Massive Charge - Charge This World
Chronique
Massive Charge Charge This World
Alors qu’on guettait la prochaine déflagration grind d’envergure outre-Atlantique, nul besoin d’affréter un sous-marin nucléaire pour prendre sa dose de blasts quotidienne : tandis que l’AS Nancy Lorraine peine à s’extirper des bas-fonds du classement d’une L1 aux allures de wasteland (Evian TG, Dijon et Brest, du rêve à n’en plus finir !), Jean Fernandez serait bien inspiré de secouer ses troupes à grand renfort de MASSIVE CHARGE plutôt que de confier son destin entre les pieds carrés d’un Daniel Niculae à 0,0001 but par matches. Car c’est bien connu, en grindcore comme en football, il n’y a que l’efficacité qui compte et reconnaissons qu’une fois parvenus dans la zone de vérité, les Nancéens font mouche à tous les coups avec leur cocktail maison (quand autoproduction ne rime plus avec travers mais bel et bien avec qualité) concocté avec l’amour des piliers du genre première génération.
Ça fleure donc bon le NAPALM DEATH à chaque détour de riffs hommages au travail de sape d’un Shane Embury présent sur tous les fronts et dont l’empreinte indélébile sur la scène extrême ne cesse de croître, pour un second full length de MASSIVE CHARGE chaudement recommandé à tous ceux qui voudraient prolonger le plaisir de l’excellent troisième sang de LOCKUP sorti en juillet dernier. Même feeling death prononcé sur bon nombres de passages, quand bien même MASSIVE CHARGE se pare régulièrement d’un pare-balles hardcore bienvenu (« World Decadence »), que ce soit dans le chant de Jeremy ou dans la structure de compos entièrement tournées vers l’agression systématique. Le plan A consiste donc à s’appuyer sur un batteur menant l’offensive au pas de charge (on saluera les artificiers du fucking hostile studio), de tétaniser l’ennemi avec un aboyeur au timbre abrasif au possible (vraiment proche de Barney Greenway par moments), quand il ne s’autorise pas quelques growls du plus bel effet (« I Hate ») entre deux backing vocals criardes que n’aurait pas renié un certain Mitch Harris, le guitariste Vince achevant les estropiés avec un arsenal de riffs ayant fait leurs preuves depuis l’avènement de TERRORIZER. Le plan B ? En cas d’échec du plan A, remettre le couvert en faisant en sorte que l’addition soit la plus lourde possible sur les treize bombes artisanales d’un « Charge This World » s’autorisant quelques séances de terrassement mid-tempo lorsque les pyramides de corps gênent la bonne marche des opérations (« Cannon Fodder » et ses riffs en palm mute rappelant l’évolution toujours plus heurtée de ROTTEN SOUND sur « Cursed »).
Les fanas de toupa toupa punkoïde façon VENOMOUS CONCEPT et d’aliénation noisy type « Necessary Evil » seront ravis de retrouver une large part du répertoire napalmien sur « Possessed », ce « Charge This World » étant ce que j’ai entendu de plus convaincant en grindcore hexagonal depuis le « Shapes Of Misery » de BLOCKHEADS. Soit du classique de chez classique mais qui fait plus que du bien par où il passe tant l’efficacité de la galette s’avère maximale. Car avec plus de morts au compteur que Charlie Sheen dans Hot Shots 2 et un tracklisting d’une rare fluidité faisant passer l’écoute de ce second full length à la vitesse d’une balle de sniper dans le crâne d’un dommage collatéral, MASSIVE CHARGE mérite les honneurs pour sévices rendus à la nation grindcore!
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