent de composition qui se cache derrière ce Grindcore à première vue bas du front. Ce … And Deeper, I Drown in Doom…, s’avère finalement être la meilleure chose que j’ai entendue en Grind cette année (le Napalm Death étant hors catégorie). Un bonheur que ne vient pas entacher les deux reprises présentes sur la galette, une de Defecation et une de Unseen Terror, puisque celle ci sont très bien réalisées et s’insèrent sans problème dans l'EP. Je ne peux donc que conseiller à tous les amateurs de brutalité de jeter une oreille sur ce premier méfait de Mindful of Pripyat, un groupe de Grindcore qui a la décence d’appeler une sortie de 20 minutes un EP, là où beaucoups de groupe du genre en aurait fait un album.
| Høsty 24 Mars 2015 - 626 lectures |
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