Si vous avez bonne mémoire, les présentations avec les Néerlandais de Fluisteraars avaient été faites l’année dernière par Sakrifiss dans le cadre de la chronique de leur deuxième album intitulé
Luwte. Un an plus tard, le groupe signe un retour modeste mais remarqué grâce à la sortie d’un EP deux titres de même pas dix minutes. A la manière d’un Wederganger que l’on sait très attaché à son terroir et au folklore de sa région, la Gueldre, Fluisteraars a souhaité à son tour rendre hommage à cette dernière à travers un disque tout simplement intitulé
Gelderland.
Disponible via Eisenwald Tonschmiede, ce EP limité à seulement 300 exemplaires est proposé sous la forme d’un "simple" 7". A cette occasion, les Néerlandais ont fait un effort tout particulier sur l’artwork et le packaging. Celui-ci est signé du chanteur Bob Mollema et est proposé sur un papier fait maison constitué d’herbes séchées que l’on peut d’ailleurs trouver en multiples petits bouts ici et là. Pour accompagner cette édition vraisemblablement déjà sold out du côté du label, un jolie petit livret dans lequel sont imprimés des textes, des illustrations ainsi que des photos en noir et blanc de cette région majoritairement agricole des Pays-Bas. Un bel objet qui donne envie de se plonger rapidement dans l’écoute de ces deux titres inédits.
Aussi, après deux albums rondement menés laissant entrevoir un groupe à la personnalité forte et affirmée, on était naturellement en droit de s’attendre à deux titres du même acabit, reprenant peu ou prou ce qui caractérisaient les précédents morceaux de la formation, que ce soit ceux de
Dromers ou de
Luwte. Mais, et c’est bien là le coup de génie de Fluisteraars, c’était sans compter sur l’irrésistible envie des Néerlandais de bousculer leur auditoire. De fait, "Zijsselt" et "Stuk" s’éloignent très nettement de ce Fluisteraars capable de pondre des titres de plus de seize minutes tout en restant très proche de ce que le groupe a pu sortir à l’époque sur le label Cold Void Emanations.
Bien décidé à marquer le coup, le groupe attaque fort avec une entrée en matière menée tambours battants. Blast et trémolo entêtants constituent ainsi la première moitié de "Zijsselt". Tout est y déjà efficace et ultra accrocheur grâce à ce riff hyper bien senti qui vous rentre dans la tête. Mais le point d’orgue de ce titre c’est l’arrivée à partir de 2:05 de cette transition totalement inattendue et surprenante. Dès lors, "Zijsselt" prend une tournure beaucoup plus mélodique et finalement très rock’n’roll qui le rend encore plus addictif. Il n’y a pourtant rien de bien sorcier dans ce que propose le groupe néerlandais mais Fluisteraars a fait le pari d’un titre osé qui réussit à sortir des sentiers battus. Et ça paie tant je n’arrive pas à décrocher de ces quatre minutes et quarante-deux secondes flamboyantes. D’abord mélancolique et agressif, celui-ci tire finalement vers quelque chose de plus léger pour ne pas dire "catchy".
"Stik" prend lui aussi les mêmes dispositions commençant en trombe sous les martèlements incessants du guitariste/batteur Mink Koops. Mais très vite, le morceau s’illumine alors que fait son entrée un lead absolument fantastique du genre à vous faire baisser les armes quoi qu’il en coûte. Sagamore parlait de romantisme en évoquant le Black Metal de Caverne, et bien c’est exactement ce que je ressens à l’écoute de ces deux morceaux. Les mélodies déployées par Fluisteraars, ces illustrations 100% rurales, ces images en noir et blanc témoignant d’une autre époque, d’un autre temps... Autant d’éléments qui donnent au Black Metal des Néerlandais une couleur automnale et champêtre des plus enivrantes. C’est beau, racé, poignant, incisif et terriblement romantique.
Le EP est un format que les gens ont tendance à laisser de côté parce que presque aussi cher qu’un album pour quelques titres souvent bien moins passionnants.
Gelderland n’est clairement pas de ceux-là et constituent à mon sens ce qu’a sorti de meilleur Fluisteraars. Outre ce côté plus franc et moins sinueux, c’est surtout ce travail sur les mélodies à la fois simples et particulièrement addictives qui rend ces deux titres tout à fait indispensable à celui qui aime son Black Metal authentique et 100% terroir. Sincèrement, même si j’apprécie les deux précédents albums de la formation, j’aimerai volontiers que les Néerlandais poursuivent sur cette voie.
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