Je sais que je ne suis pas vraiment en avance avec cette chronique mais la vérité est que je ne l’attendais plus... Annoncé il y a presque trois ans (mars 2023), cette trilogie intitulée
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel a vu les deux premiers volets sortir coup sur coup en mars et septembre de la même année. J’espérais donc naturellement une conclusion courant décembre mais celle-ci n’est jamais venue. Pire, le groupe s’est entre temps fendu d’un nouvel album (
Manifestaties Van De Ontworteling) que Sakrifiss a choisi d’ignorer pour des raisons relativement évidentes. 2024 laissant alors sa place à 2025, j’ai naturellement fini par croire que j’avais "imaginé" cette histoire de trilogie et qu’il n’y aurait donc aucune suite à ces deux disques pourtant particulièrement chouettes. Finalement, sorti de nulle part et à la surprise quasi-générale, Fluisteraars a dévoilé en avril dernier le dernier volet de cette trilogie, apportant enfin une conclusion à ce que le duo néerlandais avait débuté un petit peu plus de deux ans auparavant.
C’est évidemment sur le label allemand Eisenwald qu’est paru une fois de plus
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - III - Grunsfoort dans une édition vinyle 10’’ toujours aussi réussie. Pochette gatefold en carton épais avec à l’intérieur, en plus des paroles, de chouettes illustrations médiévales, photographie bucolique en guise d’artwork (il y a même un arc en ciel pour mieux crisper ceux qui déjà marchent avec un manche à balais dans le séant), patch nommé d’après le titre de ce troisième volet... Bref, autant de raisons valables pour mettre la main sur ces sorties physiques d’excellente facture.
Composé comme ses deux prédécesseurs de deux morceaux inédits ("Sediment Der Impressies" et "Grunsfoort In De Mist"),
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - III - Grunsfoort est le plus long de ces trois EPs puisque celui-ci "culmine" à plus de seize minutes. Certes, c’est toujours trop court au regard de la qualité de ces deux nouvelles compositions proposées par Fluisteraars mais du coup on ne leur en tiendra évidemment pas rigueur.
Comme pour
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - I - Harslo et
De Kronieken Van Het Verdwenen Kasteel - II - Nergena, ce nouveau volet s’intéresse à un ancien château de la Geldre. S’il n’est aujourd’hui plus que ruines dans un champ verdoyant, Grunsfoort était au 14ème siècle un important château de cette province dont est originaire Fluisteraars et à laquelle celui-ci est profondément attaché. Une source d’inspiration vraisemblablement intarissable puisque cela fait presque dix ans avec la sortie de l’excellent
Gelderland que nous autres auditeurs entendons parler plus ou moins directement de cette région néerlandaise.
Avec "Sediment Der Impressies", Fluisteraars délivre une pièce bigarrée de plus de huit minutes alternant passages particulièrement soutenus menés sur fond de blasts et de trémolos mélodiques particulièrement accrocheurs, séquences nettement plus en retenue et aux mélodies particulièrement touchantes grâce, en grande partie, à l’utilisation d’une guitare acoustique et moments de calme ambiant à l’image de cette introduction de trente secondes servie en guise de préambule ou bien de ce pont aux sonorités étranges débuté aux alentours des six minutes et qui trouve sa conclusion un petit peu plus d’une minute plus tard avec le retour d’une ultime partie menée là encore le couteau entre les dents. Un titre qui permet d’apprécier tout le champ d’action ou presque du duo néerlandais avec en sus cette sensibilité à fleur de peau qu’on leur connait.
Sur "Grunsfoort In De Mist", Fluisteraars change quelque peu son fusil d’épaule, optant pour une approche effectivement beaucoup plus lente et répétitive. Un rythme lancinant et processionnaire pour un titre profondément hypnotique qui finalement offre bien peu de variations comparé au titre auquel il succède. Il y a cependant cette courte transition acoustique et instrumentale débutée aux alentours de 3:33 qui permet d’apporter un peu d’air et de changer brièvement de registre même si le ton n’en reste pas moins à la contemplation et à la mélancolie. Une cadence tout en retenue propice à l’instauration d’atmosphères fantomatiques (renforcée d’ailleurs par ces voix féminines synthétiques dispensées en toile de fond) aux évocations mystérieuses (on se plaira par exemple à imaginer ce château autrefois majestueux entouré d’une brume matinale et d’une nature paisible...).
Troisième volet et troisième sans faute pour Fluisteraars qui tout au long de cette série nous a effectivement offert de très chouettes compositions finalement bien plus intéressantes que cet album Ambiant paru l’année dernière que je n’ai d’ailleurs même pas eu le courage d’écouter en entier. Alors j’imagine que ces six compositions finiront bien par être compilées un jour sur un seul et même support mais pour ceux d’entre vous qui accorde encore de l’importance aux supports physiques, l’acquisition de ces trois pièces me paraît indispensable si on aime évidemment le Black Metal rural et sensible de Fluisteraars. Bref, ce troisième volet s’est fait attendre mais comme vous avez pu le lire, cela en valait la peine.
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