Enthroned - Towards The Skullthrone Of Satan
Chronique
Enthroned Towards The Skullthrone Of Satan
Après les retours positifs de
« Prophecies Of Pagan Fire », l’heure est à la confirmation pour le combo Belge mais malheureusement à l’instar de nombreuses formations du même style va être frappée par le destin. Devenu désormais un quatuor depuis la fin de l’enregistrement de cet opus, via le recrutement du guitariste Nornagest (et cousin de Cronos de VENOM par la même occasion, qui en profitera pour faire quelques backing) qui deviendra rapidement le principal compositeur de la bande, celle-ci s’apprête à rentrer en studio avec le nouveau venu Nebiros (qui remplace Tsebaoth à la seconde guitare). Désormais au complet rien ne semble pouvoir l’arrêter mais elle va pourtant connaître un drame majeur avec le suicide par pendaison de Cernunnos à l’âge de 24 ans, et qui pense t’on va signer un sérieux coup d’arrêt aux activités de Sabathan et ses sbires. Il faut dire que le batteur était le cofondateur du groupe et qu’il en écrivait les textes ainsi qu’une partie des musiques, du coup le trio survivant se retrouve avec un album quasiment terminé mais sans frappeur pour le mettre en boîte. Du coup plutôt que de perdre du temps à chercher un titulaire celui-ci va faire appel à un inconnu pour assurer l’intérim derrière le kit, car hormis son pseudo (Da Cardoen) on ne sait absolument rien sur lui, ni qui il est, ni son passé musical. Celui-ci cultive donc le mystère et renforce l’aura de cet opus, notamment grâce à son jeu très simple en 4/4 (les batteurs sauront de quoi ça parle) qui laisse beaucoup de place aux roulements de toms et au jeu sur les cymbales, pour un rendu atypique mais super agréable mis en exergue par un son très sec, organique et naturel.
Toujours produit par Andre Gielen ce second album marque cependant un bon de géant pour le groupe tant le côté amateur de son prédécesseur a disparu, au profit de plus de professionnalisme ainsi que d’une noirceur et froideur encore plus importantes. Visiblement la mort de leur marteleur a pesé indéniablement lors de l’enregistrement et va l’amener vers le sommet artistique de sa première période, qui débute là-encore par du très lourd et classique. En effet la triplette d’ouverture est des plus savoureuses avec d’abord l’incontournable « The Ultimate Horde Fights » indispensable ou presque lors de chaque concert qui conjugue à merveille les parties rapides et les passages plus lourds à la double. La vitesse est d’ailleurs prédominante avec « Ha Shaitan », qui se retrouve seulement interrompue par quelques breaks salvateurs au milieu, permettant à ce titre de ne pas sombrer dans la monotonie afin de mieux conserver ses aspects guerriers et martiaux. Ceux-ci trouvent leur apothéose avec le monstrueux « Evil Church » qui représente la quintessence de cet opus, et nous offre une introduction mortifère via la basse étouffante, avant qu’ensuite le mid-tempo et les guitares n’arrivent pour mieux emballer le rythme qui précède l’explosion finale, où tout le monde a décidé de lâcher les chevaux afin d’offrir un résultat imparable, puissant et hypnotique chargé de haine et de paroles blasphématoires.
Après ce triptyque dantesque le côté frénétique ne faiblit pas, même si « The Antichrist Summons The Black Flame », « The Forest Of Nathrath » et « Dusk Of Forgotten Darkness » se révèlent moins inspirés car la variété y est moins présente, ça joue toujours aussi bien et derrière son kit le mystérieux anonyme enchaîne les cassures à tour de bras, mais ces trois compositions souffrent de la comparaison avec les précédentes et d’un petit manque de variété qui rendent l’ensemble plus quelconque, bien qu’agréable et réussi. Cependant la dernière ligne droite regagne de la vigueur, tout d’abord le sombre avec « When Horny Flames Begin To Rise » au tempo toujours frénétique, et où les solos sont comme depuis le début totalement en raccord et placés avec justesse, avant que « Hertogenwald » de haute volée ne conclue les hostilités de la plus belle des manières en compilant le meilleur de ce qui a été fait auparavant.
Avec ses textes soignés qui retranscrivent avec brio la musique proposée (mis en exergue par la voix criarde de son hurleur) le combo d’Outre-Quiévrain signait cette année-là une vraie pépite typique de son époque et qui n’a pas pris une ride aujourd’hui. La seule petite chose qu’on pourrait lui reprocher est son manque relatif de puissance au niveau des guitares, mais cela est mineur tant son côté cru et radical avait tout pour séduire les amateurs et plaçait la bande en bonne place dans la hiérarchie Européenne. Il est juste dommage que la suite soit nettement moins engageante car « The Apocalypse Manifesto » et « Armoured Bestial Hell » seront des beaux ratages en règle, heureusement le nouveau millénaire leur sera bien plus bénéfique et confirmera malgré les incessants changements de line-up qu’ils sont bel et bien installés au sein de la scène Black du vieux continent, et que ce chef-d’œuvre n’était pas un coup d’épée dans l’eau.
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