Diabolical Masquerade - The Phantom Lodge
Chronique
Diabolical Masquerade The Phantom Lodge
Blackheim n’aura pas attendu très longtemps pour sortir à nouveau de son cercueil. Un an tout juste après l’enregistrement du magnifique et prometteur
Ravendusk In My Heart, le vampire solitaire retourne encore une fois dans le studio Unisound de son camarade Dan Swanö pour enregistrer sa deuxième œuvre. Avec cet opus (on notera un artwork du fameux Jean-Pascal Fournier), Anders Nyström pousse d’avantage son délire musical et délaisse quelque peu le dark metal assez prononcé de l’album précèdent. Pour vous traduire la chose : un black metal toujours aussi indescriptible piochant un peu dans tous les styles et possédant des passages atmosphériques de toute beauté.
Comme vous aurez pu le constater, la note bien qu’assez bonne n’est pas franchement extraordinaire…Peut-être que si Diabolical Masquerade avait sorti cet album avant
Ravendusk In My Heart nous aurions pu être un peu moins déçu, avide d’écouter son digne successeur… Et cette déception arrivera dès les premières minutes d’« Astray Within The Coffinwood Mill », un black metal rapide très thrashy avec la présence timide du clavier si cher au groupe : on a entendu mieux… « The Puzzling Constellation of a Deathrune » nous redonnera le sourire par ses passages épiques où les riffs et les leads deviennent fusionnels avec cette arme redoutable qu’est le clavier. Cependant ce sourire se voudra crispé, Blackheim est à court d’idées sur
The Phantom Lodge et vient combler des passages magnifiques avec d’autres beaucoup plus dispensables…On ne peut que jongler entre extase et grimace avec des titres comme la mollassonne « Ravenclaw » (et ses flûtes enchanteresses), l’énervée et pas franchement originale « The Walk Of The Hunchbacked » ou encore la ratée « Hater » (ponctuée de cris heavy de Dan)…
Le problème c’est bien la discographie surprenante de Diabolical Masquerade, impossible de ne pas comparer chaque album avec un autre. Et quant on sait que la barre est placée très haute, on ne peut qu’être sévère dans la critique…Car hormis cela, il y a de très bonnes choses et même de petites perles du groupe. « Cloaked By The Moonshine Mist » est un de ces chefs d’œuvres qui ne vous laissent pas indifférent : alternance de passages énervés et de chant clair à vous donner la chaire de poule et quel break mes aïeux ! Des flûtes splendides, des riffs acoustiques discrets, un petit solo de basse très plaisant… Un vrai joyau de Blackheim tout simplement. « The Blazing Demondome Of Murmurs And Secrecy » n’est pas non plus en reste, une ambiance très sombre rappelant les moments forts du groupe et un break à vous poignarder sur place (ce clavier !) : jouissif au possible ! Le dernier titre très thrash au riff leitmotiv à vous rendre fou exposera quant à lui le côté schizophrène si accrocheur de Blackheim, alternant chant parlé old-school et hurlement black d’aliéné.
Au final on se retrouve avec un album bien trop inégal…Rageant quand on entend ces passages qui démontrent le génie de Blackheim. L’esprit y est encore (il suffit de regarder les paroles ou tout simplement les titres de cet album) mais pas toute l’inspiration quand on voit les deux monuments qui prennent en sandwich ce pauvre
The Phantom Lodge. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Diabolical Masquerade je ne pourrai que vous conseiller l’album qui suivra, le chef d’œuvre dénommé
Nightwork.
| Mitch 21 Décembre 2005 - 2789 lectures |
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