Anders Nyström aura une nouvelle fois confirmé son génie musical grâce à Diabolical Masquerade : il fait désormais parti sans hésitation de ces « grands » de la scène. Non content de nous avoir laissé ébahi par le sombre
Ravendusk In My Heart et le condensé de hits en puissance
Nightwork, sous son pseudonyme Blackheim il revient et c’est à nouveau une très grande surprise ! Le mot « surprise » est d’ailleurs un euphémisme, trois ans après le sublime
Nightwork, Blackheim se lance dans la musique de film et c’est littéralement une grosse baffe sonore ! Contacté pour la composition de la bande originale d’un certain film obscure
Death’s Design (qui ne verra jamais le jour), le musicien accepte sans hésitation et met absolument tout en œuvre pour une « digne » BO qui se respecte. Cela se traduisant par une musique encore plus fouillée, une présence plus marquée de Dan Swanö (toujours à la production), des invités encore plus nombreux et un artwork magnifique signé Travis Smith : rien que çà !
Tâche ardue de chroniquer ce
Death’s Design, Blackheim n’a pas encore choisi la voie de la facilité : préparez vous à écouter un très gros pavé ! Ce dernier découpé en 20 mouvements eux-mêmes découpés en 61 pistes (fiou !) ne se voudra pas aisément digérable aux premières écoutes. Car si en plus je vous dit que la moyenne des pistes est de trente secondes (la piste la plus longue dure 2 minute 18 pour information) et que Blackheim pousse encore plus son délire musical je ne suis pas sûr que vous soyez vraiment à l’aise… Avec Dan Swanö au clavier et aux samples, impossible de ne pas penser à un certain
Crimson et surtout au deuxième opus, lui aussi découpé de la sorte. La comparaison n’est pas idiote car nous avons affaire à peu près à la même chose : une musique melting pot d’une richesse exemplaire (composée de riffs leitmotivs entêtants) racontant une histoire. A l’écoute et à la vue (Travis Smith un autre génie !) de ce quatrième album de Diabolical Masquerade, on peut se douter que le film
Death’s Design n’est pas une comédie : préparez vous au black metal à la sauce Blackheim. Le style de musique se voudra aisément reconnaissable lors de l’introduction très brutale avec un chant encore plus démoniaque de Blackheim ! Ce dernier continue dans la voie optée par
Nightwork (une musique surtout dominée par des nappes de claviers et des leads heavy) mais avec un penchant encore plus atmosphérique.
La recette se veut donc toujours la même : une alternance de passages thrashy headbanguant (aux grattes très saturées et aux méchants blasts), de passages planants (splendides nappes de claviers et lead/guitares acoustiques), de passages épiques, de passages horrifiques (avec pas mal de clins d’œil ciné), de passages totalement délirant…Bref vous l’aurez deviné on a bien affaire au metal si riche et indescriptible de notre maître Blackheim ! Bien évidemment comme sur le reste de la discographie, le monsieur ne lésine pas sur les arrangements et les moults samples assez bizarres éparpillés un peu partout sur l’album. Mais Blackheim n’est pas tout seul, de nouveau accompagné d’une multitudes de musiciens dont un orchestre (plusieurs violons, un alto, un violoncelle, un pianiste) et un guitariste virtuose s’occupant de soli des plus hallucinant : on a donc bien affaire à une vraie BO ! On retiendra aussi la présence du grand frère (Dag) de Dan Swanö lors des soli jazzy (pistes 40 et 47) ainsi que Dan lui-même pour certains soli. A l’instar de
Nightwork il est inhumain de ne rien ressentir lors des passages brutaux et épiques : écoutez donc le mouvement 5 (avec ce contraste si jouissif entre chant clair et hurlé de Blackheim), le 9 reprenant le thème de Conan Le Barbare (Blackheim est un grand fan) avec ce solo magnifique de Dan ou encore le 12ème ! Tous les mouvements de l'album possèdent ce petit quelque chose qui vous poignarde sur place : bluffant au possible!
Rarement mis à part
Crimson, un album ne m’avait scotché par une si grande richesse ! Tout comme l’album d’Edge Of Sanity, n’espérez pas dompter la bête en quelques écoutes ou bien commencez l’écoute par le milieu de l’album. La complexité de la chose et son concept ne le permettent pas et pourraient en effrayer un certain nombre…. Mais si l’on apprécie Diabolical Masquerades les efforts ne seront pas trop durs et une fois habitué quel bonheur ! Après
Nightwork, Blackheim redonne une grosse claque aux auditeurs et termine prématurément (malgré le début de l’écriture d’un cinquième album) une discographie exemplaire. RIP Diabolical Masquerade.
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