D.I.Y. ! Destroy what destroys you ! D.I.Y.! Do or die! Destroy …
Entamer la chro du sixième album d’INHUMATE par des lyrics extraits d’un vieux titre de KMFDM, il fallait oser. Pourtant, si le death grind furibard des Strasbourgeois n’a pas grand-chose (pour ne pas dire rien !) à voir avec la machine métal indus germano-ricaine, les deux groupes partagent le même non goût pour toute forme de compromission artistique. Ainsi, on saluera l’attention des géniteurs de « Expulsed », à l’égard de chroniqueurs ravis de recevoir un exemplaire physique de l’avant dernier volume de leur heptalogie, entamée en 1996 avec « Internal Life » (avec pour thématiques principales la vie et l'abolition du temps). Une forme de promotion devenue denrée rare, exception faite de quelques groupes hexagonaux respectant autant leur travail que les oreilles des tape-claviers que nous sommes. Un grand merci à VOIGHT KAMPFF, CAN OF WORMS et INHUMATE de persister dans cette voie, pour ne citer que les groupes dont je me suis occupé récemment. A l’heure où les membres de l’équipe croulent sous les giga octets de fichiers téléchargeables watermarkés au fer rouge, insérer une bête rondelle dans le mange disque de sa bagnole, ça fait des vacances !
Et puisque l’on cause transats, pergolas et destruction de pâtés de sable pour le plaisir de faire pleurer les gniards, vous pouvez d’ores et déjà rajouter « Expulsed » à votre arsenal de répression anti touristes/méduses/vendeurs à la sauvette de churros carbonisés (rayez les mentions inutiles de la surface de la terre). Dix-sept salves death grind à l’ancienne qui suffisent à simuler le débarquement de Normandie pour pas un rond. Et si vous avez pour habitude de réenregistrer vos pires déflagrations sonores sur K7 histoire de crader encore plus le son, les autoproduits INHUMATE ont pensé à vous, « Expulsed » trouvant le juste milieu entre puissance brute et gros grain qu’on ose à peine refourguer aux cochons. Faut que ça chie ! Un leitmotiv qui se fraye un chemin en ouverture de « I Am The Beast », exemple parmi tant d’autre d’ode à la bestialité comme on les chérie sur Thrashocore : du grindcore de tradition, surfant à growl et à cris sur les vagues de riffs d’un Damien à qui l’on a laissé toute latitude pour faire parler le groove. Mais alors un groove plus malsain que le tunnel d’évacuation des eaux usées se déversant dans une mer sans nom (fans de A PERFECT CIRCLE, fuyez !) de passages mid tempo plus grassouillets tu te la joues relooking extrême (« Ashes »). En déployant toute la panoplie du grind qui tache salement et pour longtemps, INHUMATE fait mouche en surpassant d’un cran le déjà très bon
« The Fifth Season » ; plus gras, plus rapide et plus intense, « Expulsed » ne souffre absolument aucun temps mort, ce qui est généralement l’un des critères d’excellence du genre. Ainsi, les dix premières salves passent aussi vite que les résolutions post-exams de fin d’année (promis ma belle, je n’irai pas niquer la première venue le soir de l’élection de miss camping), avant de nous assaisonner façon
Vol au dessus d’un nid de coucous sur « Cendres ». Où l’on retrouve la versatilité d’un chanteur (Christophe) passant régulièrement de l’autre côté pour mieux saupoudrer leur grind death frondeur d’accès de démences du plus bel effet (« Faster Than Thoughts »).
Homogène dans la manière (que du format court qui tabasse) sans pour autant perdre l’auditeur en chemin, INHUMATE prend bien garde d’éviter l’écueil de l’album monolithique en disséminant ça et là samples et touches plus personnelles, à l’image du
We are Inhumate ! lançant les hostilités sur le morceau d’ouverture ou du superbe artwork du livret, sorte de prolongement thématique de la cover du « Evolution Of Chaos » des thrashers de HEATHEN. Pour le reste rien à dire, le contrat est largement rempli avec une basse qui s’octroie quelques percées bienvenues (« Atropos ») et des additifs thrash up tempo idéalement placés pour headbanger à l’arrière du véhicule, à la place du clébard dodelinant du museau offert pour un plein d’essence. Du très bon INHUMATE, qui joue à raison la carte de l’avoine totale : qui a dit qu’on ne viendra jamais chez eux par hasard ?
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