Quand j’ai vu que
Julien Deyres était l’ancien chanteur de
ZUBROWSKA, je suis resté bête. Comment ai-je pu autant adorer ce groupe et connaître
GOROD depuis quasiment ses débuts sans jamais établir le lien ? Allez, je me mets un bon zéro pointé en tant qu’enquêteur et passe à autre chose.
GRIST en l’occurrence.
Projet parallèle oblige, la fréquence des sorties est en dents de scie : un EP en 2018 («
City of Plight »), une démo en 2020, un single en 2021 pour afin aboutir à «
Garden of Aeolvs », premier LP attendu principalement du fait de la présence de
Nutz et de
Thomas Hennequin, frappeur (entre autres) chez
MERRIMACK. Quant au style, ce sera un défouloir en forme de « lâcher-prise », nous allons y venir mais je commencerai en m’attardant quelques instants sur la pochette réalisée par
Flamberge Illustrations. Sans être vraiment convaincu par cette représentation que je serais tenté de rapprocher d’une vanité, elle nous fournit cependant deux indices clés : une affiche de
SAYYADINA (
grind suédois dans la continuité de
NASUM) ainsi qu’un vinyle d’
EYEHATEGOD. Par cette mise en scène, la formation semble donc vouloir nous dire qu’elle va tenter de réunir ses deux passions : le blast et les dissonances lourdes.
Au cours de l’écoute de ces quinze titres, pour une durée de vingt-trois minutes, c’est tout de même la dimension
speed qui prédomine, le
sludge ne se faisant ressentir qu’avec une infime parcimonie (quelques instants sur « Priority », « I’ve Lost » ou encore « Wrong Glass »), les musiciens s’essayant même parfois à des choses plus mélodiques comme sur « Easier », du
punk à roulettes sous coke. En fait, même si je suis conscient que la comparaison est bancale, la démarche de
GRIST n’est pas sans me rappeler celle d’
INSIDE CONFLICT sur son album «
Spherical Mirage » où l’on trouvait de tout : du
grind, du
hardcore, du
death, des instants plus
stoner sludge mais toujours en conservant une identité forte. Là, les Parisiens me procurent sensiblement le même ressenti, il y a ce désir d’explorer tous les genres pour les amalgamer, dans une volonté presque boulimique. Quelque part, «
Garden of Aeolvs » est une cour de récréation où des mioches hyperactifs vont se lancer dans le plus de jeux possibles en un temps limité. Par conséquent, il y a d’un côté une explosion d’énergie brute, de l’autre une dispersion : à vouloir à tout prix toucher à tout, le disque finit (à mon sens) par manquer d’homogénéité et, à ce titre, je trouve la parenthèse
AHASVER bien plus aboutie et cohérente, même si c’est musicalement incomparable.
Evidemment, comme les musiciens sont tous des professionnels, le résultat final s’avère de très bonne qualité. Le bassiste de
FANGE est un choix judicieux pour renforcer le versant
sludge des morceaux,
Julien Deyres confirme une fois de plus son rang d’immense
frontman et les blasts sont tétanisants. Très bien, mais peut-être aussi un peu insuffisant au regard de ce qui se pratique aujourd’hui sur un label tel que
Lixiviat Records : le rendu sonne un peu trop pro, trop soigné, trop réfléchi, autant de qualités qui font le génie des autres formations dont sont issus les protagonistes mais qui, ici, provoquent l’effet inverse à celui escompté : la bagarre respecte les règles du ring, elle manque de coups vicieux, aussi surprenants qu’inattendus et douloureux.
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