Blood Tsunami - Grand Feast For Vultures
Chronique
Blood Tsunami Grand Feast For Vultures
Puisque Keyser a déjà vomi toute sa bile sur le premier full length des norvégiens sorti en 2007
(« thrash metal », pour mémoire), c'est à ma plume perfide d'ex 8ème mondial en pré-retraite tennistique qu'incombe la tâche, pas bien lourde, d'abattre en plein vol cette horde de jeunes vautours lorgnant bien trop près du côté de la bande à Kerry King. Certes, les gardiens du temple SLAYER sont désormais assez proche de la fin, comme en témoignent le moribond « Christ Illusion » et leur pâle prestation au hellfest (puissent-ils me faire mentir sur leur prochain opus). Mais est-ce un motif suffisant pour puiser sans vergogne dans leur catalogue de riffs légendaires, aussi fourni soit-il en la matière ?
Ta gueule l'ancien ! répondront d'un ton sec ces jeunes pousses toi de là que je m'y mette, pour qui piquer la place de Jeff Hanneman dans le tour bus semble relever de la logique la plus élémentaire. Plutôt que d'écumer les clubs de seconde zone, les petits vandales de BLOOD TSUNAMI visent donc, dans les plus brefs délais, le sommet de la hiérarchie mondiale. Pour y parvenir, un seul crédo : le pillage généralisé d'institutions métalliques comme SLAYER, IRON MAIDEN ou encore DARK TRANQUILLITY.
J'allais ajouter CHILDREN OF BODOM à longue liste des détroussés mais comme les finlandais ont sombré en troisième division, on ne s'offusquera pas de la filiation évidente d'un « Castle Of Skulls » démarrant sur les chapeaux de roue façon « Show No Mercy », histoire de présenter une caution old school inattaquable à la face du monde. BODOM donc, auquel le chant criard de PMKV (pour Peter Michael Kolstad Vegem) renvoie inévitablement, ainsi qu'aux vociférations de Jimmy Strimell. A l'attention de ceux qui comme Mitch ont encore en travers des oreilles les gueulantes du successeur de Tompa dans NIGHTRAGE, les bouchons d'oreilles s'avèrent indispensables, à tel point que l'on meurt d'envie de hurler : y a-t-il un chanteur dans la salle de répet' ? Le rendu est si faiblard que même le groupe a ressenti le besoin d'aider le malheureux six cordiste (comme Alexis Laiho, décidément!) en lui adjoignant un growleur en soutien. Et dans le rôle du valeureux supporting actor, le bassiste Peter Boström se défend plutôt pas mal, à l'image du refrain de « Grand Feast For Vultures », pour le coup des plus efficaces. Mais le systématisme de ses interventions relève d'un artifice plutôt grossier, qui consiste à palier les carences du frontman en noyant ses cris ridicules sous une épaisse couche de gras. La combine, qui consiste ici à brasser joyeusement rythmiques thrash old school et death mélodique, aurait pu s'avérer payante vu le niveau technique décent des zicos mais le trop plein d'influences/références/copier/coller fait de ce skeud un véritable cas d'école : si vous êtes friand de blind tests et que vous passez votre temps à chercher qui a pompé qui (sans dévier vers des considérations pornographiques, merci), alors « Grand Feast For Vultures » va bien vous amuser. Ma contribution à l'exercice se limitera au break pitoyable à 2:40 sur « Nothing But Contempt » qui, non content de mettre en exergue le mix affreux de guitares rythmiques souffreteuses, ne débouche que sur un emprunt éhonté à « Divine Intervention » (violé sans sommations à l'entame de « Laid To Waste »). Pour le reste, notons que c'est encore quand il pioche dans ses racines black que BLOOD TSUNAMI s'en sort le mieux (à 3:20 sur « Personal Exorcism »), encore que le spectre d'un CRADLE OF FILTH mal digéré plane inconsidérément sur le title track. Quant aux fans de death mélo, qu'ils se rassurent, les vétérans de DARK TRANQUILLITY en prennent également pour leur grade sur « Horsehead Nebula », avant que les jeunes branleurs de manche Kristoffer Sorensen et PMKV (j'ai failli écrire LMKT) ne se rendent responsables d'un remake de « Hallowed Be Thy Name » aussi grotesque qu'interminable. Car avec deux titres explosant allègrement le plafond des dix minutes (12:31 pour « Horsehead Nebula »!!!), les dernières longueurs de « Grand Feast For Vultures » virent à l'histoire sans fin, pour coller à l'esprit eighties de twin guitars estampillées vierge de fer. On est donc très loin du thrash tel que je conçois, à savoir rapide, incisif et brut de décoffrage, même si un ou deux passages lead sur fond de bastonnade up tempo relèvent un peu le niveau. Pour finir sur une note plus positive que celle que j'accorde à ce deuxième album, offrons à BLOOD TSUNAMI le sticker promotionnel qu'il mérite :
Recommandé si vous n'avez jamais écouté « Reign In Blood », « The Gallery » ou « The Number Of The Beast ». DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
2 COMMENTAIRE(S)
citer | J'avoue que la première écoute est plutôt bien passée mais le manque flagrant d'originalité a fini par avoir raison de ma patience. |
citer | J'avais été un peu moins dur pour le 1er mais je vois qu'ils ne se sont pas améliorés, plutôt le contraire même...s'il n'y avait pas Faust, ce groupe n'aurait sans doute jamais été signé sur un label si prestigieux... |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
2 COMMENTAIRE(S)
25/02/2009 12:52
25/02/2009 12:49